ARCHIVES DIVERSES classées
par ordre chronologique inverse
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"Les écoles rurales devront être préservées autant qu'il sera possible s'il y a les effectifs suffisants", a dit M. Hollande, avant de s'adresser aux "élus de France" : qu'ils "aient la certitude que nous préserverons les moyens donnés à l'école en zone rurale".
"Si on met en cause l'école rurale, à un moment on met en cause l’École tout simplement", et "on n'atteindra pas nos objectifs" a-t-il martelé.
"Je veux aussi une égalité des territoires. Où que vivent parents et enfants, chacun a le droit à avoir accès à une école de qualité", a jugé le président.
A Livernon, dans le Lot, des parents d’élèves
occupent le bureau de la directrice de leur école pour
que leurs enfants ne soient pas
fichés dans Base Elèves.
Ils refusent ce qui est l’amorce d’un fichage général de
la jeunesse. Tout fichier
de ce type porte une menace pour nos libertés
individuelles.
Base élèves n’a pu se mettre en place que dans un climat
d'intimidation, directeurs et directrices étant sommés
d'obéir (retraits de salaire, menaces de retrait
d'emploi de direction). Cependant,
devant l’absence d’informations claires et fiables sur
sa finalité, son fonctionnement, ses possibilités de
croisement avec d’autres fichiers (police, justice, CAF,
Mairie, Pôles Emploi…), des directeurs continuent, un
peu partout en France, à refuser d’effectuer la
saisie des données de leurs élèves.
Quatre ans après le début de sa mise en place, le
premier acte réglementaire concernant Base élèves a été
publié le 20 octobre 2008. Mais cet arrêté ne répond pas
à l'inquiétude qui se développe dans les écoles et dans
les familles ; en particulier, il ne comporte
aucune précision sur un autre fichier centralisé établi
pour 35 ans et qui sera alimenté par Base élèves : la
Base Nationale des Identifiants Elèves. L’arrêté vient
d'ailleurs de faire l’objet d’un recours en Conseil
d’Etat.
Le Collectif National de Résistance à
Base Elèves (CNRBE) s'engage aux côtés des familles
de Livernon et s’associe à leurs demandes, en
particulier, qu’aucune donnée nominative ne doit
sortir de l’école.
Comme la Ligue des droits de l’Homme, le
CNRBE « est opposé à toute base centrale comprenant
l’ensemble de la population dûment identifiée comme à
toute forme de fichage généralisé. »(1)
La FNER au congrès du MRJC, le 01/07/08 à
Dannemarie-sur-Crête (Doubs).
Compte-rendu par J.-C. Lobre.
Le MRJC réunit son congrès national d'orientation tous les 7
ans. C'est donc, pour ce mouvement, un moment très important.
300 jeunes représentant toutes les régions de France se sont
donc retrouvés pendant 3 jours pour débattre et décider des
nouvelles orientations 2007-2014.
Un des moments forts de ce congrès était l'après-midi du
dimanche 1er juillet avec la rencontre avec des partenaires
associatifs et culturels dont la FNER que je représentais.
- Arrivée un peu avant midi. Accueil sympa, café discussion
informelle en attendant la fin de l'office dominical !
Repas (franc-comtois) avec Nelly Désarménien et Maud Cesbron,
responsables en charge du dossier école rurale.
Préparation de mon intervention de l'après-midi.
- 14h : Réunion plénière. Intervention de "grands témoins"
(dont j'ai oublié le nom) sur le thème "Quelle humanité
voulons-nous construire ?"
- 15h : Situation des jeunes ruraux en France et en Europe.
Présentation, avec support informatique, de travaux de groupes
sur des thèmes divers : l'emploi, l'agriculture, l'école...
- 16h30 : 9 ateliers : Pratiques innovantes en milieu rural.
Je suis donc intervenu sur le thème "Favoriser l'ouverture de
l'école sur son territoire" en présentant l'expérimentation
menée avec quelques collègues (3 classes uniques et une école
à 2 classes) entre 1995 et 2000 : échanges d'enseignants, puis
rencontres régulières de nos élèves au collège du Russey avec
mise en place d'activités : informatique, CDI, musique, arts
plastiques, photo, sport...
J'ai également présenté la FNER, son historique, son
fonctionnement, ses "journées", ses combats...
Un débat sur le rôle de l'école et des enseignants en milieu
rural a suivi. Intérêt évident des participants dont quelques
stagiaires d'IUFM.
Je n'ai pas pu assister à la synthèse des échanges dans les
différents ateliers, ayant quitté Dannemarie-sur-Crête vers
18h, fête de mon village oblige.
J'ai apprécié le travail sérieux du MRJC et, même si je ne
partage pas toutes leurs convictions (suivez mon regard...),
je pense que c'est un partenaire à privilégier pour toute
action envisagée. Il dispose en particulier d'une logistique
qui peut nous aider dans la diffusion de nos idées.
École publique = école privée de moyens ? pas tout à
fait, mais...
Voir la communication d'Annie David en tant que
Rapporteure sur l'article 89 "financement de l'école
privée".
Les EPEP - Établissements Publics d'Enseignement Primaire -, c'est (re)parti.
le projet gouvernemental
la lettre de la FNER au Ministre
d'autres réactions (associations, syndicats...)
un comparatif Ecole/EPEP
Maire-info-
Date de l'article : 06/02/2007
Rejeté par le
Conseil supérieur de l'Education, le projet de
décret sur l'expérimentation des établissements
publics d'enseignement primaire (EPEP) va cependant
être publié
Le projet de décret relatif à l'expérimentation des
établissements publics d'enseignement primaire (EPEP) a
été soumis hier au Conseil supérieur de l'Education
(CSE), qui l’a rejeté. Les membres du CSE estiment
généralement que ce projet qui veut regrouper des écoles
entraîne le risque de diminuer ce nombre d'écoles et de
postes. Le ministère de l'Education a précisé lundi,
après le rejet massif par le Conseil supérieur de
l'Education (CSE) d'un projet de décret qui veut
regrouper des écoles rurales, que le dispositif sera
évalué et expérimenté pendant cinq ans. «Le projet de
décret relatif à l'expérimentation des établissements
publics d'enseignement primaire est un dispositif
nouveau, soumis à une évaluation annuelle. Sa création
reposera sur (...) le volontariat des élus communaux,
l'avis des conseils d'écoles concernés, l'accord de
l'autorité académique et du représentant de l'Etat», a
précisé le ministère dans un communiqué. Ce décret sera
pris «en application d'un article de la loi du 13 août
2004 relative aux libertés et responsabilités locales,
qui permet une expérimentation limitée à 5 ans» a-t-on
précisé au ministère, ce qui signifie que le vote
négatif du CSE, purement consultatif, ne sera pas pris
en considération. On ajoute: «C'est l'application de la
loi. Contrairement à ce que disent des syndicats, ce
décret permettra de sauver des écoles plutôt que d'en
fermer car les moyens vont être mis ensemble, par
exemple pour des commandes d'outils pédagogiques qui
bénéficieront à plusieurs écoles en même temps.» Le CSE
est un organisme consultatif de l'Education nationale
qui comprend les organisations syndicales, les
fédérations de parents, les représentants des maires et
des départements et le patronat (Medef). Il est consulté
à chaque fois qu'un texte prévoit de modifier les
contenus du système éducatif
Regroupements
à la mode du Cantal. (juin 2006) TEXTE
complet de la convention
Quelques autres réactions
AFP,
09/06/06
Le ministre de l'Education, Gilles de
Robien, signera lundi [12 juin] à Massiac (Cantal) une
convention permettant aux maires, conseil général et
inspection d'académie de "se mettre d'accord" pour
organiser sur trois ans des regroupements d'écoles
rurales, a annoncé le ministère vendredi. Il s'agit de "la
première convention du genre" et M. de Robien entend
"appeler les autres départements ruraux à suivre ce
modèle", a expliqué son entourage à l'AFP. L'objectif de
cette convention est de permettre aux écoles implantées en
milieu rural de se regrouper dans le cadre des communautés
de communes, en concertation, au lieu de subir les aléas
annuels de la carte scolaire (fermetures et ouvertures de
classe), décidée par le seul rectorat. "On y gagne en
qualité car on crée des écoles plus grandes, supérieures à
3 ou 4 classes, donc du point de vue pédagogique, le
fonctionnement est plus dynamique", a assuré l'entourage
du ministre. Les moyens seront également optimisés, a-t-on
ajouté: "plutôt que les petites communes, qui ont peu de
moyens, paient seules le toit de la vieille école, ça
permet d'additionner crédits et subventions pour
construire de très jolies et confortables écoles rurales".
Une commune centrale dans une communauté de communes
pourra donc prendre en charge l'école "d'un commun accord"
et permettre "un transport scolaire en étoile et non en
cercle comme ça existe trop souvent", a précisé la même
source...
FNSEA
Petit déjeuner du Groupe Monde Rural : le jeudi 16
Mars de 8h à 10h30 au Procope à PARIS
Sujet du jour: "Les pôles d'excellence rurale: une chance
pour les territoires ruraux ?" - Tables rondes et
débats
"Après les pôles de compétitivité lancés en 2004, voici
venus en 2006 les pôles d'excellence rurale. 300 projets
devraient être retenus en deux vagues de sélection et pour une
enveloppe globale de 150 millions d'euros. Les thèmes sont
variés allant de la promotion des richesses naturelles,
culturelles et touristiques à la valorisation et la gestion
des bio-ressources, en passant par l'offre de services et
l'accueil de nouvelles pouplations. Les opportunités de
projets sont donc réelles et à la date du 1° mars, 342 projets
ont été déposés. Mais à quelles conditions cet appel à projet
va-t-il susciter de véritables dynamiques pour les territoires
ruraux, n'est-il pas destiné aux territoires déjà organisés ?
Comment y intégrer les espaces ruraux qui en ont le plus
besoin ?"
Un moratoire peut en cacher un autre ! (janv.
2006)
Le nouveau moratoire
version 31.01, signé Christian Estrosi (ministre délégué à
l'Aménagement du Territoire) vient de sortir.
Il s'agit pour l'instant d'une version orale (déclaration
sur Radio Breiz Izel, Finistère, du 31/01/06) :
« Il n'y aura plus de décision autoritaire de fermer une
école ou un service public en zone rurale sans respecter un
délai de 2 ans [...] »
A utiliser sans modération...
Fin janvier 2006, s'est réunie à Lorient la 2ème assemblée plénière de la Fédération qui s'appelle maintenant « Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics » (CN.CDDSP.) et qui vise à placer l’avenir des services publics au cœur des luttes pour une société d’Égalité et de Solidarité. D'où la nécessité de promouvoir ces Services Publics, de les reconquérir, de les étendre et de les démocratiser.
L'ambition de Convergence : être utile pour faire connaître et faire converger les actions [...].
L’Assemblée de Lorient a fortement réaffirmé la nécessité d'un « trépied » pluraliste : salariés/syndicats, partis politiques, citoyens/associations. Ce pluralisme est encore à élargir et la « CONVERGENCE » s’y emploiera, dans le respect total de la souveraineté des Collectifs.
Deux Assemblées Plénières, dont une à valeur d’Assemblée Générale, réuniront dans l’année les représentants des Collectifs adhérents. Ceux-ci sont dits « membres actifs », et à leur côté figurent les « membres associés » , c’est-à-dire toutes les organisations qui souhaitent, dans les modalités qu’elles choisissent elles-mêmes, accompagner la Convergence dans ses travaux et initiatives, et enfin les membres donateurs. Les membres associés comme les membres donateurs sont informés de l’ensemble des activités de l’association, et y participent avec voix consultative, à l’inverse des membres actifs qui ont voix délibérative.
À l'automne 2006 se tiendront des assises nationales pour la défense et le développement des services publics, qui verront la présentation du manifeste des services publics. Il a été convenu qu’en début d’été 2006 se tiendra un colloque sur deux journées, organisé par Convergence et qui aura pour but de faire le point sur le manifeste des services publics avant la dernière étape de sa rédaction.
D'ici là, le 10 juin 2006 sera une grande journée d'actions revendicatives et festives sur tout le territoire national, avec comme thème : « FAITES DE L’AVENIR POUR LES SERVICES PUBLICS ».L’École rurale bouge encore : cf. émission
du 16 janvier 2006, France 5/Les Maternelles
Interventions
et témoignages de Pierre Champollion (de
l'OER), Frédéric Gautreau, enseignant en classe
unique, Karine Murillon, parent de classe unique à
Borée (07), Véronique
Singevin, parent de classe unique à St-Jean
Beauregard (91), et un reportage sur le RPI de Saint-Chély
d'Aubrac/Condom (12).
Rencontre, fin octobre 2005, FNER/MRJC (www.mrjc.org)
L'éducation en milieu rural doit être envisagée au sens large :
- dans le temps: formation et éducation tout au long de la vie (formule peut-être un peu galvaudée) autour de l'École, en abordant aussi la question des liens et ruptures entre les lieux d'éducation et de formation (passage de l'école au collège; du collège au lycée...mais aussi du milieu rural au milieu urbain en fonction des itinéraires de formation choisis...).
- dans l'espace (notion de projet de territoire aussi autour de l'École) : par exemple, création de pôles locaux éducatifs de la connaissance, on peut penser à une bibliothèque communale proche de l'école.
Pour le MRJC la question éducative au sens large n'est pas assez débattue, autour des Parcs Naturels, des Communautés de communes, des pays...
L'éducation tout au long de la vie doit être associée à la "notion de charte".
Le document "Une école pour s'enraciner et s'émanciper" est disponible auprès du secrétariat ou du MRJC.
L'OER
vient de sortir le tome 3 de "l'enseignement scolaire en
milieu rural et montagnard" : « Collégiens à mi-parcours.
»
Octobre 2005 : congrès des maires ruraux (AMRF) compte-rendu
17 septembre, à Angoulême (16): 1ère Assemblée de la Fédération Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics
17 septembre, à La Roche/Yon (85) : "Services publics pour tous: quelles réalités?" Colloque du Comité National d'Action Laïque
Financement des
écoles privées par les communes : un peu d'eau dans le
vin (extrait de presse, pas le vin, l'article suivant !)
« Plusieurs syndicats d'enseignants des écoles et la FCPE ont
reçu une lettre de François Fillon, alors qu'il était encore
ministre de l'Éducation nationale, annonçant la modification
d'un décret qui incluait selon eux des "injustices" entre
écoles privées et publiques, ont-ils annoncé mardi.
La lettre datée du 30 mai, trois jours avant que M. Fillon ne
quitte la rue de Grenelle, prévoit l'ajout d'un paragraphe qui
permet "de lever toute ambiguïté sur l'interprétation des
règles nouvelles" contenue dans la loi sur la décentralisation
du 13 août 2004.
Un amendement sénatorial obligeait en effet les communes à
participer aux frais de fonctionnement des écoles privées
accueillant des enfants de leur commune mais situées dans des
communes voisine s, sans que ce soit le cas pour les écoles
publiques.
Le SNUipp-FSU, le SE-Unsa, le Sgen-CFDT, les parents d'élèves
FCPE et la Ligue de l'Enseignement avaient condamné dans une
lettre commune, adressée fin avril à M. Fillon, "une inégalité
profonde en défaveur de l'école publique".
Le paragraphe ajouté assure qu'une municipalité peut refuser
de participer à ces frais de fonctionnement, que l'école soit
publique ou privée, a expliqué à l'AFP Gilles Moindrot,
secrétaire général du SNUipp, principal syndicat dans le
primaire.
Les communes de résidence peuvent refuser de participer au
financement de l'école voisine, par souci de survie de leur
propre école sauf si un enfant de la famille est déjà
scolarisé dans l'école voisine, pour des raisons médicales ou
lorsque la commune de résidence ne peut proposer un service de
restauration scolaire ou de garderie rendant compatibles la
vie professionnelle des parents et la scolarité des enfants,
a-t-il précisé.
M. Moindrot a espéré que Gilles de Robien, ministre de
l'Éducation nationale depuis jeudi, suive le chemin ouvert par
M. Fillon dans le sens de l'égalité public-privé. »
Juillet 2005 : Lettre commune FNER/SNUIPP/SE/SGEN/AMRF pour demander au Ministère de l'Éducation Nationale que soit incluse dans le cahier des charges pour les IUFM, une véritable formation aux aspects spécifiques de la pratique professionnelle en école rurale.
Mai 2005 : rencontres de Rochefort
RELATIONS Familles v lieux éducatifs : quelle place, quel rôle ? (débat organisé par l'UNAF, Union Nationale des Associations Familiales) - 21/11/2004
Vient de naître : la « conférence des écoles », pour le maintien des écoles de moins de 4 classes,
et pour l'abrogation des articles de loi du 13/08/04
autorisant les communautés de communes à prendre la
compétence scolaire au détriment des communes.
Transparence
annoncée (site obsolète)
Aujourd'hui, 19 octobre 2004, le ministère de
l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche, ouvre un nouveau site internet, espace public,
informatif et interactif, dédié à la loi d'orientation sur
l'École.
" Le site répond[ait]
à une volonté de mettre l'information au service de tous,
en offrant aux visiteurs des points de vue
contradictoires, en invitant au dialogue direct jusqu'à
l'adoption du projet de loi en conseil des ministres, et
en proposant des informations tout au long de la procédure
: depuis la rédaction du projet de loi, en passant par
l'adoption en conseil des ministres et le vote au
Parlement, jusqu'à la mise en application de la loi, à la
rentrée 2006. En effet, chaque Français, qu'il soit
spécialiste de l'éducation, parent d'élève, étudiant, élu,
acteur économique, représentant du monde associatif, doit
pouvoir comprendre les enjeux de la réforme et en suivre
le cheminement. "
Débat national sur
l'avenir de l'École - Le Miroir du débat ...
Pour télécharger le rapport dans son intégralité, par partie
ou par chapitre :
www.debatnational.education.fr/index.php?rid=78
Débat sur l'avenir
des petites écoles
C'était le 2 octobre 2004 à BEYNES (Yvelines), salle de la
Barbacane,
organisé conjointement par la Ligue de l’Enseignement
Fédération des Yvelines, Education et Devenir, la
Fédération des Conseils de Parents d’élèves et le Conseil
local de Beynes, la Fédération Nationale pour l’Ecole Rurale
et le réseau pédagogique La Campagnole.
Si vous souhaitez initier d'autres débats de ce type, exemple d'invitation
Des écoles primaires
à statut local autorisées par la loi sur la décentralisation
Le projet de loi sur la décentralisation comporte un
amendement qui concerne les écoles primaires. Un amendement,
adopté par la commission des lois le 22 juillet 2004, donne la
possibilité pour les élus de créer des "Etablissements publics
locaux d'Education" (EPLE) pour les écoles. "Par dérogation
aux dispositions du code de l'éducation, les établissements
publics de coopération intercommunale, ou plusieurs communes
d'un commun accord, ou une commune peuvent être autorisés par
le gouvernement, pour une durée maximum de cinq ans, à mener
une expérimentation tendant à créer des établissements publics
locaux d'enseignement primaire. Les statuts de chacun de ces
établissements sont adoptés par délibération, après accord du
représentant de l'État. Ils déterminent le périmètre
géographique de l'établissement public, la composition du
conseil d'administration dont la présidence est assumée par un
représentant de la collectivité locale, les règles de
fonctionnement de l'établissement, les conditions de contrôle
des actes et les modalités de l'évaluation des résultats de
l'expérimentation".
L'école rurale à la
télé...
La Cinq a diffusé le 27 mai une émission consacrée à
l'école rurale, dans le cadre de l'émission "Les maternelles"
; Yves Jean a participé à
l'enregistrement avec deux parents et une institutrice.
Table ronde (fin
avril 2004), à l'initiative le la FNSEA...
Petit déjeuner dans un cadre super - citation de Mirabeau
au plafond pendant la Convention.
Public assez voire très âgé mais une diversité de structures
présentes, de la FNSEA à l'ANDAFRA ou les Maisons
Familiales..., quelques anciens députés, l'AMRF, le SNUipp...
Table ronde intéressante, qui a permis de faire le point sur
l'école rurale, diversité des espaces ruraux et des habitants,
des structures, des résultats de l'évaluation aux réseaux
formels et informels
[...] Impact : ? difficile à dire, je crois que c'est bien de
participer lorsque l'on peut à ce type de rencontre, cela
permet de distiller des idées, de parler de l'enjeu de l'école
rurale...
La FNER a été reçue
le 7 avril 2004 au Sénat par le sénateur Pierre Martin,
rapporteur de la Commission relative à l'Ecole Rurale.
[en substance] « les regroupements prévus par les textes
ministériels vont enfin faire avancer les choses, pour aider
cette pauvre France rurale d'en-bas qui se dépeuple et qui
perd ses valeurs... [...] Le projet gouvernemental étant
une façon de mettre de l'ordre dans tous les modes
d'organisation
actuellement en place. » Il regrette au passage que ne soit
pas prévu un véritable directeur de réseau... Quant aux RPI,
il les préfère regroupés...
On a commencé à rectifier : par exemple sur le "dépeuplement",
qui globalement est une erreur qui cache en fait d'énormes
différences, d'où notre demande de respecter les différentes
approches et les différentes solutions - déjà en place, ou en
projet - sans en écarter de nouvelles.
Il n'a pas pu expliquer clairement pourquoi, pour certains IA,
les RRE c'était fini, puisque "le schéma départemental doit
tenir compte des réseaux
existants". On a aussi répété plusieurs fois que nous étions
très attentifs au sort des plus petites structures, au sort
des réseaux qui existent et qui fonctionnent bien (RRE ou
non), et à la taille des regroupements envisagés. « Vous
prêchez un converti, » a-t-il déclaré sur ce dernier point,
puisque
chez lui, il a toujours oeuvré pour des RPI ne dépassant pas 6
à 8 classes. Mais dans ce cas pourquoi alors vouloir regrouper
des RPI ?
Bref, il a su répéter les intentions officielles (au nom de
l'égalité des chances, etc.) mais n'a pas été convaincant. Je
doute à vrai dire que nous l'ayons été davantage, même s'il
nous a assuré qu'il tiendrait compte de nos observations.
L'aspect positif est que nous sommes maintenant "référencés"
au Sénat...
Seine-et-Marne :
création d'une classe unique !
"Jusque-là organisé en RPI (regroupement pédagogique
intercommunal), le village de Forfry vient en effet d'obtenir
l'autorisation de mettre en place une classe de ce type pour
la rentrée prochaine. Du CP au CM 2, tous les enfants se
retrouvent dans la même classe, avec un seul enseignant... plus de détails
Projet de loi relatif au développement des territoires ruraux (dossier de presse).
Le rapport du Sénateur
Jean-François Poncet sur l'Etat du territoire est en ligne.
Voir notamment chapitre 5 sur les espaces
ruraux.
Mercredi 14 janvier
2004, la FNER a été reçue au Ministère de l'Education
Nationale par Jean DAVID, conseiller auprès de Xavier
DARCOS responsable des dossiers 1° degré, relations avec les
IA, rythmes scolaires, ZEP...et réseaux !
(Jean DAVID a été Inspecteur d'Académie de
Dordogne, d'où sa relation avec X. DARCOS maire de Périgueux
à l'époque. Il a aussi été Inspecteur d'Académie du Puy de
Dôme) Nous avons échangé autour du projet de réseaux
en milieu rural.
Le ton général était : "N'ayez crainte, ce n'est qu'un essai
sur 600 réseaux d'ici 3 ans (il y en a déjà environ 200). Pas
davantage de fermeture avec ou sans réseau. Aucune contrainte
de mise en réseau, seulement un encouragement à le faire et un
cadre général". La petite phrase sur les écoles de moins de 3
classes : une "erreur", même s'il estime que les écoles à une
ou 2 classes n'ont pas d'avenir ("Je n'y mettrais pas mes
enfants").
Concernant la lourdeur des réseaux envisagés, pas de problème,
puisque les "RRE déjà en place fonctionnent bien."
Quant aux menaces sur les réseaux existants, il faut lui
signaler tout dysfonctionnement, "les schémas départementaux doivent
prendre en compte les réseaux existants, il y va du crédit de
cette opération... " À suivre. Plus de détails
Réunion de
Jabreilles (10/11/janvier 2004) : dense, copieux, et
positif.
Et d'abord un grand merci à l'équipe des parents d'élèves qui
nous a particulièrement bien reçus.
En gros, le thème des journées d'été (3 & 4, peut-être 5
juillet), sera : "un réseau peut en cacher un autre...".
Un appel à témoins est d'ores et déjà lancé à tous ceux qui
ont une expérience en ce domaine :
- Réseau de Valmont (76)
- Réseau Vienne-Gartempe (86)
- La Campagnole (78)
- Réseaux buissonniers et AMICE (38)
- Réseau du roi Morvan (56)
- Réseau du Porzay
- 1 RPI : BOUCHARA (53)
- Réseau Nord (87) ?
- Autre(s) réseau(x) ?
- Réseau de collèges ruraux ?
Le "réseau" est-il une obligation ? (témoignage de petites
structures non regroupées ?)
La place de chacun dans ces réseaux (parents, enseignants,
élus, administration, autres personnels, élèves...).
Avec la possibilité d'intervention de : A. Mingat, C. Ogier,
F. Oeuvrard, D. Minot...
Connaissez-vous le
café de l'école des parents et des éducateurs ?
CAFÉ DE L’ÉCOLE DES PARENTS ET DES
ÉDUCATEURS (162 boulevard Voltaire 75011 Paris)
Projet ministériel
pour la mise en réseau des écoles : glissée innocemment
au milieu d'une parenthèse, cette petite phrase assassine :
« il serait souhaitable cependant d'éviter des écoles à moins
de trois classes afin de faciliter le fonctionnement des
cycles. »
Voir tous les détails sur la page spéciale
consacrée à ce projet et à notre contre-analyse.
Promesses
ministérielles :
déclarations de Xavier Darcos rapportées par Le Monde de
l'Education de décembre
"Aucune fermeture de classes" à cause des "réseaux" en zone
rurale
16/12 17:26 Le ministre de l'Enseignement scolaire Xavier
Darcos s'est engagé mardi devant les députés à "ne fermer
aucune école rurale lorsque un réseau scolaire aura été
décrété", en référence à son projet de regroupement
administratif des écoles.
M. Darcos avait présenté le 5 novembre un plan en conseil des
ministres, dans le cadre de la décentralisation, pour opérer
un regroupement administratif des écoles en zone rurale afin
d'en simplifier la gestion. Ces 600 réseaux créés à l'horizon
2006 doivent être placés sous la tutelle des
intercommunalités.
Lors de la séance des questions au gouvernement mardi à
l'Assemblée nationale, le ministre a affirmé que "la carte
scolaire n'en sera pas modifiée". "Nous ne fermerons pas
d'école au motif qu'il y a des réseaux, bien au contraire le
but des réseaux c'est de maintenir (des écoles, ndlr) partout
où cela sera possible", a dit le ministre.
"Le schéma territorial qui sera réalisé par l'inspecteur
d'académie, après un vaste dialogue, vaudra parole de l'Etat,
engagement de l'Etat, dans le cadre des réseaux sur un
programme pluriannuel, de ne fermer aucune école rurale
lorsque le réseau aura été décrété", a-t-il conclu.
Le ministre a rappelé en outre que deux tiers des communes
françaises ne disposaient pas d'écoles de plus de deux
classes.
Il s'agit pour les élèves scolarisés en zones rurales de
disposer "de la même stabilité scolaire, des mêmes équipes
pédagogiques, des mêmes avantages en matière d'équipements,
d'intervenants que les élèves des villes importantes", a-t-il
assuré.
L'Observatoire
de l'Ecole Rurale édite :
- ALPE Y., CHAMPOLLION P.,
FROMAJOUX R.C., POIREY J.L., L’enseignement scolaire
dans les milieux ruraux et montagnards – Tome 1 :
Espaces ruraux et réussite scolaire, Presses
Universitaires Franc-comtoises, mars 2002
- ALPE Y., POIREY J.L., (coord.)L’enseignement scolaire
dans les milieux ruraux et montagnards – Tome 2 : Au seuil
du collège, Presses Universitaires Franc-comtoises,
novembre 2003
Pour ceux que cela intéresse le Tome
2 (le dernier) est encore en souscription au pris de 11
euros seulement. (souscription n° 763), le tome 1 est à 20
euros. Chèque à l'ordre de l' Agent comptable Université
de Franche-Comté.
Bon de commande à adresser à:
UFR Lettres, Service annales littéraires, 30 rue
Mégevand, 25030 BESANÇON CEDEX,
ou téléphoner au 03 81 66 53 21.
Lecture, encore... : connaissez-vous l'écrivain-paysan, géographe Lucien Gachon, "un instituteur pédagogue de la ruralité en Livradois", contemporain de C. Freinet et défenseur "d'une école qui ne déracinerait pas" ? [suite]
Théâtre rural.-
La Compagnie du Théâtre de l'éprouvette fait depuis des années
un remarquable boulot dans les communes rurales du grand
Morvan.
Les faces-à-faces proposés dans le cadre de l 'expérience
théâtrale " La Multiplication "
menée par leTéATR'éPROUVèTe sont une forme
idéale pour les petites communes rurales car ils ne
nécessitent ni moyens techniques ni locaux particuliers ;
avec deux chaises et une valise on peut jouer n'importe où :
dans un champ ou un jardin, sur une place de village ou un
bord de route, et même à domicile pour des personnes qui ne
pourraient pas se déplacer.
Une dizaine de comédiens arrivent le matin dans un village
pour y passer une journée entière et raconter l'histoire
d'Anna , en proposant à tous ceux qui le veulent une
représentation particulière, unique et gratuite (même pour
les riches).Ce théâtre convivial (à vivre ensemble), qui ne
met pas l'acteur sur un piédestal d'où il serait admiré par
un spectateur dans l'ombre, est aussi l'occasion de se
rencontrer simplement, d'échanger des idées et des
impressions en pleine lumière, en buvant un canon (qui est
offert au spectateur).
Les face-à-face ont été joués pour la première fois en
Avignon en juillet 2001.
Plus d'infos : TéATr'éPROUVèTe
La mort d'un moratoire. Une circulaire récente du 1er ministre à l'adresse des préfets stipule : « [suite] aux orientations arrêtées lors lors du comité interministériels des villes et du développement social urbain qui s'est tenu le 14 décembre 1999. Les textes antérieurs relatifs à l'instauration d'un moratoire sur les fermetures des services publics dans les petites communes sont abrogés »
L'A.F.I.P. : Il existe en bordure de la Confédération Paysanne, une association qui se nomme l'AFIP (association pour la formation et les initiatives paysannes), sorte d'outil pour initier des projets et trouver à les financer en dehors des démarches syndicales (c'est un peu rapide comme explication). Il existe une représentation nationale et des groupes départementaux ou régionaux. Les projets sont d'ordre divers mais on retrouve le souci d'intégrer toutes les composantes actives d'un territoire des agriculteurs, des éleveurs, des enseignants etc...
La FCPE soutient le concept de classe unique : Georges Dupon-Lahitte, son président, a déclaré : "L'idée de construire un projet qui essaie de prendre en compte la dimension globale de l'éducation va dans le bon sens. On ne saucissonne pas la vie d'un enfant et encore moins son éducation". [...] Il rappelle avoir défendu le principe de la coéducation. Il estime que [les classes uniques] ne représentent pas un modèle idéal, mais qu'"un grand nombre [d'entre elles] a fonctionné". Il faut peut-être s'inspirer de cet exemple pour faire éclater les groupes - ce qu'ont tenté un certain nombre d'enseignants du primaire avec les aides-éducateurs. [...]
La ruralité n'est plus ce qu'elle était... La lettre
de l'acteur rural, lettre bimensuelle de 6 pages,
présente entre autres les nouveaux critères officiels de prise
en compte de la ruralité, à savoir :
- un indicateur territorial (densité des élèves de 2 à 16 ans
pour 100 km², pourcentage de la population dans le rural,
poids du rural isolé) ;
- un indicateur social (taux de RMIstes, pourcentage de CSP
défavorisées et pourcentage de chômeurs) ; alors qu'avant, le
critère essentiel était celui du nombre de classes uniques et
à cours multiples.
Des nouvelles d'ADELE (2001) - Association pour le Développement Éducatif Local en Europe
***********
ANNEXES
***********
Monsieur Benoît
Hamon, candidat à la Présidence de la République,
Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale
et soutien de Benoît Hamon.
Nous nous
félicitons de votre projet ambitieux pour une république qui donne
toutes ses chances à chaque citoyen
depuis la petite enfance et l’école, pour une république où les
services publics garantissent à chacune et chacun, et
dans tous les territoires, l’égalité réelle.
Par leur présence sur le territoire, les services publics
permettent de réduire les inégalités sociales.
Nous avons bien lu les engagements de votre programme sur l’école,
p. 17 notamment :
- la limitation du nombre maximum d’élèves à 20 en territoires
ruraux,
- le droit à la scolarisation dès deux ans,
- le droit à l’innovation pédagogique,
et sur les services publics en p. 24 avec la garantie service
public universelle et les territoires prioritaires.
Nous avons également entendu le discours de Mme Vallaud-Belkacem
vous apportant son soutien à Nice
: « Tu es le candidat qui porte l’ambition nécessaire pour
continuer à réformer l’Education Nationale. » (Voir en dernière
page
quelques extraits de son discours à Nice)
Dans les Mille et Une Nuits, le sage dit : « n’écoute pas ce qu’il
dit, regarde ce qu’il fait. »
Et que fait le ministère de l’Éducation Nationale ?
Il a officialisé au printemps 2016, sa volonté de fermer
rapidement la moitié des écoles, notamment en s'appuyant
sur les conventions ruralité et en commençant par les écoles
jusqu’à 4 classes, en envoyant les élèves de CM1 et
CM2 dans les bourgs-centres au plus près des collèges, et en
regroupant les regroupements dispersés, ce qui
reviendra à fermer encore d'autres écoles et à éloigner ce service
de la population sans qu'aucun intérêt public ne le
justifie.
L'ensemble de ces mesures revient à fermer plus de la moitié des
écoles primaires.
Avec à chaque fois, la création d'un transport scolaire et 2 000
km par an parcourus par élève en moyenne et l'ajout
de milliers de tonnes de carbone dans l'atmosphère.
Ceci à l’heure où « l’école de proximité devrait participer aux
efforts nécessaires de transition énergétique,
écologique, de lutte contre les gaz à effet de serre... ».
Depuis une quarantaine d'années, il n'y a jamais eu autant de
familles avec de jeunes enfants qui souhaitent
s'installer dans le milieu rural ; malheureusement on est en train
de créer les conditions de fuite vers les bourgs-
centres et de désertification des petites communes. Par ailleurs,
l'ambiance des « quartiers » privés de service public
ne cesse de se détériorer.
L'étude de l'IFOP de mars 2016 a prouvé la corrélation entre la
perte des services (publics ou privés) et le vote FN.
Cette perte de service public nous éloigne de la démocratie.
Nous souhaitons que vous vous engagiez par écrit à revenir sur
cette décision et à rouvrir les services publics de
proximité et en particulier les écoles.Nous vous demandons de vous
positionner notamment sur les points suivants :
- Que cesse cette remise en cause permanente de la qualité de
l’enseignement dans nos petites écoles
(classes uniques ou écoles rurales). Il n’existe pas d’étude qui
démontre que l’enseignement y soit de moins
bonne qualité ; au contraire les seules études connues ont des
conclusions opposées et n’ont jamais été
démenties. Des personnalités renommées sont issues de classes
uniques. Une analyse des notes obtenues par
des élèves issus de ce type d’établissement démontre aussi
l’efficacité de cet enseignement ;
- Que l’inscription des petits soit facilitée et systématisée
partout où les conditions matérielles et humaines
sont réunies ;
- Que les dérogations pour les 3-4 ans (PS et MS) soient accordées
dans les classes uniques où ces refus
entrainent une baisse artificielle des effectifs par simple
siphonage et donc une fermeture à terme ;
- Que l'accueil des moins de 3 ans soit la règle dans les écoles à
partir de 2 classes ;
Les trois points ci-dessus sont en adéquation avec la volonté
affichée par la loi de Refondation de l'école
d'une meilleure scolarisation des maternelles.
- Que les élus et parents soient réellement associés aux projets
de carte scolaire ;
- Que les temps de transport soient étudiés et pris en compte
AVANT tout projet de restructuration ;
- Que la spécificité de l’école en montagne et le règlement
départemental soient respectés dans le cadre des
transports scolaires ;
- Qu’on abandonne cette idée de gros groupes scolaires sans âme
qui ne sont plus à échelle humaine. Ils n’ont
jamais démontré leur efficacité pédagogique. Dans la société
actuelle, l’enfant a besoin de repères, de
calme, de sérénité. Ce n’est pas dans les petites structures que
l’on connaît les problèmes de violence et
d’incivilité. Les regroupements à tout prix ne peuvent pas être LA
seule réponse à la régression de l’école
dans les classements PISA ;
- Que nos écoles de villages, du fait de leur structure à taille
enfant, des pratiques pédagogiques innovantes
de la classe multi-âges, de leur insertion dans une communauté
éducative de proximité, des nouvelles
formes de co-éducation qui y sont mises en œuvre, soient ainsi
reconnues comme le lieu privilégié de
l’innovation sociale, pédagogique, écologique et démocratique ;
- Que cet enjeu de modernité, que représentent ces petites écoles,
que Phillippe MERIEU dit d’ailleurs
« constituer une ressource considérable et nous permettre
d’imaginer un nouveau paradigme pour une
école véritablement démocratique », soit reconnu et constitue la
promesse de la réelle prise en compte du
bien-être de l’enfant et de la construction de ces jeunes
citoyens.
Ainsi, d’autres systèmes éducatifs, tels que celui de la Finlande,
ont pu se construire et susciter la réussite de leurs
élèves, ceci en se fondant sur deux principes essentiels: la
confiance de l’Etat dans les acteurs du terrain, et la mise
en actes et en moyens de tout ce qui permet le bien-être de
l’enfant.
En résumé, il faut arrêter cette gestion purement comptable de
l’école et se préoccuper d’abord et surtout de
l’intérêt et du bien-être de l’enfant, le grand oublié des «
conventions ruralité » ou autres protocoles. C’est pourtant
lui l’avenir de la France !
L’école rurale ne peut pas, ne doit pas, être le seul levier de
refondation de l’école.
Dans quelques départements, ces protocoles censés « sauver » le
monde rural arrivent à leur terme. Il est aisé de
constater que les fermetures s’y sont quand même poursuivies à un
rythme jamais atteint.
Nous vous invitons à venir sur nos territoires, Lot, Creuse, Gers,
Normandie, Pyrénées-Atlantiques, Bretagne,
Landes... voir sur place la réalité de nos écoles et instaurer un
dialogue constructif sur nos ambitions communes pour
l’école et le territoire.
La petite école a prouvé son efficacité.
Faites battre le cœur de nos écoles !
Nous vous remercions pour votre réponse.
Collectifs et
Associations nationales :
Lionel Paillardin (Ecole & Territoire),
Fédération Nationale pour l’Ecole rurale (FNER)
Collectifs et
Associations locales :
Lot : Collectif « La petite école est une chance 46 », Collectif
Citoyen de Sauvegarde des Ecoles de Village (CCSEV)
Pyrénées-Atlantiques : Association de Défense des Ecoles Rurales
Publiques du 64 (ADERP64), Collectif 64 de Défense des Ecoles
Rurales, APE de Rivehaute
Creuse : Parents colère
Landes : Association des maires ruraux
Bretagne : Collectif régional de défense de l’école rurale
Seine-Maritime : Association des maires ruraux
Pour mémoire
Extrait du discours de Najat Vallaud-Belkacem à Nice
« Tu es le candidat qui porte l’ambition nécessaire pour continuer
à réformer l’Education nationale,
pour lui donner les moyens de lutter contre les inégalités en y
créant 40 000 postes supplémentaires,
pour rétablir la mixité dans nos écoles, nos collèges et nos
lycées,
pour donner aux communes les moyens de réussir la réforme des
rythmes scolaires que certains veulent
brader. Je veux juste rappeler que cette réforme a permis aux
élèves de bénéficier d’une matinée
d’enseignement en plus, si nécessaire aux apprentissages. Avec
Benoît Hamon, nous voulons davantage
d’école pour tous les élèves, pas revoir à la baisse nos ambitions
! »
Extrait du
programme de Benoît Hamon
Nous ouvrirons le DROIT AUX ALLOCATIONS FAMILIALES dès le premier
enfant.
Pour lutter contre les inégalités scolaires, nous rendrons
l’INSTRUCTION OBLIGATOIRE DÈS L’ÂGE DE 3 ANS,
et garantirons un droit à la scolarisation dès l’âge de 2 ans dans
les écoles en éducation prioritaire et en
outre-mer.
POUR L’ÉCOLE
Parce que beaucoup se joue dans les premières années
d’apprentissage, j’établirai un seuil MAXIMUM DE 25
ÉLÈVES PAR CLASSE en CP/CE1/CE2, et à 20 ce nombre dans les écoles
en éducation prioritaire, dans les
territoires ruraux et en outre-mer.
Pour DÉVELOPPER LA MIXITÉ SOCIALE ET SCOLAIRE sur tout le
territoire, je rebâtirai la carte scolaire dans le
cadre d’un dialogue qui associera enseignement public et
l’enseignement privé.
Pour donner à tous les élèves les mêmes chances de réussir à
l’école, je mettrai en place UN SERVICE PUBLIC
DU SOUTIEN SCOLAIRE, et développerai la coéducation avec les
parents et les mouvements d’éducation
populaire.
Tous les pays ayant investi dans la FORMATION CONTINUE DES
ENSEIGNANTS ont vu les résultats des élèves
progresser. En France aussi, je veux un plan de formation continue
des enseignants. Chaque enseignant
bénéficiera de trois, cinq ou dix jours de formation tous les ans.
Nous mènerons LA RÉFORME DU LYCÉE avec les enseignants, les
parents et les élèves. J’allouerai plus de
moyens aux lycées qui en ont le plus besoin grâce à un nouvel
indicateur social plus juste et plus proche des
réalités du territoire.
Je défendrai LES LYCÉES PROFESSIONNELS pour qu’ils deviennent des
voies d’excellence. J’y favoriserai les
possibilités de poursuites d’études.
Je revaloriserai les CONDITIONS DE TRAVAIL DES ENSEIGNANTS et des
personnels administratifs, en matière
de rémunération comme de gestion des carrières et de médecine du
travail.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, je recruterai 40 000
ENSEIGNANTS EN CINQ ANS
Je garantirai le droit à l’innovation pédagogique, et favoriserai
l’usage du numérique pour faire réussir tous
les élèves dans leurs apprentissages
Apports
scientifiques, et exemples concrets en Centre Bretagne.
SILFIAC,
27 février 2016
(rencontre organisée par l'Institut de SILFIAC - Skol-Uhel Silieg, institut pour un Développement Soutenable et Solidaire en Bretagne, et par le SNUIPP 56, 29, 22
Introduction
journée : Serge MOËLO, Institut de SILFIAC et Martine
DERRIEN, SNUIPP56
Le système éducatif, objet d’un certain
aveuglement gestionnaire, est par endroits sacrifié. Les espaces
ruraux, notamment du Centre-Bretagne, subissent le même sort.
L’objectif de la journée « petite
école, grand avenir » est de tirer les enseignements des actions
et réflexions des acteurs de la défense de l’école rurale et de
l’option pédagogique des classes multiâges et, éventuellement,
de les confronter aux positions officielles de l’Éducation
Nationale (1) . Enseignements dont nous montrerons la portée
au-delà de l’école.
Les classes multiâges constituent une
richesse pédagogique indéniable et pourraient, comme le dit
Philippe MERIEU, l’une des principales références nationales en
la matière, « constituer une ressource considérable et nous
permettre d’imaginer un nouveau paradigme pour une école
véritablement démocratique ».
La petite école, souvent rurale, est
fondamentale pour la promotion des valeurs humaines, de l’esprit
de coopération, pour l’éveil des consciences citoyennes, et
comme outil d’aménagement du territoire et de
reterritorialisation. L’école de proximité participe aux efforts
nécessaires de transition énergétique, écologique, de lutte
contre les gaz à effet de serre…
Les intervenants de la journée du
27 février à SILFIAC sont des spécialistes nationalement
reconnus en matière de pédagogie ou d’aménagement du territoire.
Mais une place sera aussi donnée au débat et à l’exposé
d’expériences concrètes menées en Centre Bretagne.
Les réflexions et débats menés à
l’Institut de SILFIAC veulent résolument dépasser la seule
pensée critique pour accueillir l’activité critique dans la
pratique sociale et politique. De plus, nous recherchons sans
cesse les moyens de nous défaire du politiquement correct que la
révolution conservatrice, qui a déferlée en France dans les
années 1980 et 1990, impose aujourd’hui aux discours, attitudes
et mentalités (2) . Cette double identité nous a conduits à des
partenariats avec les organisations syndicales (3) et avec des
personnes impliquées dans des luttes contre la domination
néolibérale de l’économie et des politiques publiques. Personnes
dont la parole est le plus souvent ignorée.
Ainsi, la réflexion ouverte à
l’Institut sur développement local ou l’aménagement du Centre
Bretagne passerait sans doute à côté de l’essentiel, si elle
ignorait les réflexions et l’actions des acteurs pour le
développement des écoles rurales. Ces activités des parents
d’élèves, des instituteurs, des élus locaux et de nombreux
chercheurs construisent le développement local d’aujourd’hui et
montrent la voie à d’autres initiatives en gestation. Activités
dans lesquelles le SNUIPP à un rôle central.
Le SNUIPP56 a fortement appuyé le choix
d'écoles en réseau plutôt qu'en RPI => très peu de RPI dans
ce département, contrairement aux voisins (22).
(1) : les représentants de
l’Education Nationale ont été invités, mais pas de présent...
(2) : voir entre autres les travaux de Didier Eribon.
(3) : parmi lesquelles la CFDT sur l’emploi, la FSU sur de
Développement Durable, la CGT sur les régions littorales de
l’Ouest, ...
o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o
Fédération Nationale pour l’Ecole
Rurale (FNER) et collectif « La petite école est une chance
»
A/ Michel BARON :
Petite histoire récente de l'école rurale, une école qui
réussit et qui pourtant dérange
I - Préambule
: présentation de l'intervenant, secrétaire de la FNER, par
ailleurs enseignant retraité donc ex-praticien mais non
spécialiste (ni historien, ni géographe...)
II - Une école qui dérange, au sens littéral du terme (qui sort
du rang) depuis longtemps..., qui s'éloigne trop de l'idée, de
l'image de l'école-type telle qu'il faudrait qu'elle soit.
> Qui dérange l'institution : difficulté d'appliquer les
normes, les programmes..., et au-delà, difficulté de concevoir
une école républicaine la même partout et pour tous au travers
des disparités locales (développer rapidement), comme si égalité
et différences ne pouvaient pas coexister, d'où tendance à nier,
à effacer ces dernières (quelques exemples). Vrai surtout plus
on monte dans la hiérarchie, en général (davantage déconnectés
des réalités).
> Qui dérange nombre d'enseignants, souvent avec les mêmes
raisonnements (exemples - pb de formation, peur de l'inconnu...)
> Qui dérange un certain nombre de maires (voir les
disparités de traitement de l'école)
> Qui dérange aussi quelques parents, souvent abusés par les
précédents, et par les "on-dit" et autres lieux communs...
D'où un sentiment diffus - et bien diffusé - d'une école de plus
en plus obsolète, de moins en moins capable de répondre à ses
missions... Et en corollaire le sentiment que, en milieu rural,
on n'est pas des bons.
III - La riposte des écoles rurales (années 90)
On la doit à un grand fossoyeur de l'école rurale, Pierre Mauger
: première attaque frontale après une très longue période où les
classes et écoles disparaissaient au rythme un peu atténué de
l'exode rural, d'où riposte, d'où naissance de mouvements non
seulement de défense mais aussi de promotion de l'école rurale
=> FNDPER, Crozon, les CREPSC...
L'apport de la FN(DP)ER et de la mouvance "école rurale" :
volonté de mettre ensemble ses acteurs que sont élus,
enseignants, parents, chercheurs..., inverser les images
mentales : colloque "école rurale, école moderne" (déjà
montrer tout ce que pouvaient apporter ces petites écoles pour
l'école en général, voire pour la société), développer des
concepts tels que la contractualisation pluriannuelle (une
vraie, pas la caricature d'aujourd'hui), mettre en valeur le
multiâge, prôner la mise en réseau d'affinités, créer des outils
de communication : site, liste de diffusion...
IV - Les difficultés
- Externes :la mise en place de nombreux RPI
=> disparition de certains avantages de l'école rurale, des
plans successifs (rapport Lebossé, 1998 bien mais sans mise
en pratique réelle, Ségolène Royal et ses normes "sorties
scolaires", 1998, Xavier Darcos, 2003, et
ses réseaux "usines à gaz"), des réformes telles que les langues
(sous-entendu impossibles à enseigner correctement dans des
classes multi-cours), et, the last but not the least,
les conventions ruralité dont on reparlera aujourd'hui,
précédées d'ailleurs de diverses conventions (Massiac, 2006)
protocoles et référentiels
(Moselle, 2013), conventions très destructrices
pour les écoles et les milieux ruraux et qui de plus sèment la
zizanie (cf. syndicats, AMRF...)
- Internes : la division avec Ecole et Territoires
(entre autres trop inféodée
à l'ANEM), avec le CDPEPP,
l'obsolescence des outils (site web 0,1 !...), la lassitude
et le désengagement de militants FNER (ça n'avance pas), la
difficulté actuelle à fédérer nationalement...
V - Les perspectives
- L'attaque massive via les conventions ruralité vont je
l'espère réveiller ceux qui aspirent à un autre modèle d'école
et de société. La FNER doit pouvoir continuer à être un outil à
leur service, à condition d'un renouvellement des personnes qui
l'animent.
- La riposte ne peut pas rester uniquement locale : c'était la
raison d'être de l'appel de Limoges, juin 2015, puis de la
rencontre de Paris, octobre 2015, qui ont enfanté un collectif
encore informel "la petite école est une chance",
destiné à rassembler les défenseurs et surtout les promoteurs de
la petite école, sous un angle non seulement pédagogique, mais
aussi résolument sociétal et écologique, et ce à partir d'un
appel de mon ami Jean Pauly qui vous en parlera mieux que moi et
à qui, en conséquence, je cède la parole...
B/ 10H15 Jean
PAULY : Relocaliser l’école, école et écologie
- institution loin du bilan carbone, ça
ne l'intéresse pas
- la « technostructure » ne
supporte pas la petite taille des structures (école, monde
agricole...)
- relocaliser : « éduquer
local », coopération
- détruire l'école = destruction
matérielle, destruction humaine, destruction de l'avenir
- classes uniques à mettre en valeur
comme alternative aux RPI.
- petite école ≠ école rurale (même si
la grande majorité des petites écoles sont à la campagne).
- voir autrement que l'entre soi (liens
avec d'autres mouvements, ex. Confédération Paysanne)
Voir "textes fondateurs" sur notre
site.
o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o
Sylvie JOUAN,
ESPÉ de Montpellier, site de Mende - auteure de « La classe
multiâge d’hier et d’aujourd’hui, archaïsme ou école de
demain ? » Editions ESF 2015 :
La réussite des élèves en classe rurale, qu’en dit la
recherche ? (l'exposé
s'appuie ici exclusivement sur les recherches menées en France)
(Sylvie Jouan
nous a aimablement confié son diaporama)
- présentation : Sylvie Jouan
est prof de philo puis formatrice qui « découvre » le
milieu rural en Lozère.
- multiâge : différence entre
classe à 2 cours et classe à 3 cours et plus… (contrainte d'un
fonctionnement différent) ; ces classes sont un vrai
laboratoire d'innovation pédagogique, mais souvent c'est mal
perçu par les enseignants et les parents (nombreuses
réticences).
- bref historique => la classe
unique devient une exception, une « espèce en voie de
disparition mais non protégée ». Et pourtant, efficacité
montrée à maintes reprises :
- Françoise Oeuvrard 1990 (petites
écoles rurales = réussite égale voire légèrement supérieure)
- Agnès Brizard 1995 : grande
hétérogénéité = facteur de réussite (+ de niveaux, + de
réussite)
- IREDU 1996 : idem
- meilleures « carrières
scolaires » (moins de redoublements surtout en classe
unique)
- IREDU 2007 : cours simples mieux
que les cours doubles.
- OER : 2012 confirmation des
meilleurs résultats des petites écoles rurales, surtout si l'on
tient compte du niveau socio-professionnel des familles.
- Les études moins longues ?
Manque d'ambition pour les jeunes ruraux ? Ou là encore
images mentales à revoir (y a -t-il différence d'ambition entre
faire comme papa agriculteur et faire comme papa médecin de
ville ?)
- Pourquoi ça marche ? =>
Hypothèses : meilleure inter-connaissance, suivi, gain de
temps, meilleure gestion du temps, autonomie, coopération,
proximité. Pas de statistique prouvant une bonne réussite à
faible effectif (moins de 15), ni une mauvaise d'ailleurs.
- Pourquoi tant de réticences ?
Modèle de la classe homogène… déjà présent lorsque les classes
uniques étaient majoritaires dans le pays !
- Pas de statistique prouvant
l'efficacité (ou non) des petites écoles hors zone rurale.
o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o
Yves LEBAHY,
Président des géographes de Bretagne, ancien enseignant à
l’U.B.S. : L’école, enjeu des territoires laissés pour
compte de la République : le cas de la Bretagne centrale.
- (absence d') aménagement du
territoire en France : crise & politique d'ajustement =
contre le social ; décision en dépit des désirs des
citoyens ; destructuration, destruction de la démocratie de
proximité directe. Mise en concurrence des territoires.
- Loi MAPAM (affirmation des
métropoles), loi NOTRe (fusion des communes)
- Toutes ces réformes se font dans la
précipitation et sans concertation. En fait, pensée issue du
terrain est totalement niée = déni de démocratie. Déménagement
territorial, par la métropolisation, ultra-libérale =>
« économies d'échelle » illusoires
- L’État n'est plus là pour assurer des
rééquilibrages
- Métropolisation = marginalisation des
« couronnes »
- du coup, la ville est un espace
d'exclusion du monde rural
- d'où réactions parfois violentes
- population réactivée par les
« rejetés » de la ville, dans une zone sinistrée au
niveau des services publics.
- école fermées surtout en centre
Bretagne : mêmes zones déshéritées (cf. bonnets rouges puis
votes front national…)
- rupture de l'exigence d'une école
républicaine, avec disparition des Ecoles Normales.
- question de l'école rurale dans les
territoires abandonnés. Cf. « l'homme habitant »
concept qui redevient d'actualité.
o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o
Échanges avec la salle
(trop brefs)
Table ronde
(intérêt éducatif de la petite école – école et territoire)
Martine DERRIEN, SNUIPP56 – Serge
MOËLO, Maire de SILFIAC – Vivien DEROCHE, parent « Les enfants
de Louise » (APE) – Michel BARON, FNER –
Philippe NOGUES, député du Morbihan.
Modérateurs : Sylvie JOUAN – Jean PAULY - Yves LEBAHY
(Dommage : participation de la
salle quasi inexistante)
o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o*o
Témoignage
concret de terrain : le réseau d’écoles des Korrigans
(SILFIAC/SEGLIEN/St‑AIGNAN/Ste‑BRIGITTE)
- Réseau qui garde sa structure
pédagogique (classes uniques ou école de village)
- S'est appuyé sur des réseaux USEP,
sur des maires qui avaient aussi l'habitude de travailler
ensemble.
- Contrat signé officiellement par Ed.
Nat., Conseil général ; création d'une association
(enseignants, parents, élus) pour en gérer tous les aspects, y
compris matériels.
> Lutter contre l'isolement des
élèves et des enseignants, la rotation des enseignants :
plutôt réussi.
> Réseau = sécurité, encouragement,
projet de réseau d'école plutôt que de chaque école.
> au début, aides financières de
l'Ed. Nat., et en temps (coordonnateur de réseau).
> rencontres et échanges physiques
et par internet
> implication des communes et des
parents que le réseau rassure.
> continuité des apprentissages.
> habitudes d'entraide et
d'autonomie
> culture et éducation : le
réseau a permis de mettre en valeur la culture locale. Voyages,
chorales, échanges d'écrits…
> TAP facilités (participation
95 % des élèves)
> Réussite scolaire facilitée par
rapport aux RPI
> mutualisation des aides des
communes aux familles en difficulté.
Compilation et notes : Michel Baron
Compte-rendu débat du 20 septembre 2012 à Blois, sur la refondation de l'École de la République
Le rapporteur officieux, Michel BARON
Environ 70 à 80 présents : le Préfet, la DASDEN (ex. IA), un DASDEN adjoint, le directeur du site IUFM de Blois, des IEN, des élus, des enseignants, des conseillers pédagogiques, des représentants syndicaux, des parents d'élèves, des députés, et même un représentant de la FNER*, viendront débattre au sein d'un CDEN "élargi". Sans oublier le journaliste promu animateur de ce débat.
Deux thèmes étaient proposés :
- Ruralité et
numérique (désenclavement de l'école rurale par
l'utilisation des TICE)
- La
formation des professeurs : pour une véritable formation
initiale et continue des enseignants
* De vieilles connaissances du SNUIPP-41 ont proposé que je sois
invité à ce débat en tant que PE à la retraite mais aussi
secrétaire de la FNER, proposition que j'ai acceptée.
****************************************
Présentation rapide des uns par les autres et remerciements d'usage.
1- Ruralité et numérique
Le DASDEN adjoint brosse un tableau style « tout est prévu » des différents dispositifs actuels : actions de formations, animations pédagogiques, aides diverses déployées par les animateurs et ambassadeurs TICE...
Il est toutefois rappelé dans l'assistance que les besoins et demandes de formation et de matériel sont énormes : ainsi, à l'échelon national, 97% des enseignants pensent que l'utilisation des TICE est nécessaire, mais 21% seulement sont "pratiquants" (une fois ou plus par semaine). Par ailleurs, 5,5% des élèves utilisent des ordinateurs de moins de 5 ans.
Une carte du département montre bien
les inégalités d'équipement des communes.
Le plan ENR a concerné 52 écoles du département, presque toutes
situées dans des communes de plus de 1000 habitants (mais en
dessous de 2000 hab., le maximum autorisé pour ce plan), ce qui
pose question...
D'autres communes sont bien dotées : moyens propres, dotations
parlementaires. Cette dernière forme de financement, qui concerne
ici la circonscription de Romorantin, a fait débat (financement
aléatoire, inégalité entre circonscriptions)... Curieusement
cependant, les inégalités de financement des collectivités
territoriales, entre autres communales, n'ont pas été évoquées, et
pourtant...
Le représentant de l'AMRF revient sur le plan ENR : D'assez nombreuses demandes n'ont pas été satisfaites. Par ailleurs, on souligne dans l'assistance que les plus petites communes ont souvent reculé pour monter un dossier, au vu de la complexité et de la lourdeur de la procédure.
Un directeur d'école s'enthousiasme pour le TBI comme outil de présentation (usage du diaporama, accès Internet partagé par la classe...) et pour la "classe mobile", qui permet le travail en autonomie. Il ne sera pas dit un mot des aspects liés à la communication...
Une inspectrice spécialisée dans les TICE nous a présenté le plan "DUNE" (Développement des Usages du Numérique à l'École). Elle dit qu'il faut du temps aux enseignants pour les accompagner dans l'appropriation des ressources et de ce qu'on peut en faire, que les TICE donnent de très bons résultats dans les CLIS, et que d'une manière générale, il faut s'appuyer sur les pratiques des uns et des autres ; d'ailleurs, elle essaye de mettre en lien des gens qui peuvent s'aider, se compléter, etc...
Une représentante FCPE demande d'éviter la fracture numérique par un équipement égal sur le territoire et par une formation aux TICE pour tous. Par ailleurs, la FCPE est très attentive à la protection des données.
Un principal de collège constate que
même dans des milieux modestes l'équipement familial en
ordinateurs a fait un bond ces dernières années (environ 90%
contre 50% il y a 5 ans).
Il demande une clarification des rôles de chacun de ceux qui
interviennent autour de l'outil informatique et notamment ceux
chargés de la maintenance, qui est une donnée très mal prise en
compte la plupart du temps. Maintenance, le mot est lâché,
le débat s'anime...
L'UNSA revient sur ce problème de maintenance.
Plusieurs personnes enfoncent le clou et se plaignent des multiples problèmes techniques rencontrés au quotidien...
Le SNUIPP/FSU demande un cahier des charges d'équipement minimal des écoles, avec péréquation pour permettre un équipement dans toutes les écoles.
Un formateur explique que les batteries des ordinateurs des "classes mobiles" ne tiennent pas longtemps, les postes sont alors souvent employés en "fixe". Il confirme que les enseignants qui hésitent à se lancer, c'est principalement à cause des problèmes de maintenance.
Un DDEN explique que les petites
communes hésitent à engager des sommes importantes pour la
maintenance.
Le directeur de l'IUFM prend acte des
avantages procurés par les TICE, mais souhaiterait qu'on procède à
une analyse critique des usages du numérique, qui tienne aussi
compte de ce que le numérique ne peut pas faire...
Le responsable du CDDP dit qu'à son avis on est encore à un point de démarrage, et qu'il faut davantage laisser les élèves et les enseignants découvrir les outils avant de les enfermer dans des solutions toutes faites.
Un professeur revient à nouveau sur la maintenance insuffisante.
Le député de Romorantin explique que la dotation parlementaire (150 000 €/an/député), ce n'est pas un cadeau, c'est de l'argent de l'État.
Un animateur TICE en école privée prône l'usage des tablettes et livres numériques, ne serait-ce que pour rendre les cartables moins lourds...
Le responsable du CDDP confirme tout l'intérêt du numérique pour le désenclavement des écoles rurales.
FNER : Une vraie réflexion sur le numérique est indispensable, afin de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, ainsi les équipements ne doivent pas être pensés seulement pour la classe entière (TBI) mais aussi pour le travail en petits groupes, pour la communication et le partage avec d'autres (au sein de la classe ou avec l'extérieur, etc.) et d'une façon générale répondre à des demandes personnalisées et adaptées à leurs usagers. Cela implique aussi des effectifs réduits...
La représentante FCPE : les TICE facilitent grandement l'enseignement à distance.
L'inspectrice TICE évoque les visioconférences qui permettent de « se voir » malgré les distances (cf. Canada). Elle insiste sur le transfert d'expériences innovantes qui donne de meilleurs résultats que l'application de plans préconçus.
Un intervenant note l'intérêt des TICE en rural pour les enfants handicapés, ainsi que pour les options (lycées).
Une enseignante formatrice de maternelle rappelle que les outils informatiques ne dispensent pas de la présence humaine et sont à intégrer dans une vision globale de l'enseignement.
2/ La formation des professeurs
Le DASDEN adjoint explique comment se passe (sur le papier) la formation aujourd'hui...
Un représentant du SNES explique : refonder, c'est partir de la vraie situation d'aujourd'hui d'une formation quasi nulle. Demande de ne pas baisser le niveau de recrutement, de programmer sur le long terme une formation initiale longue, une entrée progressive dans le métier et la possibilité d'une formation continue d'un an pour 10 ans d'enseignement.
Un représentant du SGEN demande une formation avec tronc commun primaire/secondaire, et un temps de formation initiale universitaire + professionnelle de 5 ans.
Le directeur de l'IUFM pointe les dysfonctionnements auxquels il faut remédier en priorité :
(il n'a pas pu développer car on lui a fait comprendre que son temps de parole était épuisé...)
Un maître-formateur revient sur la nécessité de former à la globalité de l'enseignement.
Un PE stagiaire confirme à sa façon : il y a tout à faire, tout à gérer à la rentrée, avec comme bagage 5 jours de formation...
La représentante FCPE insiste notamment sur la formation en alternance, et sur la diversité des approches pédagogiques qui doivent être enseignées (par exemple Freinet)
FNER : demande une formation de qualité (suffisamment longue) qui puisse s'appuyer sur des pratiques véritables, auprès de pairs, de maîtres-formateurs exerçant en milieu rural, de maîtres expérimentés (doublettes « jeunes/vieux » par ex.) ; insiste sur les bénéfices qu'on peut tirer d'une complémentarité entre les pratiques pédagogiques (exemple rural/urbain).
Au SNUIPP on demande d'aller au-delà des intentions : rien que pour assurer ce qui est prévu aujourd'hui pour la formation continue, il faudrait le double des enseignants.
L'inspectrice TICE demande que soient reconnus et encouragés, à côté de la formation officielle, tous les aspects informels de la formation, et que cette formation soit faite en rapport avec le réel, que la mise en réseau, en relation, que le « travailler ensemble » soient des priorités, pour arriver à ce qu'on appelle des « espaces collaboratifs de travail ».
La culture est une composante vitale de
toute société, qu'elle soit citadine ou rurale. Mais y a-t-il des
pratiques culturelles propres au milieu rural ?
Pour creuser la question, la FNER et l'association Art et Nature
organisaient les 7 et 8 juillet 2012 une expo/fête dans le cadre
naturel du « Pré en Bulle » à Jabreilles-les-Bordes, sous forme
d'espaces d'exposition et de temps d'échanges autour de la
culture, des arts et de l'école en milieu rural, et dont voici le
détail :
- exposition d'artisans-créateurs et
d'artistes proposant, outre un certain nombre de leurs œuvres, des
créations et des démonstrations en direct.
- échanges sur l'école rurale avec la
participation de l'ICEM-87 et du MRJC + enseignants du secteur.
- conférence de Pierre CHAMPOLLION
(Observatoire Éducation et Territoires), sur les pratiques
culturelles des jeunes ruraux (voir ici la
présentation qu'il met gracieusement à notre disposition) ;
- culture locale à travers une
randonnée commentée par Christian LIBAUDE, guide animateur nature,
« À la découverte des mines d’or et des traces de la vie rurale »,
et des documents sur la tourbière des Dauges
apportés par Philippe DUREPAIRE.
- jeux pour enfants, apéritif et buffet +
soirée danse et musique animée par « Gratte et Boutons ».
- A.G. ouverte de la FNER.
Présentation de l'ICEM : voir ici
Présentation du MRJC, par Gwladys Porracchia
1 - ASSEMBLEE
GENERALE de la FNER
17 présents
1/ Rapport
d'activités (voir détails sur le site –
http://ecole-rurale.marelle.org)
- Courriers aux ministres sur la formation professionnelle,
demandant une vraie formation aux spécificités géographiques,
relationnelles et pédagogiques de l'enseignement en milieu
rural...
- Rencontre avec le MRJC 01/12/10 : présentation réciproque
des personnes et des associations ; participation souhaitée
de la FNER au lancement d'un kit « écoles d'ici »
(fiches pédagogiques) à destination des enseignants.
- Participation à la réunion en Lozère (février 2011) sur
« l'Éducation en milieu rural », notamment autour de 13 leviers pour
la qualité de l'éducation en milieu rural
- Soutien aux enseignants résistants : résistance
pédagogique, résistance à Base-Élèves...
- Partenariat avec l'AMRF : élargissement réciproques de
nos contacts.
2/ Rapport
financier
- Irrégularité des adhésions selon les années. Proposition de
fournir un RIB pour une
adhésion plus rapide ?
- État des comptes année civile2011 : 1709 euros à ce jour
(mais l'année n'est pas finie).
Les recettes sont celles des adhérents, les dépenses sont
essentiellement liées au remboursement de quelques déplacements,
aux frais de photocopie et de courrier + assurance de la FNER
(MAIF).
3/
Renouvellement/élargissement du bureau :
pas de candidature, donc l'actuel bureau est reconduit.
4/ Situation
actuelle des écoles rurales
=> peu d'infos, même sur la liste de diffusion.
- Nouveaux contacts : essentiellement autour du collectif Écoles en
Campagne du Mt Pilat.
- Comment être plus efficace pour joindre de nouvelles écoles,
de nouvelles communes ? Sur un territoire, les problèmes des
écoles rurales touchent aussi les écoles urbaines. Ex. :
fermeture en rural => transfert d'enfants vers de plus
grosses écoles d'où impacts sur le nb d'élèves /classe, mais
aussi par rapport aux capacités d’accueil : locaux,
transports, cantine... D'où l'idée de réunir urbains et ruraux
pour une autre politique scolaire. Cette solidarité nécessaire
est toutefois difficile (pb de coordination...).
5/ Défense des
libertés à fondement éthique :
fichage généralisé à travers "base-élèves" et les "évaluations"
nationales, soutien aux résistants... Le point a été fait,
notamment avec un des résistants présent (muté d'office)
6/ Échéances
électorales :
- Texte commun avec d’autres, notamment à partir d'une
proposition des CREPSC. Le texte et diverses propositions de
modifications ont été distribués. En première lecture,
l'ensemble (notamment la forme) ne convient à personne. Trop
dense, trop de questionnement, pas assez d’affirmations, crainte
d'un rejet plutôt que de réponses (des) politiques.
Il est proposé de revenir dessus et de dégager 4-5 points
importants, sous un format modifié.
Ou alors, texte FNER seul ? Voir ici.
- Actualiser notre 4 pages Un
véritable projet pour l'école en milieu rural :
l'ensemble est toujours d'actualité, mais quelques détails
doivent être modifiés, ce qui concerne les IUFM et les parcours
de formation entre autres. Voir là.
7/ Fête des
écoles rurales (juillet 2012) :
il
s'agit de réunir des acteurs de l'école mais aussi des acteurs
de la vie rurale locale, notamment à travers l'artisanat et la
culture. Lieu proposé : Jabreilles-les-Bordes (Limousin).
Une réunion de préparation aura lieu si possible avant fin
décembre.
8/ Questions
diverses
- Terminologie : « rural », « école
rurale » : au-delà de la définition INSEE, on est
revenu sur ces concepts et leurs limites (à partir d'un
questionnement des « nouveaux » présents à l'AG).
- Remerciements aux personnes du collectif qui nous ont
accueillis pour cette AG.
Le 2ème « temps fort » du collectif, prévu pour le 4
février 2012, sera orienté autour de la relation de l'école et
du (des) territoire(s). La FNER sera partenaire, et propose un
intervenant (Yves Jean ou ?).
===================================================================
Réunion élus, enseignants et parents écoles Monts du Pilat à La Versanne (Loire) 30 juin 2011
PRÉFACE
du
"kit École d'ici" (MRJC)
par
Pierre CHAMPOLLION, Président de l'Observatoire Éducation et
Territoires (OET),
et Étienne ANQUETIL, Président de la Fédération Nationale pour l’École Rurale (FNER)
Mieux connaître le territoire de son école pour travailler mieux, voilà un slogan qui pourrait résumer l'outil que vous avez en main : formateur, ce petit kit pédagogique intitulé Écoles d'ici l'est en effet du début jusqu'à la fin !
Il l'est d’abord par sa première partie, centrée sur la relation école-territoire, qui incite l'enseignant via des questions et des exemples précis et nombreux à mieux appréhender et comprendre son milieu de vie professionnelle, celui de ses élèves et de leurs familles. Si les auteurs ont pensé à articuler les niveaux contextuels du plus local au plus global, ils ont eu aussi le souci de ne pas réduire l'analyse proposée aux seules données chiffrées.
Il l'est ensuite dans sa deuxième partie, plus directement pédagogique et didactique, qui propose sous forme de fiches de préparation destinées aux enseignants des écoles rurales de nombreuses pistes de travail pour faciliter l’exploration de leur territoire environnant par les élèves.
Il l'est enfin dans sa souplesse d’utilisation générale, puisque chacun peut non seulement y puiser ce dont il a besoin pour s’acculturer au territoire dans lequel il exerce son métier, mais encore y ajouter ce qui lui manque professionnellement, et ainsi le personnaliser à sa manière.
Cerise sur le gâteau, la dernière fiche (vierge) encourage l'utilisateur de ce petit kit pédagogique à se muer, dans le cadre d’une véritable démarche d’intelligence territoriale, en un acteur invité à participer à l'évolution de cet outil de didactique territoriale. De sorte que même ses imperfections deviennent intéressantes, puisque discutables, et donc sources potentielles d'amélioration.
L'ensemble de la démarche mise en œuvre avec ce kit ne va pas sans nous rappeler le tâtonnement expérimental cher aux concepteurs des fichiers Freinet, élaborés par des praticiens, testés par d'autres dans d'autres classes, plusieurs fois réécrits au sein de chantiers coopératifs. La qualité et la longévité de ces productions bien connues sont de bon augure pour son avenir !
Préfacer cet outil pédagogique sur la problématique « école et territoire » est donc pour nous tout à la fois un honneur et un plaisir. Nous avions déjà pu apprécier en effet, lors d'échanges et de travaux antérieurs communs, toutes les qualités des jeunes du MRJC qui se sont mis au service du milieu rural et de son école en particulier : la volonté enthousiaste d'améliorer leur environnement à tous les niveaux, le souci de lier la réflexion théorique et les réalisations concrètes, l'intelligence de voir plus loin que le bout de son champ, de son école, de son village... Aussi ne sommes-nous pas surpris de les retrouver, ces qualités, à travers l'outil que vous tenez dans vos mains auquel nous souhaitons une vie riche et durable, ainsi que tous les perfectionnements que vous pourrez lui apporter !
Pierre CHAMPOLLION Étienne ANQUETIL
OET : http://epragma.univ-fcomte.fr/oeet/
BASE-ELEVES, l'enfant caché d'EDVIGE
Site à
consulter :
1/
Objections
avancées par la coordination nationale des collectifs contre
Base élèves
2/ Objection de conscience
3/ Lettre d'un directeur réfractaire à son I.A.
4/ Lettre d'un autre directeur réfractaire
5/ Exemples de lettres et textes pour les parents
à Monsieur Xavier
Darcos
Ministre de l’Education Nationale
Le vendredi 13 juin 2008, vous avez annoncé par communiqué le retrait de certains champs de Base élèves : la profession et la catégorie socio-professionnelle des parents, la situation familiale de l’élève, l’absentéisme signalé, les données relatives aux besoins éducatifs particuliers. Vous avez déclaré que ces évolutions seraient précisées par un arrêté.
De nombreux collectifs se sont mobilisés contre la mise en place de Base élèves. Même si aujourd’hui, nous accueillons avec satisfaction l’annonce de la disparition d’un certain nombre de données sensibles, les aménagements prévus ne viennent pas en réponse à nos inquiétudes. Nous espérons donc que la question de la pertinence d’une base de données centralisée et partageable va enfin être posée et débattue ouvertement :
La création d’un fichier national, inutile au fonctionnement des écoles, ne protège pas le caractère confidentiel des données scolaires des élèves et de leurs familles (données qui restent nominatives jusqu’à l’échelon académique). Si Base élèves n’est qu’un outil de gestion statistique, utile pour la répartition des moyens sur le territoire, dans le cadre du service public, en quoi l’identité des élèves est-elle nécessaire ? Pourquoi faire perdurer ce numéro d’identification nationale pour chaque élève ?
Dans le cadre de la loi organique relative à la loi de finances (LOLF), Base élèves doit rendre compte avec exactitude du rapport entre les moyens utilisés et les résultats obtenus. Nous avons la certitude que cet outil sert à justifier les restrictions budgétaires, les fermetures de classes, et à évaluer les enseignants à distance.
Aucune modification de l’utilisation de Base élèves par les mairies n’est mentionnée. Certes l’absentéisme ne serait plus consigné, mais la loi de prévention de la délinquance du 7 mars 2007 et le décret du 15 février 2008 permettent toujours au Maire de partager les informations transmises par la CAF et l’inspection académique avec les professionnels de la santé, de l’action sociale, de la police et de la justice.
Base élèves, dont les champs peuvent être ajoutés ou supprimés, reste un instrument potentiel de contrôle de la politique des flux migratoires, de contrôle social, de traçage de l’enfant, etc.
Pourquoi des mesures équivalentes n’ont-elles pas été retenues pour SCONET, fichier du second degré qui a les mêmes objectifs ?
De plus, pour l’instant les académies n’ont reçu aucune consigne de votre part, mais certains Inspecteurs d’académie ont exigé des directeurs d’avoir terminé la saisie des données avant la date fixée. Par exemple, M. l’Inspecteur d’Académie des Bouches-du-Rhône écrit le 20/06/08 :
qu’il n’a pas à commenter vos déclarations ou celles de la CNIL,
qu’il ne dispose pas d’informations complémentaires,
que le déploiement de Base élève n’est plus dans une phase expérimentale,
que l’objectif est que toutes les écoles utilisent cette application à la rentrée 2009.
Il ajoute que l’utilisation de Base élèves est obligatoire, et que les directeurs sont tenus d’appliquer les consignes sous peine de sanctions. Plusieurs académies, dont celle de l’Aveyron, de la Drôme, de l’Isère, de l’Ille-et-Vilaine et des Yvelines, adoptent la même position répressive. Nous nous opposons fermement à cette obstination, alors même que les directeurs, ne connaissant pas le contenu exact du fichier, sont dans l’incapacité de collecter les données dans le respect de l’article 32 de la loi 78-17, alors que le fichier n’est toujours pas pleinement sécurisé, alors que de nombreux parents s’opposent à ce que leurs enfants figurent dans le fichier. Nous demandons donc le retrait des menaces et des sanctions prises à l’encontre des directeurs.
Nous vous demandons également de faire respecter le droit d’opposition des familles à figurer dans un fichier. Les Inspecteurs d’académie répondent aux parents qu’ils ne peuvent s’opposer au fait que l’école collecte et enregistre des informations relatives à leur enfant et nécessaires à sa scolarisation. Pour notre part, nous refusons catégoriquement que ces informations soient consignées dans Base élèves. Cette demande est d’autant plus justifiée que l’information des personnes ainsi fichées n’est pas assurée selon les dispositions légales citées ci-dessus.
Par ailleurs, si l’Education nationale a beaucoup communiqué sur les données retirées concernant la nationalité, elle n’a jamais communiqué sur les données ajoutées depuis juin 2007. Il s’agissait pourtant de données sensibles : 7 compétences de l’élève, mention du suivi des enfants en difficultés (PPRE) et du suivi des enfants handicapés (PPS). De même, aucune information n’a été faite sur la mise en place de l’accès par les Inspecteurs (IEN et IA) à toutes les données. Demain, des données et des destinataires peuvent être ajoutés sans que nous en soyons informés. La Commission Nationale Informatiques et Libertés elle-même n’a été informée de ces modifications que 8 mois après qu’elles avaient été réalisées.
La suppression de certains champs n’apaise donc pas nos craintes, ni ne répond à nos attentes. La création du fichier Edvige, le 1er juillet 2008, vient au contraire confirmer l’utilisation de l’école comme premier maillon du fichage de la population. Nous nous inquiétons également de la mise en place du dossier scolaire électronique, comportant le livret de compétences électronique via internet (B.O. de janvier 2007 et mars 2008), qui contiendra des informations par ailleurs supprimées de Base élèves.
Le développement de tous ces fichiers électroniques ne correspond ni aux missions fondamentales de l’éducation nationale, ni à l’idéal d’une société respectueuse des droits de l’enfant et des libertés individuelles. C’est pourquoi nous nous adressons à vous aujourd’hui pour vous demander :
l’arrêt immédiat du traitement « Base élèves 1er degré »,
la destruction de toutes les données déjà enregistrées dans la base,
le maintien d’un système de gestion informatique interne à chaque école, sans intrusion possible d’une autre administration, garantissant la sécurisation des données, la confidentialité des dossiers et une utilisation éthique des systèmes informatisés,
et enfin, en concertation avec tous les acteurs concernés, l’organisation d’un débat public sur le développement des fichiers informatiques.
Dans l’attente de réponses précises aux problèmes que nous avons abordés, recevez, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, nos plus sincères salutations citoyennes.
La coordination nationale des collectifs contre Base élèves
Coordination regroupant : Collectif de l’Ain contre base élèves / Collectif Rouergat pour l’Abandon de Base Élèves (Aveyron) / Collectif Sud-Aveyronnais / Collectif Stop Fichage 13 / Correso (Ille-et-Vilaine) / Collectif Isérois pour le Retrait de Base Elèves / Collectif 64 non à base élèves (Pyrénées-Atlantiques) / Collectif du Tarn / Collectif du Tarn-et-Garonne
(21 juillet 2008)
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2- Objection de conscience à base élèves
Directeur d’une petite école [...], j’ai refusé, comme quelques collègues, de renseigner le fichier Base Elèves qui centralise nationalement les informations sur les enfants des écoles primaires. Pour cela, nous devrions subir une retenue sur le salaire ( !), sanction qui pourrait être renouvelée, voire aggravée, dans les mois qui viennent.
Je n’avais pas jusqu’à présent expliqué ma position, pensant qu’elle était largement partagée par la profession et que la forte émotion exprimée par l’opinion publique à l’encontre de ce projet le condamnerait de facto. Or celui-ci se met en place : si une première fournée de départements (dont le Lot) est rentrée dans les clous en juillet 08, le fichier devra être opérationnel nationalement à la fin de l’année scolaire qui vient.
L’opposition au fichier Base élèves s’est exprimée principalement contre les items à renseigner par les directeurs d’école. Pour cela, elle a oublié le principal : c’est l’existence même d’un fichier central de l’enfance qui est scandaleuse. Base élèves n’est pas un simple outil de gestion statistique à partir du moment où chaque élève est identifié par un numéro. L’administration de l’Education Nationale a petit à petit laissé tomber ses exigences de renseignements concernant la nationalité ou le parcours scolaire de chacun : recul tactique qui permet de préserver l’essentiel. A partir du moment où les élèves sont rentrés dans le fichier, tout est possible, y compris le pire… et il y a lieu de s’inquiéter de cela dans un monde où la vie privée des personnes est de plus en plus difficile à protéger.
J’ai eu l’occasion
de dire à mon Inspecteur que j’étais réfractaire à la mise en
place du fichier Base élèves par objection de conscience.
Je ne peux renier des principes fondamentaux à mes yeux :
le respect de l’enfance et le respect des familles.
La multiplication des instruments de contrôle social est déjà
très inquiétante… mais élargir ceux-ci à l’enfance est
proprement intolérable. Les enfants ne sont pas des citoyens et
n’ont pas le statut juridique pour rendre des comptes à la
collectivité. Préserver un monde de l’enfance à l’écart de la
société des adultes me paraît fondamental. Oublier cela, c’est
nous ramener à des précédents historiques qui font froid dans le
dos.
La tradition laïque de l’Ecole devrait préserver la séparation
entre la vie publique des citoyens et la vie privée des
personnes, et par là même l’équilibre entre l’Etat et les
familles dans le domaine de l’éducation. Les enfants sont
inscrits d’autorité dans le fichier Base Elèves, sans
l’autorisation des parents, ce qui me semble un abus de pouvoir…
Beaucoup de
directeurs et directrices, de bonne foi, ont renseigné (ou vont
renseigner) Base élèves… J’imagine qu’ils ont confiance dans le
discours officiel qui présente ce fichier comme un simple outil
de gestion. J’y vois aussi le résultat d’un conditionnement à
l’œuvre depuis de nombreuses années : une avalanche
d’évaluations statistiques accable les écoles et la technocratie
éducative fonce tête baissée dans les outils informatiques sans
aucune retenue, ni boussole critique. Cette fuite en avant
explique en partie, je pense, l’entêtement de l’institution
scolaire sur la question.
Voici venir le règne de « l’ingénierie éducative »,
des experts de la « pédagogie scientifique », des
technolâtres et des apprentis sorciers… on en oublierait presque
que l’acte éducatif est d’abord un acte d’humanité.
(10 juillet 2008)
***************************
3- Lettre d'un
directeur à son I.A.
[...] Objet : Refus de mettre en place
le dispositif Base-Elève dans mon école
Madame l’Inspecteur d’Académie,
Je vous informe que je ne mettrai pas en
place le dispositif Base-Elève dans l’école dont j’occupe la
fonction de directeur, en accord avec mes collègues et avec la
motion adoptée par le conseil d’école du 1/6/2007 dont voici
le texte :
Le conseil d’école [...], réuni le
vendredi 1er juin 2007, s’interroge sur la mise en place
d’un fichier informatique centralisé “Base Elève” par
l’Education Nationale.
Les directeurs devront, pour la première
fois, fournir sur chaque enfant des informations nominatives
à l’administration de l’Education Nationale (les
informations qui remontaient jusqu’à présent étaient
uniquement des données chiffrées).
Les membres du conseil d’école s’alarment
du fait que des renseignements confidentiels sur la famille
et la scolarité des enfants seraient diffusés à l’extérieur
de l’école. Ils sont inquiets qu’un certain nombre
d’informations puissent être transmises par les directeurs
sans que les familles en connaissent la teneur, et donc sans
leur accord.
Après en avoir débattu, le conseil d’école
exprime unanimement le refus de voir utiliser “Base
Elève” dans l’école.
A l’époque où l’Armée accueillait en son sein
des appelés du contingent, celle-ci reconnaissait à ceux-là le
droit à l’objection de conscience. Je demande à mon ministère
de me reconnaître cette possibilité par rapport à
l’installation du dispositif Base-Elèves dans mon école.
D’après la LOI n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et
obligations des fonctionnaires et plus particulièrement de son
article 28 qui pose le principe hiérarchique d'obéissance du
fonctionnaire dans les termes suivants : "Tout fonctionnaire,
quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable des
tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux
instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas
où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à
compromettre gravement un intérêt public." Le fonctionnaire
garde donc une marge d'appréciation des ordres qu'il reçoit.
On ne saurait sans méconnaître la loi contester au
fonctionnaire cette liberté qui, avec la bonne exécution des
tâches qui lui sont confiées, participe de sa responsabilité
propre.
Mes motivations reposent sur cinq
constats :
Base-Elèves n’améliorera en rien le fonctionnement actuel ni de mon école, ni de celui de l’Education Nationale et n’améliorera pas la réussite scolaire de nos élèves.
Base-Elèves modifie la nature de mes fonctions.
Base-Elèves ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes.
Base-Elèves participe de fait à l’instauration d’une société du fichage généralisé.
La garantie de confidentialité et de non utilisation à d’autres fins que celles définies initialement des données recueillies par le dispositif Base-Elèves ne sont pas garanties dans le temps.
1. Base-Elèves n’améliorera en rien le
fonctionnement actuel ni de mon école, ni de celui de
l’Education Nationale et n’améliorera pas la réussite
scolaire de nos élèves.
Dans la notice d’information des parents
d’élèves, deux objectifs sont donnés pour expliquer la mise en
place du dispositif :
- Assurer la gestion des élèves des écoles
maternelles, élémentaires et primaires.
Je dispose déjà, pour cette gestion, d’un
logiciel, « Le Directeur », coût 15 euros, qui
suffit amplement pour remplir l’enquête 19, éditer les
différentes listes d’élèves, préparer les listes électorales
pour les élections des parents délégués et accomplir tous les
autres actes de la direction.
- Etablir le suivi des effectifs d’élèves
dans l’ensemble des écoles.
Cette tâche est déjà réalisée par la
communication régulière de nos effectifs chiffrés, voire la
vérification par les IEN, sur le terrain, de la réalité de ces
chiffres. En quoi, la mise en place d’un recensement nominatif
améliore-t-elle le dispositif existant ?
Base-élèves n’est pas une aide pour notre
travail administratif. Dans la liste des nombreuses
revendications pour l'amélioration de notre métier, un fichier
centralisé n'a jamais été demandé ni même évoqué. Par
ailleurs, ce dispositif n’a aucune vocation à réaliser
l’objectif ministériel prioritaire, à savoir lutter contre
l’échec scolaire et ne permettra en rien d’améliorer la
réussite scolaire de nos élèves.
2. Base-Elèves modifie la nature de mes
fonctions.
C’est une rupture dans le contrat que j’avais
passé avec l’Etat en devenant instituteur car je ne m’étais
pas engagé à accomplir des actes qui relèvent de la fonction
d’auxiliaire de police. C’est la
première fois où je dois faire remonter des données
nominatives sur les familles.
Ce qui remontait jusqu’à présent n’étaient que des chiffres
qui suffisaient largement à l’administration centrale et
notamment à la Direction de l’Evaluation et de la Prospective
pour élaborer tous les tableaux, diagrammes, études possibles
et imaginables afin de « piloter » le système
scolaire français. C’est une rupture sans précédent dans la
relation d’écoute et de confiance que nous essayons d’établir
avec les familles.
3. La mise en place du système Base-Eleves
ne me paraît pas respecter les droits fondamentaux des
personnes, notamment dans le domaine de leur vie privée, et
me semble contrevenir aux textes suivants :
- Article 12 de la Déclaration Universelle
des droits de l’Homme de 1948 :
Nul ne sera l’objet d’immixtions
arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou
sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa
réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi
contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
- Article 8 de la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales
(1950) :
1. Toute personne a
droit au respect de sa vie privée et familiale, de son
domicile et de sa correspondance.
2. Il ne peut y avoir
ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce
droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la
loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société
démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la
sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la
défense de l’ordre et à la prévention des infractions
pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à
la protection des droits et libertés d’autrui.
- Article 1 de la loi " Informatique,
Fichiers et Libertés" du 6 janvier 1978 qui instaurait la
création de la CNIL :
"L'informatique doit être au service de
chaque citoyen. Son développement doit s'opérer dans le
cadre de la coopération internationale. Elle ne doit porter
atteinte ni à l'identité humaine, ni aux droits de l'homme,
ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou
publiques."
Je ne suis pas certain, et même sur
les cas déjà observés carrément sûr du contraire, que
l’information faite aux parents réponde aux exigences
contenues dans les textes suivants :
- Directive 95/46/CE DU Parlement européen et
du Conseil (24 octobre 1995), directive relative à la
protection des personnes physiques à l’égard du traitement des
données à caractère personnel et à la libre circulation de ces
données :
[...](10)
considérant que l’objet des législations nationales
relatives au traitement des données à caractère personnel
est d’assurer le respect des droits et libertés
fondamentaux, notamment du droit à la vie privée reconnu
également dans l’article 8 de la convention européenne de
sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales et dans les principes généraux du droit
communautaire ; que, pour cette raison, le
rapprochement de ces législations ne doit pas conduire à
affaiblir la protection qu’elles assurent mais doit, au
contraire, avoir pour objectif de garantir un niveau élevé
de protection dans la Communauté ;
(11) considérant que les principes de la
protection des droits et des libertés des personnes,
notamment du droit à la vie privée, contenus dans la
présente directive précisent et amplifient ceux qui sont
contenus dans la convention, du 28 janvier 1981, du Conseil
de l’Europe pour la protection des personnes à l’égard du
traitement automatisé des données à caractère
personnel ;
[...]
Article 6
1. Les États membres prévoient que les
données à caractère personnel doivent être :
a) traitées loyalement et
licitement ;
b) collectées pour des finalités
déterminées, explicites et légitimes, et ne pas être
traitées ultérieurement de manière incompatible avec ces
finalités. Un traitement ultérieur à des fins historiques,
statistiques ou scientifiques n’est pas réputé incompatible
pour autant que les États membres prévoient des garanties
appropriées ;
c) adéquates, pertinentes et non
excessives au regard des finalités pour lesquelles elles
sont collectées et pour lesquelles elles sont traitées
ultérieurement ;
d) exactes et, si nécessaire, mises à
jour ; toutes les mesures raisonnables doivent être
prises pour que les données inexactes ou incomplètes, au
regard des finalités pour lesquelles elles sont collectées
ou pour lesquelles elles sont traitées ultérieurement,
soient effacées ou rectifiées ;
e) conservées sous une forme permettant
l’identification des personnes concernées pendant une durée
n’excédant pas celle nécessaire à la réalisation des
finalités pour lesquelles elles sont collectées ou pour
lesquelles elles sont traitées ultérieurement. Les États
membres prévoient des garanties appropriées pour les données
à caractère personnel qui sont conservées au-delà de la
période précitée, à des fins historiques, statistiques ou
scientifiques.
Information de la personne
concernée
Article 10
Informations en cas de collecte de données
auprès de la personne concernée
Les États membres prévoient que le
responsable du traitement ou son représentant doit fournir à
la personne auprès de laquelle il collecte des données la
concernant au moins les informations énumérées ci-dessous,
sauf si la personne en est déjà informée :
a) l’identité du responsable du traitement
et, le cas échéant, de son représentant ;
b) les finalités du traitement auquel les
données sont destinées ;
c) toute information supplémentaire telle
que :
les destinataires ou les catégories de
destinataires des données,
le fait de savoir si la réponse aux
questions est obligatoire ou facultative ainsi que les
conséquences éventuelles d’un défaut de réponse,
l’existence d’un droit d’accès aux données
la concernant et de rectification de ces données,
dans la mesure où, compte tenu des
circonstances particulières dans lesquelles les données sont
collectées, ces informations supplémentaires sont
nécessaires pour assurer à l’égard de la personne concernée
un traitement loyal des données.
- Extraits de l’article 32 de la Loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978 portant sur les « Obligations incombant aux responsables de traitements »
I.
- La personne auprès de laquelle sont recueillies des
données à caractère personnel la concernant est informée,
sauf si elle l’a été au préalable, par le responsable du
traitement ou son représentant :
1. De l’identité du responsable du
traitement et, le cas échéant, de celle de son
représentant ;
2. De la finalité poursuivie par le
traitement auquel les données sont destinées ;
3. Du caractère obligatoire ou facultatif
des réponses ;
4. Des conséquences éventuelles, à son
égard, d’un défaut de réponse ;
5. Des destinataires ou catégories de
destinataires des données ;
6. Des droits qu’elle tient des
dispositions de la section 2 du présent chapitre ;
7. Le cas échéant, des transferts de
données à caractère personnel envisagés à destination d’un
État non membre de la Communauté européenne.
Lorsque de telles données sont recueillies
par voie de questionnaires, ceux-ci doivent porter mention
des prescriptions figurant aux 1°, 2°, 3° et 6°.
4. Base-Elèves participe de fait à
l’instauration d’une société du fichage généralisé
Il s’est trouvé des fonctionnaires pour
effectuer des rafles, d’autres pour jeter des personnes
d’origine nord-africaine dans la Seine, d’autres encore pour
justifier, aider, préparer ces actions. Je ne m’ inscrirai pas
dans cette lignée-là. Rien ne me destinait, en prenant en
charge la direction d’une école, à devenir un des rouages, si
modeste soit-il, de la mise en place d’une société du fichage
généralisé, qui me semble être une dérive dangereusement
liberticide. Au nom d’une éthique de mon engagement
professionnel et d’une morale qui m’est propre, il m’est
impossible de participer à ce qui me paraît être de nature à
remettre en cause les fondements mêmes de notre société
républicaine. La multiplication des instruments de contrôle
social est déjà très inquiétante… mais élargir ceux-ci à
l'enfance est proprement intolérable. Les enfants ne sont pas
des citoyens et n'ont pas le statut juridique pour rendre des
comptes à la collectivité. Préserver un monde de l'enfance à
l'écart de la société des adultes me paraît fondamental.
5. La garantie de confidentialité et de
non utilisation à d’autres fins que celles définies
initialement des données recueillies par le dispositif
Base-Elèves ne sont pas garanties dans le temps.
Les données que nous allons faire remonter
nous échappent totalement comme nous échappent totalement leur
utilisation future, le champ des futurs utilisateurs et les
projets qu’elles pourront servir. L’exemple de l’extension au
fil du temps du champ d’application du fichier des empreintes
génétiques, montre, s’il en était besoin, que la destination
d’un outil se modifie au cours du temps. Je pense profondément
que toute parcelle de liberté perdue ne se récupère pas.
Confiant dans les vertus de l’exemplarité,
comment pourrions-nous y prétendre en professant d’un côté
la responsabilisation des enfants qui nous sont confiés et
en adoptant une attitude irresponsable consistant à mettre
en place un système dont nous savons qu’il sera dangereux
pour les libertés et la démocratie ?
Je préciserai enfin que je ne suis pas le
seul à ressentir les dangers de cet outil puisque d’aussi
prestigieuses personnes que M.Philippe MEIRIEU (Professeur à
l’Université LUMIERE-Lyon 2), M.Albert JACQUARD (Professeur
d’Université à la retraite), M.Hubert MONTAGNER (Professeur
des Universités en retraite et ancien directeur de recherche à
l’INSERM dans les domaines de la psychophysiologie, du
développement, du comportement et des rythmes de l’enfant),
Mme Christine BELLAS CABANE (Pédiatre anthropologue présidente
du syndicat national des médecins de PMI), M.Jacques TESTART
(Directeur de recherche honoraire de l’INSERM), demandent la
suppression de Base-Elèves, de même que de nombreux conseils
d’école et municipalités sur tout le territoire se sont
prononcés contre sa mise en place. Le ministre de l’Education
Nationale, M. Xavier Darcos, n’a-t-il pas lui-même déclaré
récemment que ce fichier lui semblait « profondément
liberticide ».
Je terminerai par cette citation d’Albert
Jacquard, citation dont je partage les valeurs :
« L’actualité apporte plutôt des
exemples d’enfermement dans la logique sécuritaire. Le plus
inquiétant est donné par les recherches en vue de dépister le
plus tôt possible les enfants « à risque »,
c’est-à-dire susceptibles de devenir des délinquants. Dès
l’école maternelle, quelques experts seront chargés de cette
détection qui permettra de surveiller avec une particulière
attention les individus potentiellement dangereux, ou même de
les soumettre préventivement à des traitements médicaux. Ainsi
l’ordre sera préservé.
C’est exactement la société que prévoyait
Aldous Huxley dans son roman Le
Meilleur des mondes, une
humanité où chacun serait défini, catalogué, mis aux normes.
Le concept même de personne autonome, capable d’exercer sa
liberté, disparaîtrait. Un des aspects les plus insupportables
de ce projet, tel qu’il a été présenté par la presse, est
l’établissement d’un document qui suivra le jeune au long de
sa scolarité : inscrit dans un registre ou sur un disque
d’ordinateur, ce document, avatar du casier judiciaire,
permettra, au moindre incident, d’exhumer son passé. S’il est
pris à dix-sept ans à faire l’école buissonnière ou à taguer
un mur du lycée, ce comportement pourra être rapproché de son
instabilité caractérielle déjà notée au cours préparatoire.
Cet enfermement dans un destin imposé par le regard des autres
est intolérable, il est une atteinte à ce qu’il y a de plus
précieux dans l’aventure humaine : la possibilité de
devenir autre.
Notre parcours n’est pas déjà écrit, demain
n’existe pas. A chacun de le faire advenir. Laissons la
prédestination à quelques théologiens, soyons conscients et
aidons les autres à devenir conscients qu’en face de nous la
page est blanche. J’ai raconté au début de ce livre comment,
passant durant l’Occupation sans livret scolaire d’un lycée à
un autre, j’ai saisi au bond l’occasion de changer la
définition que les autres donnaient de moi. J’en ai gardé la
conviction que la liberté de chacun ne peut s’épanouir que si
la société ne possède pas trop d’informations sur lui. « Je suis celui que l’on me croit », dit un personnage de Pirandello. Mieux
encore serait : « Laissez-moi
devenir ce que je choisis d’être. »
Albert Jacquard, Mon utopie
Veuillez croire, Mme l’Inspecteur d’Académie,
en mon engagement sincère au service de l’Education Nationale.
(8 octobre 2008)
***************************
4- Lettre d'un autre
directeur réfractaire
« Vous vous rendez compte monsieur, vos élèves ne sont pas
immatriculés ! » C’est la phrase quelque peu incongrue prononcée
par la personne chargée à l’inspection académique de la mise en
œuvre de ma sanction. Celle-ci au demeurant très sympathique et
sincère, essayait de me persuader d’entrer dans l’application
informatique à caractère personnelle Base élèves pour mon bien
et celui des élèves. Je crois ne pas m’être véritablement rendu
compte avant cette phrase de l’ampleur de la pesanteur
administrative de l’éducation nationale, du fait que l’on puisse
(outre les problèmes d’éthique et de légalité douteuse
sous-jacents à la mise en place de Base élèves), entrevoir cette
base de données comme un plus pour le fonctionnement des écoles
et surtout pour l’intérêt premier des élèves. Il y a un tel
décalage entre les missions d’enseignant et de directeur, et
cette rhétorique bureaucratique que ma première réaction a été
l’hilarité.
Je suis directeur d’une petite école maternelle. Depuis le 1er
octobre, je subis apparemment chaque jour qui passe un retrait
sur salaire d’une journée, pour ne pas avoir commencé la saisie
de données sur les élèves de mon école et leurs parents. Je
passe sans doute trop de temps en face d’enfants de 4 ans, ce
qui m’éloigne des réalités du vrai monde de l’éducation, la
hiérarchie, les services faits ou non faits, la gestion
d’effectifs, les statistiques. Je suis encore un jeune
enseignant, j’ai malheureusement toujours la candeur de croire
que ma mission première de directeur est d’assurer le bon
fonctionnement de l’école dans laquelle j’exerce en garantissant
la concorde entre les différents acteurs liés à celles-ci.
Base élèves est, depuis quelques mois, une priorité absolue pour
l’inspection académique qui avance coûte que coûte sans perdre
le temps d’un réel débat. Sur le chemin, elle prend acte des
suppressions annoncées par le ministre et donne une marge de
manœuvre à des directeurs volontairement sous-informés pour
qu’ils renseignent le « minimum syndical », de quoi permettre le
calcul du sésame, l’Identifiant National Elève.
L’administration observe aussi les réfractaires donner quitus au
ministre de ces avancées significatives en oubliant simplement
que le projet initial est éminemment contestable et que l’objet
même d’une immatriculation des élèves devrait suffire à
justifier la résistance. J’ai pour ma part pris conscience
récemment que nous nous étions tous trompés de débat, peut-être
depuis le début.
Si l’on observe aujourd’hui les champs obligatoires à
renseigner, Base élèves peut paraître anodin, et il est
compréhensible que la majorité des directeurs n’y voient pas une
menace pour les élèves. La multiplication des missions nous
incombant ne nous permet malheureusement pas toujours de
raisonner sur le long terme, ce qui ici est pourtant essentiel.
Lorsque tous les élèves seront intégrés dans le fichier, le
piège se sera alors refermé. Base élèves deviendra un outil
usuel comme un autre et les nombreuses attaques à venir contre
l’école feront passer au second plan le débat sur celle-ci et
les modifications qu’elle ne manquera pas de subir comme son
aîné SCONET (fichier informatique en place dans les
établissements du 2nd degré). Alors reviendront sans doute la
prévention de la délinquance, les statistiques sur la
nationalité des élèves, la nécessité de connaître les besoins
éducatifs particuliers des élèves ...
Ma sanction elle est tombée depuis peu, vendredi 26 septembre,
un fax que je suis allé chercher à la mairie pendant la
récréation et une lettre recommandé de trois lignes, sanction
totalement disproportionnée, punissant le directeur et
l’enseignant sans distinction. Je ne sais pas si celle-ci est
réellement applicable, ce qui finalement n’est pas vraiment le
plus important, le symbole qu’elle représente l’est plus, la
brutalité avec laquelle on se permet de traiter les directeurs
qui portent pourtant sur leurs épaules le fonctionnement des
écoles républicaines françaises. La manière d’intimider et de
vouloir faire plier un fonctionnaire sur un aspect financier est
également tellement infantilisante qu’elle discrédite
aujourd’hui l’administration qui l’applique. Pour ma part, payé
ou non je serai demain matin dans mon école et par cela et quoi
qu’il se passe dans les semaines à venir, j’ai déjà à mon actif
cette petite victoire pour ma conscience.
(05 octobre 2008)
N.B. Aux dernières nouvelles, cette sanction n'aurait pas été
mise en application. Mais cela en dit long sur les procédés
d'intimidation...
***************************
5/ Modèles de lettre de parent à l'I.A.
B/ Lettre à adresser au directeur de l'école, et surtout aux autorités hiérarchiques (IEN, IA)
Ce texte peut également servir d'introduction à une réunion-débat
Pétition pour "un observatoire des classes uniques", lancée par les CREPSC
Nous
tentons, sur un point très ciblé, concret et local, de mobiliser
l'opinion bien au-delà des seuls apparamment concernés. Si nous
arrivons à enrayer la machine sur ce petit point précis, on crée
une faille dans la logique écrabouillante du ministère et c'est
toute l'école rurale, toute l'école qui aura alors un point
d'appui dans sa lutte, y compris sur les progarmmes, les stages
etc. Nous essayons aussi de profiter du sentiment très affectif
(voir folklorique !) dont bénéficient encore les CU (souvenirs,
souvenirs !) qu'on peut classer aussi bien dans le "autrefois"
si cher à nos dirigeants, que dans le futur.
Même si vous n'êtes pas du tout favorable au multiâge, si vous
n'êtes pas convaincu de sa valeur ou si vous n'aimeriez pas vous
y retrouver, peu importe : nous ne demandons pas la
transformation de toutes les classes en CU ! Si ça arrivait un
jour, vous seriez tous à la retraite, vos enfants et vos petits
enfants aussi ! Il s'agit de mettre un grain de sable dans la
machine et d'interpeller l'opinion par un biais inhabituel.
Signez, faites signer, faitres suivre dans vos réseaux, à vos
connaissances. Il faudrait que tous les parents d'élèves des
villages, des quartiers la signent, qu'ils soient concernés
directement ou non, les profs, agriculteurs, les ouvriers, les
intellos, les futurs parents, les anciens parents, les
étudiants...
S'ils n'ont pas internet, faites le relai.
Ce sont des milliers de signatures dont nous avons besoin.
POUR UN OBSERVATOIRE DES CLASSES UNIQUES
Les classes
uniques sont les derniers établissements publics ordinaires
mais atypiques du
système éducatif français.
Les pratiques y sont nécessairement plus ou moins différentes.
Beaucoup ont été les
pionnières de l'introduction des technologies nouvelles à
l'école. Le partenariat de
l'école les parents d'élèves et les municipalité y est souvent
beaucoup plus effectif
qu'ailleurs. Les travaux de la Direction de l'Evaluation et de
la Prospective du ministère de
l'Education nationale ainsi que ceux de l'Observatoire de
l'Ecole rurale ont démontré que
ses résultats, contrairement à toute attente, étaient au moins
égaux à la moyenne
nationale, voire légèrement supérieurs.
Le multiâge, qui en fait la caractéristique principale, fait
l'objet d'expériences remarquées
en milieu urbain, en France comme à l'école Antoine Ballard à
la Paillade de Montpellier (10
classes uniques), et dans de nombreux pays étrangers (en
particulier au Canada, aux Etats-
Unis, en Norvège...).
Or, en France, ces écoles n'ont jamais fait l'objet
d'observations, d'études, pas plus
d'ailleurs qu'elles n'ont bénéficié d'une attention
particulière des pouvoirs publics qui s'en
sont toujours désintéressé.
L'Etat est en train d'éradiquer systématiquement les seuls
établissements publics qui
fonctionnent à la satisfaction des enfants, des parents, des
municipalités. Il se prive des
seuls établissements dont la réussite mériterait au moins
qu'on s'interroge sur ses causes.
Ce faisant il ne réalise aucune économie, les travaux d'Alain
Mingat de l'IREDU (Institut
de la Recherche en Economie de l'Education) ayant démontré que
l'éradication des petites
écoles ne correspondait qu'à un transfert de charges.
Nous considérons que la suppression des dernières classes
uniques constitue une grave
erreur dans la gestion d'un système éducatif dont on cherche
par ailleurs sur quelles bases
il pourrait être amélioré. Se priver ainsi d'un terrain
d'observation qui existe depuis des
décennies, d'un laboratoire qui ne demande aucun
investissement et dont les acteurs ne
sont pas à convaincre, va à l'encontre des principes
d'efficacité et de
pragmatisme proclamés par ailleurs. Ce d'autant que de
nombreux enseignants chevronnés
sont prêts à participer à la formation et à l'aide de leurs
collègues nommés en classe
unique.
Nous demandons que, chaque fois que les parents d'élèves et
les municipalités en
manifestent le désir, toutes les classes uniques soient
considérées comme des lieux
d'observation à protéger et ne puissent être supprimées.
Pour signer la pétition : http://marelle.org/petitions
Merci pour votre soutien.
LES CREPSC (Centres de Recherche des Petites Structures et de la Communication)
Consultation sur le projet de programme
ARGUMENTAIRE UNITAIRE
Le 28 février dernier, 19 organisations se réunissent et décident d’écrire un texte commun sur le projet de programme du primaire : AFEF, AGEEM, AIRDF, CEMEA, CRAP, FCPE, FOEVEN, Francas, GFEN, ICEM, JPA, Ligue de l’enseignement et USEP, OCCE, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SI.EN-UNSA Education, SNUipp-FSU, SNPI-FSU.
Le travail commun d’explicitation a continué et nous vous présentons un argumentaire qui s’adresse à tous ceux qui se réuniront pour donner leur avis sur le projet de programme.
Consultation : les dés sont-ils pipés?
Les nouveaux programmes ont été présentés dans le BO du 20 février 2008. Le 28 février, le ministère écrivait aux recteurs et inspecteurs d’Académie afin d’organiser une demi-journée libérée de consultation dans les écoles avant le 29 mars, les synthèses devant aboutir au ministère avant le 5 avril ! Au mois de septembre 2007, le ministre avait produit une note d’orientation annonçant une réforme sans préciser le calendrier. La durée de la concertation – obligatoire selon la loi – est finalement bien courte !
Deux innovations méritent d’être soulignées :
Une consultation parallèle ouverte sur le site du ministère sur la réforme des programmes, dont la gestion est confiée à la société OpinionWay. Chacun peut écrire ce qu’il veut plusieurs fois et ne peut ni vérifier ni valider les choix faits. Quelle utilisation en sera faite ?
Une organisation systématique du questionnement des enseignants des écoles
Des questions ouvertes difficilement synthétisables dans un délai court (« Avez-vous des remarques ou suggestions ? »)
Des questions ciblées sur la « clarté des projets de programmes » ou la « précision des projets de progression ». Mais il n’y a aucune question sur la cohérence des programmes, la pertinence des notions, les modalités d’évaluation. Et ce n’est pas parce qu’une notion est claire ou précise que le sens en est forcément compris par tous, y compris les parents…
La confusion des représentations entre découpage disciplinaire et catégories du socle commun n'aide pas à la réponse.
Bref, un texte dont la rédaction est largement aboutie, sans que le ministère dise avec qui il a été écrit, mais dont il faudra bien discuter dans chaque école pour savoir comment le mettre en œuvre…
24 heures chrono !
On alourdit les programmes, on relève le niveau d’exigences et on diminue le temps d’enseignement, telle semble être la philosophie de ce projet de programmes. En français et en maths, les connaissances visées en fin de cycle 3 sont semblables à celle attendues en fin de classe de 5ème. Et pour couronner le tout, on ajoute de nouvelles matières, l’éducation au développement durable, l’histoire de l’art, on apprend une LVE dès le CP et on renforce l’horaire d’EPS. Bref, on garde tout, on compartimente, on morcelle en disciplines et sous-disciplines et on diminue le temps pour faire ce travail. Entre les dix heures de français, les cinq heures de mathématiques, les quatre heures de sport et l’heure et demie de langue vivante, que restera-t-il à la « culture humaniste » ? Aux sciences ? A l’éducation artistique ?
3h30 en cycle 2 (contre 6 heures auparavant) et 5h30 au cycle 3 (contre 9h30 auparavant). Ne cherchez pas ces informations dans une quelconque grille horaire, le ministère n’a pas jugé utile d’en publier une, ou peut-être n’a-t-il pas osé le faire. Nos calculs reposent donc sur le décryptage de différents propos tenus à Périgueux ou ailleurs par le Ministre de l’Education. Drôle de méthode pour un Ministre qui veut réhabiliter le calcul mental et la maîtrise des techniques opératoires dès le plus jeune âge !
Quels savoirs pour quels citoyens ?
Le projet de programme repose sur une conception étroite et réductrice des savoirs. La centration sur le français, les maths et l’EPS en élémentaire, le vocabulaire et l’étude des sons en maternelle, réduit les apprentissages à des visées étroitement utilitaires sans permettre l’ouverture culturelle sur d’autres horizons, nécessaires au développement de chacun. L’appauvrissement des programmes s'accompagne d’apprentissages inadaptés à l’âge des élèves, d’autant plus prématurés qu’ils ne font pas l’objet d’une élaboration. Ces logiques à l’oeuvre ne peuvent que renforcer l’échec scolaire des élèves issus des milieux populaires. L’activité intellectuelle des élèves n’est pas convoquée. Comment pourront-ils apprendre ce qu’ils ne comprennent pas ? Où sont les exigences annoncées d’invention, d’imagination, d’esprit d’initiative quand le poids est mis à ce point sur la mémorisation réduite à une mécanique qui ne peut qu’entraîner à ânonner ou à bachoter ? Il ne peut y avoir d’apprentissages sans élaboration des connaissances, sans participation active des élèves : on ne peut s’entraîner que sur ce qui est appris et on ne peut avoir envie d’apprendre que lorsque la curiosité est mise en éveil. Ce qui suppose de restituer aux savoirs leurs raisons d’être, leurs significations. Mais c’est une docilisation des comportements, une soumission des esprits qui est promue. En tournant le dos à sa mission, l’école qui nous est proposée est une école qui renonce à l’ambition pour tous de l’accès à une culture commune.
Le choix d’une terminologie à l’ancienne : l’instruction avec la rédaction, la mémorisation, les règles, la morale… n’est pas anodin. Il enterre les visées d’une émancipation de l’enfant et d’une compréhension du monde que l’éducation porte.
A la lecture des programmes on comprend que l’enfant devra revêtir son costume d’élève obéissant et passif, pour écouter et répondre aux questions, mémoriser et s’exercer sur les « connaissances et compétences (qui) s’acquièrent par l’entraînement » (p32). Pas de temps consacré aux discussions et aux échanges qui rendent vivants les savoirs. On est loin de l’enfant acteur de ses apprentissages, confrontés à des situations-problèmes, à la recherche et au tâtonnement. L’élève ne construit plus ses savoirs, l’enseignant technicise ses apprentissages. L’élève décrit, apprend et récite, non pas pour penser le monde mais pour avoir de bonnes notes pour faire évaluer sa performance. Le travail sera de plus en plus individuel, soumis à la seule transmission de l’enseignant et de moins en moins individualisé dans un collectif. Quid du collectif pourtant nécessaire à la construction des apprentissages, des savoirs et du vivre ensemble ?
Une certitude: le fossé se creusera davantage pour tous les enfants qui n’ont que l’école pour accéder à la culture. Ceux qui y resteront deux heures de plus feront le plein d’exercices alors qu’ils devraient profiter autant que les autres de l’offre familiale ou associative d’activités culturelles et sportives.
Quant à ceux qui ne pourront pas revêtir ce costume d’élève obéissant et docile, il reviendra à eux et à leur famille d’entreprendre des soins et des rééducations.
La modification significative de la posture d’enfant/ élève entraîne au passage le renoncement au concept d’éducation globale, elle attribue aux enseignants les savoirs « académiques », aux animateurs/éducateurs les savoir-faire et aux parents les savoir-être! C’est penser les lieux d’éducation que sont l’école, les loisirs et la famille, étanches les uns aux autres.
Polyvalence ou bivalence ?
Tout un chacun, experts, parents, s’accorde à dire qu’une des grandes forces de l’Ecole Primaire c’est la polyvalence de ses maîtres. Polyvalence n’est pas omniscience. Néanmoins celle-là a l’immense mérite de permettre à l’enseignant de connaître l’enfant dans différentes situations d’apprentissage et de pouvoir enseigner de manière cohérente et transversale, dans le cadre d’une pédagogie de projets, les différentes matières du programme, évitant ainsi un trop grand saucissonnage disciplinaire. Or ces nouveaux programmes centrent sur le français et les mathématiques l’essentiel du temps scolaire en en faisant une priorité absolue. Cette prééminence aura pour effet mécanique de rejeter sur les marges des vingt-quatre heures de classe - voire à l’extérieur de l’Ecole par l’intermédiaire de l’accompagnement éducatif - les autres matières également importantes pour la réussite de tous les élèves. Les nouveaux programmes qui nous sont présentés vont de fait transformer le métier d’enseignant du premier degré. De professeurs polyvalents, les enseignants vont devenir des sortes de professeurs bivalents français-mathématiques. Même si chacun peut reconnaître l’importance de ces deux matières, la découverte du Monde par l’enfant ainsi que l’univers professionnel des Maîtres ne peuvent se limiter à cela. Il y a derrière ce projet une idéologie par trop utilitariste et mécaniste du rôle de l’Ecole dans la formation de l’élève.
Du côté de l'école maternelle
Le regard porté sur l’enfant a changé ; son accueil et sa maturation psychologique et affective sont occultés. Nous regrettons une centration totale et quasi exclusive sur l’élève. Le domaine d’activités « vivre ensemble » est remplacé par « devenir élève » comme si la prise en charge de ces écoliers en tant que jeunes enfants n’était plus un objectif prioritaire.
Les finalités posées à l’école maternelle dans ce texte : «permettre à l’enfant de devenir autonome pour s’approprier les connaissances afin de réussir les apprentissages fondamentaux » marquent un changement complet de perspective si on les compare aux termes des programmes de 2002 : « l’objectif de l’école maternelle est de permettre une première expérience scolaire réussie ». Elles rendent l’école maternelle très sélective et réductrice. Quel enfant sera reconnu dans cette école ?
L’évaluation devient exclusivement sommative. Elle est présentée comme « outil de comparaison des effets des pratiques pédagogiques, outil de mesure des résultats des écoles » et donc de leur classement. Cela ne correspond pas aux pratiques de l’école maternelle : quels effets sur les apprentissages ?
La scolarisation des enfants de 2 à 3 ans disparaît comme le mot « accueil ». La scolarisation des tout-petits jusqu’ici prioritaire dans les quartiers difficiles est-elle abandonnée ?
Quelle ambition est retenue pour l’école maternelle française et pour les enfants qui lui sont confiés ? Tous les enfants auront-ils encore leur place tels qu’ils sont dans notre école maternelle ?
De la récitation à la rédaction, le retour au morcellement et à l’isolement du français
Des horaires moins amples dans les nouveaux programmes Le discours sur les horaires veut faire croire à une augmentation du temps accordé au français dans les nouveaux programmes, alors qu’en fait ce temps est réduit, car la part du français travaillée dans le cadre de la transversalité disparaît. Et en perdant son lien avec les autres domaines travaillés à l’école, le français perd de son importance et de son sens pour les élèves.
Des activités plus cloisonnées et plus mécaniques Dans les nouveaux programmes, le français cesse d’être le domaine du lire – écrire – parler, et devient une collection d’activités disjointes, avec une compartimentation entre elles, de la maternelle au cycle 3. Les exercices privilégiés sont ceux qui sont les plus mécaniques – il s’agit d’appliquer des règles, de répéter, de reproduire – tandis que les activités qui demandent des efforts, de la réflexion et de l’intelligence sont à peine évoquées par les programmes.
L’importance accordée au vocabulaire, à la grammaire et à l’orthographe répond à un besoin, mais les contenus envisagés ne permettent pas de développer des compétences en écriture et en lecture car ils ne s’intéressent qu’à la maîtrise de savoirs ponctuels. Les problèmes de cohérence que posent les écrits produits par les élèves ne risquent pas d’être résolus ainsi. Et ce n’est pas, comme le proposent les nouveaux programmes, en renonçant à essayer de comprendre d’où viennent les erreurs des élèves en orthographe ou en production d’écrit que l’enseignement deviendra plus efficace, bien au contraire.
Et encore une fois, la simplification de l’orthographe – officielle depuis 1990 !- passe à la trappe.
Des compétences visées plus limitées. De la maternelle au CM2, les programmes mettent l’accent sur la réception passive de la parole, sur la reproduction de routines et non sur les capacités de compréhension et d’expression orales et écrites qu’il faudrait pourtant développer.
Mathématiques
: trop et trop tôt
Les projets de programmes en mathématiques tournent le dos aux évolutions nécessaires mais aussi aux pratiques des enseignants, tout en niant les apports de la recherche en didactique des mathématiques des dernières décennies.
Ils ne répondent pas aux enseignements des évaluations internationales. Pour ces dernières, les élèves français sont moins habiles que les autres élèves pour résoudre les problèmes de la vie courante, et pour transférer les connaissances qu'ils ont acquises vers des situations inconnues. En reléguant la résolution de problèmes au rang d'application de techniques préalablement acquises, ils font le contraire de ce qui serait nécessaire.
Ils avancent, bien trop précocement, les standards d'acquisition de notions, en particulier les opérations posées. L'insistance sur la technique des 4 opérations posées (soustraction en fin de CP, division par 2 et 5 en fin de CE1, opérations sur les décimaux en fin de cycle 3), impose pour les élèves les plus fragiles des heures d'entraînement fastidieux, et pour tous, une diminution du temps passé à l'acquisition des différents sens des opérations, et à la familiarisation avec les situations auxquelles ces opérations répondent. De plus, cette précocité s'avère nuisible à l'acquisition des compétences en calcul mental.
La surcharge du programme, qui prévaut aussi en mesures et géométrie au cycle 3, s'accompagne d'une légère diminution d'horaire (de 5h30 à 5 h). Cet alourdissement est contradictoire avec la volonté affichée d'augmenter les temps nécessaires de systématisation et de stabilisation.
Évaluations :
changement de cap
Les évaluations, jusque là outil d'aide au repérage et à la remédiation dans l'acquisition des apprentissages, opèrent un net changement de logique. Placées en CE1 et CM2, classes charnières en référence au socle commun, elles devront, en milieu d'année, valider l'acquisition de compétences en français et en maths. Les annonces de rendre publiques les résultats des évaluations, école par école, et dans un contexte où il est question de supprimer la carte scolaire, inquiètent, par le risque d'une mise en concurrence des écoles dont personne ne voit en quoi elle favoriserait une meilleure réussite des élèves. Au plan des contenus, les programmes, couplés aux évaluations qui accentuent l'importance des maths et du français, complètent un dispositif qui minore, voire annule les autres disciplines, comme le champ de la transversalité. Les progressions qui accompagnent les programmes, même présentées comme « indicatives », prennent valeur d'indicateurs incontournables pour préparer les élèves aux évaluations. Ce contexte risque d'induire des pratiques de répétition mécanique, peu aptes à faire réussir tous les élèves, et déjà largement encouragées par les programmes.
Pour aller
plus loin dans la réflexion
MERCREDI 4 juillet 2007
Monsieur le Président,Telles sont, mes chers collègues, les principales observations que je souhaitais porter à votre connaissance au terme des travaux que vous m’aviez invités à conduire au nom de notre commission.
Autres réactions :
- le SE-UNSA :
analyse et déclarations
- le SNUipp-FSU
- le Parti Radical de Gauche
- la CGT
Projets de décret EPEP (versions 1 et 2)
1er projet décret EPEP (19/12/06) |
2ème projet décret EPEP (22/01/2007) |
Article 1er : Les établissements publics d'enseignement primaire, créés en application de l'article 86 de la loi du 13 août 2004 susvisée, ont pour objet de permettre une gestion mutualisée de moyens destinés aux écoles maternelles et élémentaires qu'ils regroupent et une action pédagogique plus efficace de ces écoles en vue d'atteindre les objectifs fixés notamment par les articles L.121-1 et L.122-1-1 du code de l'éducation. Des écoles, des regroupements d'écoles relevant principalement mais non exclusivement, de l'éducation prioritaire ou situées en zone rurale, sont concernés par l'expérimentation des établissements publics d'enseignement primaire. |
Article 1er : Les établissements publics d’enseignement primaire, créés en application de l’article 86 de la loi du 13 août 2004 susvisée, permettent une organisation et une gestion mutualisées des moyens destinés aux écoles maternelles et élémentaires qu’ils regroupent pour une action pédagogique plus efficace de ces écoles en vue d’atteindre les objectifs fixés notamment par les articles L.121-1 et L.122-1-1 du code de l’éducation. |
Article 2: Le projet de création d'un établissement public d'enseignement primaire, accompagné d'un projet de statut est soumis, après avis du ou des conseils d'école, à l'accord de l'autorité académique. Lorsqu'elle a donné son accord au principe de création, l'autorité académique transmet le projet de statut au représentant de l'État. Après accord du représentant de l'État, la ou les communes et, le cas échéant, le ou les établissements publics de coopération intercommunale adoptent le statut de l'établissement public. |
Article 2 : Le projet de création d’un établissement public d’enseignement primaire, accompagné d’un projet de statut est soumis à l’avis du ou des conseils d’école, et à l’accord de l’autorité académique qui en apprécie l’impact sur les finances publiques et qui transmet le projet de statut au représentant de l’Etat. Après accord du représentant de l’Etat, la ou les communes et, le cas échéant, le ou les établissements publics de coopération intercommunale adoptent le statut de l’établissement public. |
Article 3 : Le statut de l'établissement public d'enseignement primaire fixe notamment : 1°- la liste des écoles concernées ; 2°- la composition et les modalités de désignation ou d'élection des membres du conseil d'administration conformément aux dispositions de l'article 6 ; 3°- la durée de l'expérimentation, qui ne peut excéder cinq ans ; 4°- l'étendue des compétences transférées par la ou les communes et, le cas échéant, par le ou les établissements publics de coopération intercommunale pour la gestion des écoles regroupées au sein de l'établissement public ; 5°- les modalités de calcul de la contribution financière au budget de l'établissement public d'enseignement primaire, de chaque commune ou de chaque établissement public de coopération intercommunale. |
Article 3: Le statut de l’établissement public d’enseignement primaire fixe notamment : 1°- son siège ; 2°- la liste des écoles concernées ; 3°- la composition et les modalités de désignation ou d’élection des membres du conseil d’administration conformément aux dispositions de l’article 6 ; 4°- la durée de l’expérimentation, dans le respect de l’article 18 ; 5°- l’étendue des compétences transférées par la ou les communes et, le cas échéant, par le ou les établissements publics de coopération intercommunale pour la gestion des écoles regroupées au sein de l’établissement public ; 6°- les modalités de calcul de la contribution financière au budget de l’établissement public d’enseignement primaire de chaque commune ou de chaque établissement public de coopération intercommunale. |
Article 4 : Le ressort territorial de l'établissement public d'enseignement primaire correspond à celui de l'ensemble des écoles qu'il regroupe. Chaque école conserve son organisation et ses compétences sous réserve de celles dévolues à l'établissement public d'enseignement primaire. |
Article 4 : Le ressort territorial de l’établissement public d’enseignement primaire correspond à celui de l’ensemble des écoles qu’il regroupe.
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Article 5 : L'établissement public d'enseignement primaire définit son projet d'établissement, dans le respect des programmes nationaux et compte tenu des orientations fixées au niveau national et académique et l'adopte selon les modalités fixées à l'article 9 du présent décret. Le projet d'établissement est transmis pour avis au conseil d'école de chaque école concernée. |
Article 5 : L’établissement public d’enseignement primaire définit son projet d’établissement, dans le respect des programmes nationaux et compte tenu des orientations pédagogiques fixées au niveau national et académique. Il l’adopte selon les modalités fixées aux articles 9 et 13 du présent décret.
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Article 6 : Les établissements publics d'enseignement primaire regroupant au plus dix écoles sont administrés par un conseil d'administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d'enseignement primaire regroupant plus de dix écoles sont administrés par un conseil d'administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis : 1°- de 50 à 60% de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ; 2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ; 3°- de 10 à 20% de représentants des parents d'élèves des écoles concernées. Le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d'enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d'administration, avec voix consultative. Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d'administration toute personne dont la présence est jugée utile. |
Article 6 : Les établissements publics d’enseignement primaire regroupant au plus six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d’enseignement primaire regroupant plus de six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis : 1°- 50 % de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ; 2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ; 3°- de 10 à 20% de représentants des parents d’élèves des écoles concernées. Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d’administration, avec voix consultative. Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d’administration toute personne dont la présence est jugée utile. |
Article 7 : Lors de sa première réunion, le conseil d'administration est présidé par le maire ou le président d'établissement public de coopération intercommunale, doyen d'âge. Il élit son président parmi ses membres mentionnés au 1° de l'article 6 du présent décret. Le président est élu pour la durée du mandat du conseil d'administration. En cas de partage égal des voix, il a voix prépondérante. En cas d'empêchement temporaire, il est suppléé par un vice-président élu dans les mêmes conditions. |
Article 7 : Lors de sa première réunion, le conseil d'administration est présidé par le maire ou le président d'établissement public de coopération intercommunale, doyen d'âge. Il élit son président parmi ses membres mentionnés au 1° de l'article 6 du présent décret. Le président est élu pour la durée du mandat du conseil d'administration. En cas de partage égal des voix, il a voix prépondérante. En cas d'empêchement temporaire, il est suppléé par un vice-président élu dans les mêmes conditions. |
Article 8 : Le conseil d'administration siège valablement jusqu'au renouvellement de ses membres qui intervient en début d'année scolaire. Il adopte son règlement intérieur. Le conseil d'administration se réunit au moins une fois par trimestre sur convocation de son président qui fixe l'ordre du jour en accord avec le directeur prévu à l'article 10. Il peut également être réuni sur un ordre du jour déterminé à la demande de son président, du directeur de l'établissement public d'enseignement primaire, ou de la moitié de ses membres. Dans tous les cas, l'ordre du jour est adressé au moins huit jours avant la date de réunion aux membres du conseil. |
Article 8 : Le conseil d’administration siège valablement jusqu’au renouvellement de ses membres qui intervient en début d’année scolaire. Il adopte son règlement intérieur. Le conseil d’administration se réunit au moins une fois par trimestre à l’initiative de son président qui fixe l’ordre du jour. Pour ce qui relève des activités pédagogiques, le président arrête l’ordre du jour sur proposition du directeur de l’établissement. Le conseil d’administration peut également être réuni à la demande de la majorité de ses membres ou, pour ce qui relève des activités pédagogiques, du directeur de l’établissement public d’enseignement primaire. Dans tous les cas, l’ordre du jour est adressé au moins huit jours avant la date de réunion aux membres du conseil. |
Article 9 : En qualité d'organe délibérant de l'établissement, le conseil d'administration règle par ses délibérations les affaires de l'établissement public d'enseignement primaire. II exerce notamment les attributions suivantes 1 °- Il adopte le projet d'établissement, sur proposition du conseil pédagogique prévu à l'article 12 en ce qui concerne la partie pédagogique du projet; 2°- Il adopte le règlement intérieur de l'établissement; 3°- II donne son accord au recrutement de personnels par l'établissement ; 4°- II donne son accord sur la passation des conventions et contrats dont l'établissement est signataire, à l'exception en cas d'urgence, des marchés qui se rattachent à des opérations de gestion courante dont le montant est inférieur à 5 000 euros hors taxes, ou à 15 000 euros hors taxes pour les travaux et les équipements pour lesquels il est informé par le directeur lors de sa réunion la plus proche; 5°- Il adopte le budget et le compte financier de l'établissement, 6°- Il délibère sur les questions relatives à l'accueil et à l'information des parents d'élèves, les modalités générales de leur participation à la vie scolaire ; 7°- Il adopte chaque année le rapport sur le fonctionnement de l'établissement public d'enseignement primaire qui lui est présenté par le directeur de l'établissement. 8°- Il donne son avis sur la structure pédagogique de l’EPEP, arrêtée par son directeur. |
Article 9 : En qualité d’organe délibérant de l’établissement, le conseil d’administration règle par ses délibérations les affaires de l’établissement public d’enseignement primaire. Il exerce notamment les attributions suivantes : 1°-Il adopte le projet d’établissement, sur proposition du conseil pédagogique prévu à l’article 12 en ce qui concerne la partie pédagogique du projet; 2°-Il adopte le règlement intérieur de l’établissement; 3°-Il donne son accord au recrutement de personnels non-enseignants par l’établissement ; 4°-Il donne son accord sur la passation des conventions et contrats dont l’établissement est signataire, à l’exception, en cas d’urgence, des marchés qui se rattachent à des opérations de gestion courante dont le montant est inférieur à 5 000 euros hors taxes, ou à 15 000 euros hors taxes pour les travaux et les équipements pour lesquels il est informé par le directeur lors de sa réunion la plus proche ; 5°-Il adopte le budget et le compte administratif de l’établissement ; 6°-Il délibère sur les questions relatives à l’accueil et à l’information des parents d’élèves, les modalités générales de leur participation à la vie scolaire ; 7°-Il adopte chaque année le rapport sur le fonctionnement de l’établissement public d’enseignement primaire qui lui est présenté par le directeur de l’établissement ; ce rapport portera notamment sur les résultats des élèves et l’efficience des dispositifs d’accompagnement scolaire. 8°- Il donne son avis sur l’organisation de la structure pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire. |
Article 10 : Le directeur est désigné par l'autorité académique parmi les enseignants inscrits sur la liste d'aptitude aux fonctions de directeur d'école prévue à l'article 6 du décret du 24 février 1989 susvisé. II est assisté d'un secrétaire mis à disposition de l'établissement par les collectivités territoriales ou le ou les établissements publics de coopération intercommunale concernés. |
Article 10: Le directeur est désigné par l’autorité académique dans les conditions fixées par le décret du 24 février 1989 susvisé.
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Article 11 : Le directeur est l'organe exécutif de l'établissement public d'enseignement primaire; il exerce les compétences qui ne sont pas attribuées à une autre autorité, notamment 1°- Il prépare et exécute les délibérations de l'organe délibérant, et notamment le projet d'établissement et le budget adoptés par le conseil d'administration ; 2°- II est l'ordonnateur des dépenses et il prescrit l'exécution des recettes de l'établissement public d'enseignement primaire 3°- Il arrête la structure pédagogique de l'établissement après avis du conseil d'administration conformément au 8° de l'article 9 du présent décret. 4°- Il réunit en tant que de besoin les directeurs et les enseignants de l'école ou des écoles de l’EPEP pour l'élaboration et le suivi du projet d'établissement. 5°- II a compétence pour le recrutement de personnels par l'établissement publie avec l'accord du conseil d'administration; 6°- Il conclut les conventions et contrats au nom de l'établissement après avoir recueilli l'autorisation du conseil d'administration, sous réserve des dispositions de l'article 9 du présent décret. 7°- Il transmet les actes de l'établissement aux autorités compétentes, conformément à l'article 14 du présent décret ; 8°- Il représente l'établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. 9°- Il établit et présente au C.A le rapport sur le fonctionnement de l'EPEP prévu à l'article 9 du présent décret. |
Article 11 : Le directeur est l’organe exécutif de l’établissement public d’enseignement primaire; il exerce les compétences suivantes : 1°-Il prépare et exécute les délibérations de l’organe délibérant, et notamment le projet d’établissement et le budget adoptés par le conseil d’administration ; 2°-Il est l’ordonnateur des dépenses et il prescrit l’exécution des recettes de l’établissement public d’enseignement primaire ; 3°- Il réunit en tant que de besoin les directeurs et les enseignants de l’école ou des écoles de l’établissement public d’enseignement primaire pour l’élaboration et le suivi du projet d’établissement. 4°-Il a compétence pour le recrutement de personnels non-enseignants par l’établissement public avec l’accord du conseil d’administration ; 5°-Il conclut les conventions et contrats au nom de l’établissement après avoir recueilli l’autorisation du conseil d’administration, sous réserve des dispositions de l’article 9 du présent décret. 6°- Il transmet les actes de l’établissement aux autorités compétentes, conformément aux articles 14 et 15 du présent décret ; 7°- Il représente l’établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. 8°- Il établit et présente au conseil d’administration le rapport sur le fonctionnement de l’établissement prévu à l’article 9 du présent décret. Dans le cas où l’établissement public d’enseignement primaire concerne une seule école, son directeur assure toutes les fonctions du directeur d’école définies par la section 1 du titre 2 du livre III de la partie réglementaire du code de l’éducation, les décrets du 24 février 1989 et du 6 septembre 1990 susvisés. En cas d’absence ou d’empêchement du directeur, l’autorité académique nomme un suppléant. |
Article 12 : Le conseil pédagogique de l'établissement public d'enseignement primaire comprend : 1°- le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire, président ; 2°- les membres du conseil d'administration figurant au 2° de l'article 6. 3°- Les directeurs des écoles de PEPEP 4°- dans le cas d'un EPEP ne concernant qu'une seule école, le conseil pédagogique comprend tous les maîtres de cette école sous la présidence du directeur de l’EPEP. Le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d'enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil pédagogique. |
Article 12 : Le conseil pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire comprend : 1°- Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire, président ; 2°- Les membres du conseil d’administration figurant au 2° de l’article 7. 3°- Les directeurs des écoles de l’établissement. 4°- Dans le cas d’un établissement public d’enseignement primaire ne concernant qu’une seule école, le conseil pédagogique comprend tous les maîtres de cette école sous la présidence du directeur de l’établissement. Le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil pédagogique. |
Article 13 : Le conseil pédagogique a pour mission de coordonner l'action pédagogique des écoles concernées et de préparer la partie pédagogique du projet d'établissement. |
Article 13 : Le conseil pédagogique a pour mission de coordonner l'action pédagogique des écoles concernées et de préparer la partie pédagogique du projet d'établissement. |
Article 14 : Les actes pris par le conseil d'administration et le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire sont exécutoires de plein droit dans les conditions fixées par l'article L.2131-1 du code général des collectivités territoriales. Les délibérations du conseil d'administration relatives au règlement intérieur de l'établissement, à l'organisation de la structure pédagogique, au projet d'établissement et au rapport annuel sur le fonctionnement de l'établissement sont transmises à l'autorité académique. L'autorité académique a accès sur sa demande à l'ensemble des actes et documents portant sur le contenu ou l'organisation de l'action éducatrice de l'établissement. |
Article 14 : Les actes pris par le conseil d'administration et le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire sont exécutoires de plein droit dans les conditions fixées par l'article L.2131-1 du code général des collectivités territoriales. |
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Article 15 : Les délibérations du conseil d’administration relatives au règlement intérieur de l’établissement, à l’organisation de la structure pédagogique, au projet d’établissement et au rapport annuel sur le fonctionnement de l’établissement sont transmises à l’autorité académique. L’autorité académique a accès sur sa demande à l’ensemble des actes et documents portant sur le contenu ou l’organisation de l’action éducatrice de l’établissement. |
Article 15 : Le budget de l'établissement publie d'enseignement primaire est établi dans la limite de ses ressources, dans le respect des principes fondamentaux contenus dans la première partie du décret du 29 décembre 1962 susvisé et en fonction des orientations fixées par le conseil d'administration. Ses ressources comprennent notamment des subventions du ou des établissements publics de coopération intercommunale, de la commune, des communes ou d'autres collectivités territoriales intéressés, et de l’Etat. Le budget de l'établissement public d'enseignement primaire est préparé par son directeur et voté par le conseil d'administration. Un débat a lieu au conseil d'administration sur les orientations générales du budget, dans un délai de deux mois précédant l'examen de celui-ci, et dans les conditions fixées par le règlement intérieur. Le budget tel qu'il a été arrêté par le conseil d'administration et examiné par le représentant de l'État est transmis par le comptable prévu à l'article 17 à la chambre régionale des comptes. |
Article 16: Sous réserve des dispositions prévues dans le présent décret, les règles budgétaires et comptables applicables aux établissements publics d’enseignement primaire sont celles applicables aux caisses des écoles. |
Article 16: Les recettes de l'établissement sont liquidées par l'ordonnateur sur les bases fixées par la loi, les règlements, les décisions de justice et les conventions. L'ordonnateur de l'établissement a seul qualité pour procéder à l'engagement des dépenses de l'établissement. |
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Article 17: L'agent comptable de l'établissement public d'enseignement primaire est nommé par le ministre des finances ou avec son agrément; il est chargé de la tenue de la comptabilité générale de l'établissement, dans les conditions prévues par le plan comptable applicable à l'établissement. A la fin de chaque exercice, l'agent comptable en fonction prépare le compte financier de l'établissement pour l'exercice écoulé. Le contrôle de la gestion des agents comptables est assuré par le comptable supérieur du Trésor territorialement compétent. |
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Article 18 : Le ministère chargé de l'éducation nationale établit un rapport, sur l'expérimentation, qui est transmis, dans un délai de trois ans suivant sa mise en place, au Conseil territorial de l'éducation nationale prévu à l'article 76 de la loi du 13 août 2004 susvisée. |
Article 17 : Il est créé un comité national de suivi et d’évaluation, composé de représentants du ministère chargé de l’éducation nationale, du ministère chargé de l’intérieur et de l’aménagement du territoire et du ministère chargé du budget et de représentants de l’association des maires de France. Il est chargé de remettre aux ministres un rapport annuel sur la mise en œuvre de l’expérimentation. L’évaluation de l’expérimentation fait l’objet, six mois avant son terme, d’un rapport établi par le gouvernement qui le transmet au Parlement. |
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Article 18 : Les Établissements Publics d’Enseignement Primaire peuvent être créés à partir de la rentrée scolaire 2007 et jusqu’à la rentrée scolaire 2010. Aucune expérimentation ne peut durer au delà du 31 août 2012. |
Article 19 : Le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française. |
Article 19 : Le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française. |
(Source : SE-UNSA & SNUipp)
Monsieur le Ministre,
La Fédération Nationale pour l’École Rurale (F.N.E.R.) regroupe des enseignants, des parents et des élus. Nous avons été informés de la préparation d’un projet de décret relatif à la création d’établissements publics d’enseignement primaire (E.P.E.P.). N’ayant pas été consultés, nous souhaitons vous transmettre notre réaction à ce projet.
Depuis sa création, il y a une quinzaine d’années, la F.N.E.R a pour objectif et pour habitude de traiter des questions de l’école en milieu rural de façon globale avec tous les partenaires concernés. En particulier, elle cherche à mettre en valeur toutes les formes d'organisation scolaire et pédagogique que les acteurs ruraux (enseignants, élus, parents) ont su mettre en œuvre pour adapter l'École Publique aux réalités multiples des espaces ruraux : par exemple, certains types de collaboration, de mutualisation, de coopération entre écoles, entre municipalités, ce qui renforce le tissu scolaire et social.
Or, plutôt que de soutenir et d'encourager ces fonctionnements, l'État propose depuis plusieurs années une succession de projets qui visent à regrouper les écoles rurales de façon de plus en plus technocratique et gestionnaire... Les EPEP sont un modèle du genre, où l'on risque de voir une expérimentation mise en place contre l'avis quasi unanime du C.S.E !...
Néanmoins, nous avons voulu honnêtement y trouver des aspects positifs, comme lors de nos analyses concernant les projets précédents (réseaux "Darcos" par exemple), mais en vain ! Ce que nous voyons, sans même rentrer dans tous les détails, c'est plutôt...
- Une structure lourde (des dizaines de classes) : alors que le milieu rural est habitué à gérer de petites structures, et sait le faire, une structure lourde entraînerait presque inévitablement le désinvestissement et la déresponsabilisation des acteurs de base. L’école rurale aurait plutôt besoin de plus de souplesse et d’autonomie dans son fonctionnement.
- Une structure non démocratique : un directeur désigné par l'Inspecteur d'Académie (quels critères, quelles garanties ?) ; certaines écoles qui, selon les quotas prévus, ne pourraient même pas être représentées au CA (organe décisionnel), ce qui mettrait en danger l’existence des plus petites écoles.
- Un déni pédagogique : le CA, à majorité d'élus municipaux, serait alors maître d'œuvre du projet d'EPEP, dont devrait dépendre l'ensemble des projets d'écoles; projets d’écoles dévalorisés, ne permettant plus à chaque école de mieux prendre en compte dans ses objectifs le milieu et le public local. De plus, le temps perdu à "faire marcher le système" serait du temps en moins pour la pédagogie.
- Un faux tripartisme : la majorité aux élus, la minorité aux autres (parents et enseignants, qui se sentiront là aussi, moins motivés), faisant craindre une mise sous tutelle politique et financière du service public d’éducation, et donnant un pouvoir à des élus qui pour la plupart n'en veulent pas. Les parents, usagers de l’école publique, souvent très présents dans la vie de l’école en milieu rural, seront sous-représentés au Conseil d’Administration, créant un déséquilibre des relations.
- Une structure ingérable : le directeur d'EPEP se retrouverait de fait le factotum du système, et ce sans secrétaire ni comptable !... Sans compter le risque de désaccords municipaux dont les écoles risqueraient de faire les frais.
- Un alourdissement des tâches des directeurs d'école, qui verraient s'ajouter un travail d'interface entre leur école et l'EPEP.
- Un gros risque de fusion d'écoles, même si ce n'est pas écrit dans le projet, par exemple sous le prétexte qu'elles soient toutes représentées, ou que le CA y voit un moyen d'équilibrer son budget...
Ces EPEP - qui par ailleurs font l'unanimité contre eux - seraient donc à notre avis une réelle régression pour l’école publique en milieu rural. Aussi nous vous demandons, Monsieur le Ministre, que les décrets d'application autorisant leur expérimentation, ne paraissent pas.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
Depuis sa création, il y a une quinzaine d’années, la F.N.E.R a pour objectif et pour habitude de traiter des questions de l’école en milieu rural de façon globale avec tous les partenaires concernés. En particulier, elle cherche à mettre en valeur toutes les formes d'organisation scolaire et pédagogique que les acteurs ruraux (enseignants, élus, parents) ont su mettre en œuvre pour adapter l'École Publique aux réalités multiples des espaces ruraux : par exemple, certains types de collaboration, de mutualisation, de coopération entre écoles, entre municipalités, qui renforcent le tissu scolaire et social.
Et c'est pourquoi nous avons appris avec plaisir que vous aviez l'intention de différer la mise en place de ces EPEP, pour pouvoir procéder à de nouvelles consultations, consultations auxquelles, si cela est possible, nous souhaiterions vivement être associés.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
Comparatif projets décret EPEP
1er projet décret EPEP (19/12/06) |
Avis du SE-UNSA |
2ème projet décret EPEP (22/01/2007) |
Avis du SE-UNSA |
Article 1er : Les établissements publics d'enseignement primaire, créés en application de l'article 86 de la loi du 13 août 2004 susvisée, ont pour objet de permettre une gestion mutualisée de moyens destinés aux écoles maternelles et élémentaires qu'ils regroupent et une action pédagogique plus efficace de ces écoles en vue d'atteindre les objectifs fixés notamment par les articles L.121-1 et L.122-1-1 du code de l'éducation. Des écoles, des regroupements d'écoles relevant principalement mais non exclusivement, de l'éducation prioritaire ou situées en zone rurale, sont concernés par l'expérimentation des établissements publics d'enseignement primaire. |
Le terme « moyens » est imprécis et source possible de confusion : cela peut-il aller jusqu’aux emplois ? Si tel était le cas, on modifierait considérablement les niveaux de responsabilité, la répartition des emplois incombant à l’heure actuelle à l’IA. Le SE-UNSA est opposé à cette écriture ambiguë. Il ne peut s’agir que de la mutualisation de moyens matériels et financiers. |
Article 1er : Les établissements publics d’enseignement primaire, créés en application de l’article 86 de la loi du 13 août 2004 susvisée, permettent une organisation et une gestion mutualisées des moyens destinés aux écoles maternelles et élémentaires qu’ils regroupent pour une action pédagogique plus efficace de ces écoles en vue d’atteindre les objectifs fixés notamment par les articles L.121-1 et L.122-1-1 du code de l’éducation. |
Ce n’est pas suffisant pour améliorer l’efficacité pédagogique : les moyens ne sont qu’un aspect des choses Toujours aucune clarification autour de la notion de « moyens » |
Article 2: Le projet de création d'un établissement public d'enseignement primaire, accompagné d'un projet de statut est soumis, après avis du ou des conseils d'école, à l'accord de l'autorité académique. Lorsqu'elle a donné son accord au principe de création, l'autorité académique transmet le projet de statut au représentant de l'État. Après accord du représentant de l'État, la ou les communes et, le cas échéant, le ou les établissements publics de coopération intercommunale adoptent le statut de l'établissement public. |
Que se passe-t-il en cas d’avis négatif ? Quelle implication des personnels dans un dispositif qu’ils réfutent ? Le SE-UNSA a réaffirmé le 21 décembre son attachement au volontariat des équipes, confirmé par le conseil d’école. Dans quelles instances seront examinés ces projets de création ? le SE-UNSA demande que le CTPD et CDEN soient saisis.
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Article 2 : Le projet de création d’un établissement public d’enseignement primaire, accompagné d’un projet de statut est soumis à l’avis du ou des conseils d’école, et à l’accord de l’autorité académique qui en apprécie l’impact sur les finances publiques et qui transmet le projet de statut au représentant de l’Etat. Après accord du représentant de l’Etat, la ou les communes et, le cas échéant, le ou les établissements publics de coopération intercommunale adoptent le statut de l’établissement public. |
Ca veut dire quoi exactement ? C’est le critère d’accord unique ? Sinon quels sont les autres ? Quelle prise en compte de l’avis des conseils d’école ?
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Article 3 : Le statut de l'établissement public d'enseignement primaire fixe notamment : 1°- la liste des écoles concernées ; 2°- la composition et les modalités de désignation ou d'élection des membres du conseil d'administration conformément aux dispositions de l'article 6 ; 3°- la durée de l'expérimentation, qui ne peut excéder cinq ans ; 4°- l'étendue des compétences transférées par la ou les communes et, le cas échéant, par le ou les établissements publics de coopération intercommunale pour la gestion des écoles regroupées au sein de l'établissement public ; 5°- les modalités de calcul de la contribution financière au budget de l'établissement public d'enseignement primaire, de chaque commune ou de chaque établissement public de coopération intercommunale. |
Que peut-il se passer au bout des 5 ans ? La durée de l’expérimentation peut-elle être inférieure à 5 ans ?
4° : Le SE-UNSA demande que soit listées les compétences transférées. |
Article 3: Le statut de l’établissement public d’enseignement primaire fixe notamment : 1°- son siège1 ; 2°- la liste des écoles concernées ; 3°- la composition et les modalités de désignation ou d’élection des membres du conseil d’administration conformément aux dispositions de l’article 6 ; 4°- la durée de l’expérimentation, dans le respect de l’article 182 ; 5°- l’étendue des compétences transférées par la ou les communes et, le cas échéant, par le ou les établissements publics de coopération intercommunale pour la gestion des écoles regroupées au sein de l’établissement public ; 6°- les modalités de calcul de la contribution financière au budget de l’établissement public d’enseignement primaire de chaque commune ou de chaque établissement public de coopération intercommunale. |
1 : ajout 2 : pourquoi ? En terme d’années, cela signifie combien ?
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Article 4 : Le ressort territorial de l'établissement public d'enseignement primaire correspond à celui de l'ensemble des écoles qu'il regroupe. Chaque école conserve son organisation et ses compétences sous réserve de celles dévolues à l'établissement public d'enseignement primaire. |
Qu’en est-il des communes sans écoles publiques mais qui « alimentent » en élèves les écoles d’autres communes ? |
Article 4 : Le ressort territorial de l’établissement public d’enseignement primaire correspond à celui de l’ensemble des écoles qu’il regroupe.
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Disparition de tout un pan de phrase important : le maintien de l’organisation et des compétences de chaque école. |
Article 5 : L'établissement public d'enseignement primaire définit son projet d'établissement, dans le respect des programmes nationaux et compte tenu des orientations fixées au niveau national et académique et l'adopte selon les modalités fixées à l'article 9 du présent décret. Le projet d'établissement est transmis pour avis au conseil d'école de chaque école concernée. |
Quelle articulation avec le ou les conseils d’école ? Le SE-UNSA est fermement opposé à ce que les élus, majoritaires dans le conseil d’administration, aient la responsabilité décisionnaire sur le projet pédagogique de cet EPEP. Cela doit rester de la responsabilité des enseignants. |
Article 5 : L’établissement public d’enseignement primaire définit son projet d’établissement, dans le respect des programmes nationaux et compte tenu des orientations pédagogiques fixées au niveau national et académique. Il l’adopte selon les modalités fixées aux articles 9 et 13 du présent décret.
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Disparition d’une phrase mentionnant l’avis du conseil d’école sur le projet d’établissement.
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Article 6 : Les établissements publics d'enseignement primaire regroupant au plus dix écoles sont administrés par un conseil d'administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d'enseignement primaire regroupant plus de dix écoles sont administrés par un conseil d'administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis : 1°- de 50 à 60% de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ; 2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ; 3°- de 10 à 20% de représentants des parents d'élèves des écoles concernées. Le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d'enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d'administration, avec voix consultative. Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d'administration toute personne dont la présence est jugée utile. |
Nous réclamons un vrai tripartisme comme dans les EPLE : il est inacceptable que cette instance exécutive soit sous contrôle majoritaire des élus. Le nombre des membres nous paraît mal calibré : sur 20 personnes, certaines écoles n’auraient aucun représentant des directeurs ou enseignants ! |
Article 6 : Les établissements publics d’enseignement primaire regroupant au plus six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d’enseignement primaire regroupant plus de six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis : 1°- 50 % de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ; 2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ; 3°- de 10 à 20% de représentants des parents d’élèves des écoles concernées. Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d’administration, avec voix consultative. Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d’administration toute personne dont la présence est jugée utile. |
La 1ère tranche est descendue à 6 écoles au lieu de 10 On ramène le poids des élus à 50%.
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Article 7 : Lors de sa première réunion, le conseil d'administration est présidé par le maire ou le président d'établissement public de coopération intercommunale, doyen d'âge. Il élit son président parmi ses membres mentionnés au 1° de l'article 6 du présent décret. Le président est élu pour la durée du mandat du conseil d'administration. En cas de partage égal des voix, il a voix prépondérante. En cas d'empêchement temporaire, il est suppléé par un vice-président élu dans les mêmes conditions. |
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INCHANGE |
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Article 8 : Le conseil d'administration siège valablement jusqu'au renouvellement de ses membres qui intervient en début d'année scolaire. Il adopte son règlement intérieur. Le conseil d'administration se réunit au moins une fois par trimestre sur convocation de son président qui fixe l'ordre du jour en accord avec le directeur prévu à l'article 10. Il peut également être réuni sur un ordre du jour déterminé à la demande de son président, du directeur de l'établissement public d'enseignement primaire, ou de la moitié de ses membres. Dans tous les cas, l'ordre du jour est adressé au moins huit jours avant la date de réunion aux membres du conseil. |
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Article 8 : Le conseil d’administration siège valablement jusqu’au renouvellement de ses membres qui intervient en début d’année scolaire. Il adopte son règlement intérieur. Le conseil d’administration se réunit au moins une fois par trimestre à l’initiative de son président qui fixe l’ordre du jour. Pour ce qui relève des activités pédagogiques, le président arrête l’ordre du jour sur proposition du directeur de l’établissement. Le conseil d’administration peut également être réuni à la demande de la majorité de ses membres ou, pour ce qui relève des activités pédagogiques, du directeur de l’établissement public d’enseignement primaire. Dans tous les cas, l’ordre du jour est adressé au moins huit jours avant la date de réunion aux membres du conseil. |
Le directeur de l’EPEP n’a plus son mot à dire, dans la fixation de l’ordre du jour, sur ce qui est « extérieur » aux activités pédagogiques. Que recouvre d’ailleurs précisément le terme « activités pédagogiques » ? Pourquoi est-on passé de la moitié à la majorité des membres ? |
Article 9 : En qualité d'organe délibérant de l'établissement, le conseil d'administration règle par ses délibérations les affaires de l'établissement public d'enseignement primaire. II exerce notamment les attributions suivantes 1 °- Il adopte le projet d'établissement, sur proposition du conseil pédagogique prévu à l'article 12 en ce qui concerne la partie pédagogique du projet; 2°- Il adopte le règlement intérieur de l'établissement; 3°- II donne son accord au recrutement de personnels par l'établissement ; 4°- II donne son accord sur la passation des conventions et contrats dont l'établissement est signataire, à l'exception en cas d'urgence, des marchés qui se rattachent à des opérations de gestion courante dont le montant est inférieur à 5 000 euros hors taxes, ou à 15 000 euros hors taxes pour les travaux et les équipements pour lesquels il est informé par le directeur lors de sa réunion la plus proche; 5°- Il adopte le budget et le compte financier de l'établissement, 6°- Il délibère sur les questions relatives à l'accueil et à l'information des parents d'élèves, les modalités générales de leur participation à la vie scolaire ; 7°- Il adopte chaque année le rapport sur le fonctionnement de l'établissement public d'enseignement primaire qui lui est présenté par le directeur de l'établissement. 8°- Il donne son avis sur la structure pédagogique de l’EPEP, arrêtée par son directeur. |
Non ! Le conseil pédagogique doit faire plus que proposer, c’est sa responsabilité qui est en jeu : cette instance doit garder l’exclusivité du champ pédagogique. Que se passerait-il en cas de refus du CA, majoritairement détenu par les élus, d’adopter le projet d’établissement ? Sur quels critères se baserait-il ? Quelles sont les compétences des élus en la matière ? Le SE-UNSA demande la modification du 1° : « Le projet pédagogique est présenté au conseil d’administration, sur proposition du conseil pédagogique ». La notion de structure pédagogique est imprécise et sujette à interprétation (même remarque que pour la notion de « moyens » dans l’article 1).
8° : Inévitablement nous entrons dans le champ du statut hiérarchique pour le directeur de l’EPEP : nous y sommes opposés.
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Article 9 : En qualité d’organe délibérant de l’établissement, le conseil d’administration règle par ses délibérations les affaires de l’établissement public d’enseignement primaire. Il exerce notamment les attributions suivantes : 1°-Il adopte le projet d’établissement, sur proposition du conseil pédagogique prévu à l’article 12 en ce qui concerne la partie pédagogique du projet; 2°-Il adopte le règlement intérieur de l’établissement; 3°-Il donne son accord au recrutement de personnels non-enseignants1 par l’établissement ; 4°-Il donne son accord sur la passation des conventions et contrats dont l’établissement est signataire, à l’exception, en cas d’urgence, des marchés qui se rattachent à des opérations de gestion courante dont le montant est inférieur à 5 000 euros hors taxes, ou à 15 000 euros hors taxes pour les travaux et les équipements pour lesquels il est informé par le directeur lors de sa réunion la plus proche ; 5°-Il adopte le budget et le compte administratif de l’établissement ; 6°-Il délibère sur les questions relatives à l’accueil et à l’information des parents d’élèves, les modalités générales de leur participation à la vie scolaire ; 7°-Il adopte chaque année le rapport sur le fonctionnement de l’établissement public d’enseignement primaire qui lui est présenté par le directeur de l’établissement ; ce rapport portera notamment sur les résultats des élèves et l’efficience des dispositifs d’accompagnement scolaire. 8°- Il donne son avis sur l’organisation de la structure pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire. |
1 : ajout Disparition du rôle du directeur sur la structure pédagogique : qui le fait alors ?
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Article 10 : Le directeur est désigné par l'autorité académique parmi les enseignants inscrits sur la liste d'aptitude aux fonctions de directeur d'école prévue à l'article 6 du décret du 24 février 1989 susvisé. II est assisté d'un secrétaire mis à disposition de l'établissement par les collectivités territoriales ou le ou les établissements publics de coopération intercommunale concernés. |
Questions statutaires en découlant : Désignation : comment ? La CAPD doit être saisie sur les règles de désignation comme sur la procédure de nomination. Quelle possibilité de mutation pendant les 5 ans ? Quelle possibilité de rétractation au cours des 5 ans ? Quel temps de travail dédié ? Quels moyens matériels mis à disposition ? Quelle formation préalable à la prise de fonctions ? Quelle rétribution ? ... |
Article 10: Le directeur est désigné par l’autorité académique dans les conditions fixées par le décret du 24 février 1989 susvisé. |
Disparition du secrétaire qui assiste le directeur. |
Article 11 : Le directeur est l'organe exécutif de l'établissement public d'enseignement primaire; il exerce les compétences qui ne sont pas attribuées à une autre autorité, notamment 1°- Il prépare et exécute les délibérations de l'organe délibérant, et notamment le projet d'établissement et le budget adoptés par le conseil d'administration ; 2°- II est l'ordonnateur des dépenses et il prescrit l'exécution des recettes de l'établissement public d'enseignement primaire 3°- Il arrête la structure pédagogique de l'établissement après avis du conseil d'administration conformément au 8° de l'article 9 du présent décret. 4°- Il réunit en tant que de besoin les directeurs et les enseignants de l'école ou des écoles de l’EPEP pour l'élaboration et le suivi du projet d'établissement. 5°- II a compétence pour le recrutement de personnels par l'établissement publie avec l'accord du conseil d'administration; 6°- Il conclut les conventions et contrats au nom de l'établissement après avoir recueilli l'autorisation du conseil d'administration, sous réserve des dispositions de l'article 9 du présent décret. 7°- Il transmet les actes de l'établissement aux autorités compétentes, conformément à l'article 14 du présent décret ; 8°- Il représente l'établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. 9°- Il établit et présente au C.A le rapport sur le fonctionnement de l'EPEP prévu à l'article 9 du présent décret. |
A nouveau référence au statut hiérarchique du directeur d’EPEP : on dépasse largement le cadre actuel de la fonction de directeur ! 2° : Quelle formation en la matière ?
Problème de la multiplication des réunions de concertation : sur quel temps institutionnel pour les collègues des autres écoles ? Quel lien avec la 27ème heure ?
8° : quelles contraintes sociales cela implique-t-il ?
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Article 11 : Le directeur est l’organe exécutif de l’établissement public d’enseignement primaire; il exerce les compétences suivantes : 1°-Il prépare et exécute les délibérations de l’organe délibérant, et notamment le projet d’établissement et le budget adoptés par le conseil d’administration ; 2°-Il est l’ordonnateur des dépenses et il prescrit l’exécution des recettes de l’établissement public d’enseignement primaire ; 3°- Il réunit en tant que de besoin les directeurs et les enseignants de l’école ou des écoles de l’établissement public d’enseignement primaire pour l’élaboration et le suivi du projet d’établissement. 4°-Il a compétence pour le recrutement de personnels non-enseignants par l’établissement public avec l’accord du conseil d’administration ; 5°-Il conclut les conventions et contrats au nom de l’établissement après avoir recueilli l’autorisation du conseil d’administration, sous réserve des dispositions de l’article 9 du présent décret. 6°- Il transmet les actes de l’établissement aux autorités compétentes, conformément aux articles 14 et 15 du présent décret ; 7°- Il représente l’établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. 8°- Il établit et présente au conseil d’administration le rapport sur le fonctionnement de l’établissement prévu à l’article 9 du présent décret. Dans le cas où l’établissement public d’enseignement primaire concerne une seule école, son directeur assure toutes les fonctions du directeur d’école définies par la section 1 du titre 2 du livre III de la partie réglementaire du code de l’éducation, les décrets du 24 février 1989 et du 6 septembre 1990 susvisés. En cas d’absence ou d’empêchement du directeur, l’autorité académique nomme un suppléant. |
Disparition d’un pan de phrase : « compétences qui ne sont pas attribuées à une autre autorité. » Disparition du rôle du directeur d’école sur le fait d’arrêter la structure pédagogique. Ajout des 2 derniers paragraphes.
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Article 12 : Le conseil pédagogique de l'établissement public d'enseignement primaire comprend : 1°- le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire, président ; 2°- les membres du conseil d'administration figurant au 2° de l'article 6. 3°- Les directeurs des écoles de PEPEP 4°- dans le cas d'un EPEP ne concernant qu'une seule école, le conseil pédagogique comprend tous les maîtres de cette école sous la présidence du directeur de l’EPEP. Le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d'enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil pédagogique. |
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Article 12 : Le conseil pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire comprend : 1°- Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire, président ; 2°- Les membres du conseil d’administration figurant au 2° de l’article 7. 3°- Les directeurs des écoles de l’établissement. 4°- Dans le cas d’un établissement public d’enseignement primaire ne concernant qu’une seule école, le conseil pédagogique comprend tous les maîtres de cette école sous la présidence du directeur de l’établissement. Le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil pédagogique. |
On peut se poser la question d’un EPEP d’une seule école quant à la gestion et à la mutualisation des moyens : entre qui ? C’est une strate qui s’ajoute mais qui n’a aucun intérêt pour l’école : c’est juste pour faire « passer » le cadre d’emploi fonctionnel pour les grosses écoles ? |
Article 13 : Le conseil pédagogique a pour mission de coordonner l'action pédagogique des écoles concernées et de préparer la partie pédagogique du projet d'établissement. |
Pour le SE-UNSA, le conseil pédagogique doit réaliser et être responsable du projet pédagogique de l’établissement. |
INCHANGE |
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Article 14 : Les actes pris par le conseil d'administration et le directeur de l'établissement public d'enseignement primaire sont exécutoires de plein droit dans les conditions fixées par l'article L.2131-1 du code général des collectivités territoriales. Les délibérations du conseil d'administration relatives au règlement intérieur de l'établissement, à l'organisation de la structure pédagogique, au projet d'établissement et au rapport annuel sur le fonctionnement de l'établissement sont transmises à l'autorité académique. L'autorité académique a accès sur sa demande à l'ensemble des actes et documents portant sur le contenu ou l'organisation de l'action éducatrice de l'établissement. |
Qu’entend-on par là ? |
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Article 15 : Les délibérations du conseil d’administration relatives au règlement intérieur de l’établissement, à l’organisation de la structure pédagogique, au projet d’établissement et au rapport annuel sur le fonctionnement de l’établissement sont transmises à l’autorité académique. L’autorité académique a accès sur sa demande à l’ensemble des actes et documents portant sur le contenu ou l’organisation de l’action éducatrice de l’établissement. |
Nouvel article qui reprend l’ancien article 14. |
Article 15 : Le budget de l'établissement publie d'enseignement primaire est établi dans la limite de ses ressources, dans le respect des principes fondamentaux contenus dans la première partie du décret du 29 décembre 1962 susvisé et en fonction des orientations fixées par le conseil d'administration. Ses ressources comprennent notamment des subventions du ou des établissements publics de coopération intercommunale, de la commune, des communes ou d'autres collectivités territoriales intéressés, et de l’Etat. Le budget de l'établissement public d'enseignement primaire est préparé par son directeur et voté par le conseil d'administration. Un débat a lieu au conseil d'administration sur les orientations générales du budget, dans un délai de deux mois précédant l'examen de celui-ci, et dans les conditions fixées par le règlement intérieur. Le budget tel qu'il a été arrêté par le conseil d'administration et examiné par le représentant de l'Etat est transmis par le comptable prévu à l'article 17 à la chambre régionale des comptes. |
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Article 16: Sous réserve des dispositions prévues dans le présent décret, les règles budgétaires et comptables applicables aux établissements publics d’enseignement primaire sont celles applicables aux caisses des écoles. |
Transformation du mode de gestion financière : ajout de la caisse des écoles. Plus d’agent comptable fourni par les collectivités |
Article 16: Les recettes de l'établissement sont liquidées par l'ordonnateur sur les bases fixées par la loi, les règlements, les décisions de justice et les conventions. L'ordonnateur de l'établissement a seul qualité pour procéder à l'engagement des dépenses de l'établissement. |
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DISPARITION DE L’ARTICLE |
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Article 17: L'agent comptable de l'établissement public d'enseignement primaire est nommé par le ministre des finances ou avec son agrément; il est chargé de la tenue de la comptabilité générale de l'établissement, dans les conditions prévues par le plan comptable applicable à l'établissement. A la fin de chaque exercice, l'agent comptable en fonction prépare le compte financier de l'établissement pour l'exercice écoulé. Le contrôle de la gestion des agents comptables est assuré par le comptable supérieur du Trésor territorialement compétent. |
Cet article montre que le modèle de fonctionnement est celui des collectivités locales … |
DISPARITION DE L’ARTICLE |
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Article 18 : Le ministère chargé de l'éducation nationale établit un rapport, sur l'expérimentation, qui est transmis, dans un délai de trois ans suivant sa mise en place, au Conseil territorial de l'éducation nationale prévu à l'article 76 de la loi du 13 août 2004 susvisée. |
Pour le SE-UNSA, le CSE, le CTPD et le CDEN doivent être également soumis. Il manque un article concernant l’évaluation du dispositif. |
Article 17 : Il est créé un comité national de suivi et d’évaluation, composé de représentants du ministère chargé de l’éducation nationale, du ministère chargé de l’intérieur et de l’aménagement du territoire et du ministère chargé du budget et de représentants de l’association des maires de France. Il est chargé de remettre aux ministres un rapport annuel sur la mise en œuvre de l’expérimentation. L’évaluation de l’expérimentation fait l’objet, six mois avant son terme, d’un rapport établi par le gouvernement qui le transmet au Parlement. |
Les représentants du personnel en sont exclus ? Plus de référence au CTEN
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Article 18 : Les Etablissements Publics d’Enseignement Primaire peuvent être créés à partir de la rentrée scolaire 2007 et jusqu’à la rentrée scolaire 2010. Aucune expérimentation ne peut durer au delà du 31 août 2012. |
Nouvel article |
Article 19 : Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française. |
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INCHANGE |
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CSE 5 FEVRIER 2007 - PROJET DE DECRET EPEP
INTERVENTION DE LUC BERILLE, SECRETAIRE GENERAL DU SE-UNSA
Quelques mots pour expliciter l’analyse et ce que sera le vote du SE-UNSA. Ce projet de décret présente pour nous deux principaux motifs d’insatisfactions et d’inquiétudes que je vais brièvement développer : l’un porte sur la méthode, l’autre sur le contenu même du texte.
1) Premier motif : la méthode de concertation employée. Sur un sujet d’une telle importance, la démarche du ministère s’assimile, pour nous, à un passage en force. Tout le monde a repéré cette précipitation évidente. Elle ne peut qu’amener à s’interroger sur ce qui la légitime et la fait tourner à l’obstination.
Malgré nos demandes réitérées, ni les représentants des élus ni les représentants des parents d’élèves n’ont été associés aux groupes de travail qui se sont réunis avant la commission spécialisée du 22 janvier. N’auraient-ils aucun avis à faire entendre sur le devenir de l’Ecole Primaire, voire ne seraient-ils pas concernés ? Si l’on avait voulu vraiment se donner les moyens de créer, comme on le prétend ici, un cadre expérimental efficace, pourquoi alors se priver d’un travail en partenariat ? Pourquoi ne pas se donner le temps d’une réflexion approfondie associant tous les acteurs concernés sur un sujet aussi délicat et complexe ?
Les échanges, le débat contradictoire, aussi bien avec l’association des Maires de France qu’avec les fédérations de parents d’élève sur un sujet de cette importance, auraient été essentiels. Mais le ministère n’a pas voulu de ce débat. La concertation a été boiteuse et nous constatons que le projet qui nous est présenté aujourd’hui est tout sauf consensuel.
Nous tenons par ailleurs à attirer l’attention des membres du CSE sur toutes les conséquences du caractère précipité de cette démarche. Parallèlement à l’examen de ce texte au CSE, le ministère est en train d’improviser à la hâte un statut d’emploi fonctionnel pour les directeurs des futurs EPEP dont le moins que l’on puisse dire est qu’il ne présente aucune garantie pour les personnels. Mais sans doute est-ce là un autre volet d’expérimentation ?
Car nous avons bien entendu que ce projet n’était censé déboucher que sur une expérimentation. Notre syndicat ne rejette pas par principe le recours à l’expérimentation. Mais est-ce vraiment de cela qu’il s’agit ? A l’évidence, non ! Une véritable expérimentation supposerait en effet un protocole expérimental, incluant des modalités d’évaluation. Rien de tout cela n’est prévu. Au contraire, on nous propose un cadre si verrouillé qu’il est incompatible avec toute démarche de tâtonnement expérimental.
L’emploi d’une telle méthode est proprement consternant. Le ministère devrait avoir la sagesse de comprendre qu’aucune véritable avancée éducative n’est possible ainsi et que, par nature, on ne peut prétendre assoire une évolution de l’école qui serait basée sur des désaccords, peut-être même des conflits.
2) Mais au-delà d’une question de méthode, notre second motif d’opposition réside dans le contenu même du texte, qui comporte, selon nous, des risques considérables concernant le fonctionnement et l’organisation pédagogique des écoles primaires.
Je voudrais préciser notre approche sur ce point. Le SE-UNSA ne fait pas partie de ceux qui considèrent que l’Ecole Primaire française fonctionnerait parfaitement. Entre la fin du XIXème siècle où la République l’a imposée en France et 2007, son fonctionnement a beaucoup évolué, tout comme la société dans laquelle elle agit. Nos collègues, qu’ils soient adjoints ou directeurs, nous le disent : ils ne trouvent pas forcément dans sa structure actuelle toutes les réponses satisfaisantes pour faire face aux nouvelles missions, aux nouvelles pratiques qui sont les leurs. Le SE-UNSA ne pense donc pas qu’il faille ignorer ces réalités : le statu quo ne saurait constituer une solution satisfaisante. Le fonctionnement en réseau autour d’un collège, la nécessité de développer le travail en équipe, les partenariats sont notamment les véritables questions à approfondir.
C’est pourquoi nous avons cherché, pour notre part, à y réfléchir syndicalement et nous sommes porteurs de propositions pour améliorer le fonctionnement de l’école.
Mais pour nous, c’est de l’intérêt des élèves, du projet de l’école, de l’efficacité pédagogique que doit découler tel ou tel mode de gestion et non l’inverse. Or, dans le projet que le ministère nous présente ici, l’approche est strictement administrative, structurelle, étouffant ainsi dans l’œuf toute évolution de l’organisation pédagogique. En termes de mode de pensée, c’est là, pour nous, un vice rédhibitoire car c’est la recherche d’une plus-value pédagogique qui devrait être au contraire l’objectif principal de ce type d’expérimentation.
Et que donne cette approche strictement administrative ? C’est là que se situe notre principale critique, lourde de conséquences pour l’avenir.
Ce projet de texte déséquilibre totalement le rapport entre l’école et les élus. Là aussi, clarifions. Nous ne sommes pas de ceux qui considèreraient que les élus n’auraient pas leur place à l’école et encore moins, ce serait un comble, les élus municipaux au sein de l’école communale. Mais un travail partenarial suppose un cadre visant à la collaboration. Or, en décrétant au sein du CA une majorité et une présidence obligatoirement municipales, le projet de décret fixe à priori un cadre structurel de soumission et non pas de partenariat.
Dans un Conseil d’administration ainsi composé, le respect des champs de compétences des différents partenaires ne sera plus du tout assuré. Le partenariat n’est pas la confusion des rôles. Chacun y a sa légitimité, démocratiquement fondée par une élection politique pour les uns, les élus municipaux, par leur parenté avec les élèves pour les autres également soumis à l’élection, les représentants des parents d’élèves, et enfin professionnellement définie pour les derniers, en l’occurrence les enseignants, fonctionnaires d’Etat. Les compétences de ces trois composantes de la communauté éducative devraient se compléter. Or, ce que vous organisez dans ce texte, c’est une subrogation des unes par une autre. Et nous le disons fermement ici, en matière de fonctionnement et d’organisation pédagogique notamment, nous considérons que c’est l’équipe pédagogique qui doit assumer une responsabilité pleine et entière, fondée sur sa compétence professionnelle. Ce ne sera plus le cas au sein de l’EPEP, par la majorité que le texte impose au conseil d’administration.
Autre difficulté : la structure pédagogique, visée à l’article 9. Ne sachant pas exactement ce que le terme recouvre, on peut imaginer que l’affectation des enseignants comme leur lieu de travail soient désormais, dans les EPEP, de la responsabilité du C.A. On ne sait d’ailleurs pas à qui échoit la lourde tâche d’arrêter cette structure pédagogique.
Enfin, nous tenons à nouveau à signaler que la notion de « moyens » utilisée à l’article 1er, n’est toujours pas précisée. Nous avions pourtant attiré l’attention de ministère sur cette question, craignant qu’on accole à ce terme des notions allant au-delà du matériel et du financier, comme, par exemple, la notion d’emploi.
En conclusion, vous aurez compris que l’EPEP, tel qu’on nous le propose, ne représente certainement pas pour nous la structure adéquate pour répondre aux difficultés de fonctionnement de l’Ecole. Le SE-UNSA votera donc contre ce projet de décret et entend s’y opposer s’il devait se mettre en oeuvre.
Je vous remercie de votre attention.
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Projet de décret EPEP, Commission spécialisée « Écoles » du 22 janvier 2007
[Extrait de l'intervention du SE-UNSA]
Ce projet de décret a une portée beaucoup plus importante que le cadre de l’expérimentation fixé par la loi, le laisse supposer.
- Il institue pour la première fois une personnalité juridique au niveau l’école primaire qui risque de faire tâche d’huile, même si pour le moment, le nombre de communes intéressées est très réduit.
- La majorité et la présidence du CA de ce nouveau type d’établissement reviendraient aux représentants des collectivités locales. Il s’agit pour nous d’une mise sous tutelle de l’école par les élus que nous ne pouvons pas accepter. En matière de fonctionnement et d’organisation pédagogique, nous revendiquons la responsabilité pleine et entière de l’équipe pédagogique. Les quelques modifications apportées au texte étudié en groupe de travail ne font qu’aggraver cet aspect.
- Ce n’est pas la possibilité d’expérimenter la création d’un établissement du premier degré que nous dénonçons mais le fait que celui-ci soit sous la coupe des élus. Puisqu’il s’agit théoriquement d’une expérimentation, nous aurions pu concevoir d’autres compositions pour le CA, par exemple sur la base d’une représentation tripartite élus/enseignants et parents d’élèves.
- Ce projet implique la création d’un statut d’emploi fonctionnel de directeur qui concernerait les directeurs des futurs EPE. Pour répondre dans l’urgence à une situation nouvelle créée par ce projet de texte, on est en train d’improviser un statut ne présentant aucune garantie pour les personnels, Nous ne pouvons pas cautionner cette démarche.
Le mode de concertation autour de ce projet est révélateur de cette précipitation et qui peut s’apparenter à un passage en force.
Malgré nos demandes, ni les représentants des élus ni les représentants des parents d’élèves n’ont été associés aux groupes de travail qui se sont réunis sur ce sujet. Si l’on veut vraiment se donner les moyens de créer un cadre expérimental efficace, pourquoi se priver alors d’un travail en partenariat ? Les échanges, le débat contradictoire, aussi bien avec l’AMF qu’avec les fédérations de parents sur un sujet de cette importante, sont essentiels. Le ministère n’a pas voulu de ce débat. La concertation a donc été boiteuse et le projet qui nous est présenté aujourd’hui est loin d’être consensuel. Le fait que le ministère ait toujours refusé de nous communiquer la liste des communes candidates pour cette expérimentation, montre bien aussi son embarras.
Le SE-UNSA privilégie une démarche d’abord fondée sur une approche pédagogique et non sur une approche structurelle.
Le fonctionnement en réseau autour d’un collège, la nécessité de développer le travail en équipe, les partenariats sont les questions à travailler. La réponse structurelle est une conséquence de choix découlant d’un meilleur fonctionnement pédagogique, ce n’est pas une fin en soi. De ce point de vue, l’EPEP ne représente pas la structure adéquate pour répondre aux difficultés de fonctionnement de l’École.
En résumé, ce projet n’améliore ni le fonctionnement et la direction d’école, ni l’efficacité pédagogique. Il met directement en cause l’autonomie professionnelle des enseignants.
Le SE-UNSA ne déposera pas d’amendements et demande qu’il soit retiré.
Analyse du SNUipp-FSU
Article 86 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales |
Commentaires |
« Les établissements publics de coopération intercommunale ou plusieurs communes d’un commun accord, ou une commune, peuvent, après avis des conseils des écoles concernées et accord de l’autorité académique, mener, pour une durée maximum de cinq ans, une expérimentation tendant à créer des établissements publics d’enseignement primaire. Dans le respect des dispositions des articles L. 211-1 et L. 411-1 à L. 411-3 du code de l’éducation, les statuts de ces établissements sont adoptés par délibération, après accord du représentant de l’Etat. Le conseil d’administration de l’établissement comprend des représentants des collectivités territoriales, des enseignants et des parents. Un décret en Conseil d’Etat détermine les règles d’organisation et de fonctionnement de cet établissement ainsi que les modalités d’évaluation des résultats de l’expérimentation ». |
Il s’agit d’une expérimentation. Le ministère utilise beaucoup cet argument pour minimiser ce décret. Mais la demande n’est pas celle du terrain. Les seules demandes concerneraient 85 communes regroupées en 7 intercommunalités (Tarn, Meuse, Cher) sur 36 000 communes ! Cette expérimentation présuppose une forme de coopération intercommunale qui rend difficile un retour en arrière. Ce décret confère une personnalité morale et juridique à l’EPEP, ce qui n’est pas le cas pour les écoles de l’EPEP sauf si l’EPEP est constitué d’une seule école. Pour le SNUipp, ce décret introduit de profonds changements dans le mode de fonctionnement des écoles et un nouveau partage de compétences entre l’Etat et les collectivités. Il aurait dû faire l’objet d’une concertation approfondie. Ce projet de décret a fait l’objet de 2 versions : - la première présentée au groupe de travail du 21 décembre 2006 - la seconde qui sera présentée au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 25 janvier 2007. C’est cette dernière qui est présentée ici. |
Projet de décret relatif à l’expérimentation des établissements publics d’enseignement primaire (EPEP) |
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Article 1er : Les établissements publics d’enseignement primaire, créés en application de l’article 86 de la loi du 13 août 2004 susvisée, permettent une organisation et une gestion mutualisées des moyens destinés aux écoles maternelles et élémentaires qu’ils regroupent pour une action pédagogique plus efficace de ces écoles en vue d’atteindre les objectifs fixés notamment par les articles L.121-1 et L.122-1-1 du code de l’éducation. |
Définition de l’ EPEP
Il s’agit d’un établissement public dotés d’une personnalité juridique et morale. Il est différent des autres établissements publics (EPLE des collèges et lycées, lycées agricoles, établissements intercommunaux, ...). La volonté de mutualiser les moyens (financiers ? budgétaires ? humains ?) ne signifie pas pour autant une meilleure utilisation de ces moyens.
Toutes les écoles peuvent faire l’objet d’une expérimentation. |
Article 2 : Le projet de création d’un établissement public d’enseignement primaire, accompagné d’un projet de statut est soumis à l’avis du ou des conseils d’école, et à l’accord de l’autorité académique qui en apprécie l’impact sur les finances publiques et qui transmet le projet de statut au représentant de l’Etat. Après accord du représentant de l’Etat, la ou les communes et, le cas échéant, le ou les établissements publics de coopération intercommunale adoptent le statut de l’établissement public. |
Création d’un EPEP Ce sont les collectivités qui sont à l’initiative de la création d’un EPEP. Les conseils d’école sont simplement consultés, pour avis. Après accord du représentant de l’Etat et accord de l’autorité académique (IA-DSDEN), les communes et/ou EPCI adoptent le statut de l’EPEP. Ce qui prime, c’est la volonté politique à l’échelon local. Le ressort territorial d’un EPEP peut varier d’une à plusieurs communes. L’autorité académique ne se prononce pas au vu d’une enquête ou d’une étude préalable (comme, par exemple, pour la modification des rythmes scolaires). Ce qui peut présenter une difficulté sérieuse pour l’autorité académique à motiver un refus. Les questions essentielles ne sont pas posées : En quoi le statut d’EPEP répond aux besoins des usagers ? En quoi améliore-t-il le fonctionnement du service public d’éducation ? Où est l’intérêt pédagogique, l’intérêt des élèves ? Quelles conséquences sur le fonctionnement les écoles concernées ? Etc. L’autorité académique se contente d’apprécier l’impact sur les finances publiques. Ce qui laisse entendre que la « mutualisation des moyens » énoncés à l’article 1 est d’abord une recherche de rationalisation. Est ce que ce sera le seul motif de refus. Le SNUipp est intervenu pour que les CTP et CDEN soient consultés. Nous avons demandé que la consultation de ces instances paritaires figure dans l’écriture de ce décret. Pour le ministère, cela n’est pas nécessaire dans la mesure où cela relève normalement de leurs attributions. Néanmoins, la règle générale aurait pu être rappelée. Le projet de décret ne stipule pas qu’il doive y avoir un accord de toutesles parties pour expérimenter. |
Article 3 : Le statut de l’établissement public d’enseignement primaire fixe notamment : 1°- son siège ; 2°- la liste des écoles concernées ; 3°- la composition et les modalités de désignation ou d’élection des membres du conseil d’administration conformément aux dispositions de l’article 6 ; 4°- la durée de l’expérimentation, dans le respect de l’article 18 ; 5°- l’étendue des compétences transférées par la ou les communes et, le cas échéant, par le ou les établissements publics de coopération intercommunale pour la gestion des écoles regroupées au sein de l’établissement public ; 6°- les modalités de calcul de la contribution financière au budget de l’établissement public d’enseignement primaire de chaque commune ou de chaque établissement public de coopération intercommunale. |
Statut de l’EPEP Les communes ou EPCI concernés sont libres d’adopter le projet de statut qui leur convient pour peu qu’il respecte les conditions minimales de l’article 3. Il peut fixer d’autres dispositions non précisées dans le décret. C’est le principe de la libre expérimentation qui prévaut. Avec quelles possibilités de retour en arrière ? La question des compétence transférées par les communes est importante. Quel est le périmètre des compétences communales ainsi transférées ? En matière de sectorisation scolaire et d’implantation des écoles ? D’équipement et de financement ? De services périscolaires ?Restauration scolaire ? On peut de fait aboutir à des EPEP à géométrie variable : d’une étendue minimale dans le cas où les communes conservent l’essentiel de leurs compétences sans apporter rien de nouveau (et dans ce cas on ne voit pas bien l’intérêt d’un EPEP) à une étendue maximale dans le cas d’un transfert de toute la compétence scolaire au niveau intercommunal. Par exemple, création d’un EPCI ayant la compétence en matière de construction des écoles. |
Article 4 : Le ressort territorial de l’établissement public d’enseignement primaire correspond à celui de l’ensemble des écoles qu’il regroupe. |
La version initiale rappelait que chaque école conservait son organisation (conseil d’école, de maîtres, direction...). Ce rappel a disparu. Les implications sur l’organisation et le fonctionnement actuels des écoles ne sont pas précisées ? Conserveront-elles leurs compétences et prérogatives (conseil des maîtres, conseil d’école...) ? |
Article 5 : L’établissement public d’enseignement primaire définit son projet d’établissement, dans le respect des programmes nationaux et compte tenu des orientations pédagogiques fixées au niveau national et académique. Il l’adopte selon les modalités fixées aux articles 9 et 13 du présent décret.
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Le projet d’établissement C’est le CA qui adopte la partie pédagogique du projet d’établissement : c’est un changement complet du fonctionnement de l’école. Même si ce n’est explicitement formulé comme tel, le projet d’établissement risque de rendre obsolète le ou les projets des écoles concernées. Que deviennent les rôles des conseils d’école ? Dans le projet initial, le projet d’établissement était soumis pour avis aux différents conseils d’école concernés. Cette référence a été supprimée dans la nouvelle rédaction. |
Article 6 : Les établissements publics d’enseignement primaire regroupant au plus six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d’enseignement primaire regroupant plus de six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis : 1°- 50 % de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ; 2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ; 3°- de 10 à 20% de représentants des parents d’élèves des écoles concernées. Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d’administration, avec voix consultative. Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d’administration toute personne dont la présence est jugée utile. |
Le Conseil d’administration de l’EPEP Composition Le nombre de membres du CA est déterminé par le nombre d’écoles entrant dans le dispositif, sans prendre en considération le nombre de communes, le nombre d’élèves ou de classes. Toutes les écoles ne seront pas représentées par un enseignant ou son directeur dans le CA (ni même par un élu de la commune). Exemple d’un regroupement de 6 communes ayant chacune une école : - 5 représentants pour les 6 communes (ce ne sont pas nécessairement des élus) ; - 3 représentants de l’équipe éducative pour les 6 écoles ; - 2 représentant de parents d’élèves (non nécessairement élus).
La composition du CA est très déséquilibrée et renforce le pouvoir des élus locaux. A titre de comparaison, dans un EPLE, le CA est composé : 1/3 de représentants des collectivités locales, 1/3 représentants des personnels (enseignants, agents, ...) et 1/3 de parents d’élèves. Si le directeur de l’EPEP assiste de droit aux séances du CA, il n’a qu’une voix consultative. Dans un EPLE, le chef d’établissement est non seulement membre de plein droit du CA mais il en assure de plus la présidence. Dans l’EPEP le directeur prépare et exécute les décisions décisions du CA... y compris dans des domaines qui concernent les actions scolaires (voir notamment points 6, 7 et 8 de l’art9.) |
Article 7 : Lors de sa première réunion, le conseil d’administration est présidé par le maire ou le président d’établissement public de coopération intercommunale, doyen d’âge. Il élit son président parmi ses membres mentionnés au 1° de l’article 6 du présent décret.
Le président est élu pour la durée du mandat du conseil d’administration. En cas de partage égal des voix, il a voix prépondérante.
En cas d’empêchement temporaire, il est suppléé par un vice-président élu dans les mêmes conditions. |
Le président du CA Le président de l’EPEP est un « représentant » des collectivités. Toutefois, le fait que le chef d’établissement préside le CA dans un EPLE est un peu une exception. Pour les établissements d’enseignement public agricoles, par exemple, c’est un élu qui préside. Mais la composition du CA respecte les équilibres 1/3, 1/3, 1/3. |
Article 8 : Le conseil d’administration siège valablement jusqu’au renouvellement de ses membres qui intervient en début d’année scolaire. Il adopte son règlement intérieur.
Le conseil d’administration se réunit au moins une fois par trimestre à l’initiative de son président qui fixe l’ordre du jour. Pour ce qui relève des activités pédagogiques, le président arrête l’ordre du jour sur proposition du directeur de l’établissement. Le conseil d’administration peut également être réuni à la demande de la majorité de ses membres ou, pour ce qui relève des activités pédagogiques, du directeur de l’établissement public d’enseignement primaire.
Dans tous les cas, l’ordre du jour est adressé au moins huit jours avant la date de réunion aux membres du conseil. |
Fonctionnement du CA La composition du CA est revue à chaque rentrée scolaire. C’est le président qui fixe l’ordre de jour. Dans la formulation initiale, le président fixait l’ordre du jour « en accord » avec le directeur de l’EPEP. Le CA peut être convoqué à la demande du directeur de l’EPEP pour des questions d’ordre pédagogique ! |
Article 9 : En qualité d’organe délibérant de l’établissement, le conseil d’administration règle par ses délibérations les affaires de l’établissement public d’enseignement primaire. Il exerce notamment les attributions suivantes : 1°-Il adopte le projet d’établissement, sur proposition du conseil pédagogique prévu à l’article 12 en ce qui concerne la partie pédagogique du projet ; 2°-Il adopte le règlement intérieur de l’établissement ; 3°-Il donne son accord au recrutement de personnels non-enseignants par l’établissement ; 4°-Il donne son accord sur la passation des conventions et contrats dont l’établissement est signataire, à l’exception, en cas d’urgence, des marchés qui se rattachent à des opérations de gestion courante dont le montant est inférieur à 5 000 euros hors taxes, ou à 15 000 euros hors taxes pour les travaux et les équipements pour lesquels il est informé par le directeur lors de sa réunion la plus proche ; 5°-Il adopte le budget et le compte administratif de l’établissement ; 6°-Il délibère sur les questions relatives à l’accueil et à l’information des parents d’élèves, les modalités générales de leur participation à la vie scolaire ; 7°-Il adopte chaque année le rapport sur le fonctionnement de l’établissement public d’enseignement primaire qui lui est présenté par le directeur de l’établissement ; ce rapport portera notamment sur les résultats des élèves et l’efficience des dispositifs d’accompagnement scolaire. 8°- Il donne son avis sur l’organisation de la structure pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire. |
Attribution du CA L’EPEP dispose d’une autonomie administrative et financière. Le CA donne son accord : - Sur le recrutement du personnel non enseignant (le fait que ce soit du personnel non enseignant a été précisé dans la nouvelle version) : intervenants extérieurs, AVS, EVS... la question du statut de ces personnels n’est pas posée (contrat de droit public ? De droit privé ? Sous statut de la FP ?). Mais surtout leur place dans l’école n’en relève pas moins, encore actuellement, de la responsabilité Education Nationale. - Sur la passation de contrats (embauche, marchés publics) ou de conventions (associations, convention entre l’EPEP et une collectivité)... Il adopte son budget, son règlement intérieur, son projet d’établissement, y compris la partie pédagogique du projet d’établissement. Si le CA n’élabore pas la partie pédagogique du projet d’établissement, c’est quand même cette instance à majorité de non-enseigants qui l’adopte. Cette disposition est peu conforme à la définition que nous nous faisons du travail d’équipe et du projet pédagogique. Enfin, le CA donne son avis sur la structure pédagogique de l’EPEP. Dans le projet précédent, le directeur de l’EPEP arrêtait la structure pédagogique. La formule était ambiguë et pouvait laisser entendre que le directeur répartissait les moyens d’enseignement entre les différentes écoles et les différentes communes. Le directeur de l’EPEP n’ayant pas ce rôle, c’est a priori toujours l’autorité académique qui fait la répartition des moyens. Elle le fait en prenant en compte l’avis formulé par le CA de l’EPEP sur sa structure pédagogique. Cet article confie des responsabilités au CA, qui sont actuellement du ressort des équipes (parents, vie scolaire, structure pédagogique, résultats, dispositifs d’accompagnement scolaire...) ou de l’administration de l’EN (résultats, structure pédagogique,...) |
Article 10 : Le directeur est désigné par l’autorité académique dans les conditions fixées par le décret du 24 février 1989 susvisé. |
Le directeur de l’EPEP Dans la version initiale, l’article 10 prévoyait d’une part que le directeur était « désigné par l’autorité académique parmi les enseignants inscrits sur la liste d’aptitude aux fonctions de directeur d’école (...) » et d’autre part, qu’il était « assisté d’un secrétaire mis à disposition de l’établissement par les collectivités territoriales ou le ou les établissements publics de coopération intercommunale concernés ». - Il n’y a plus d’emploi de secrétaire prévu. - Il n’est plus fait référence à la liste d’aptitude des directeurs mais au décret de 89 relatif au directeur d’école qui sera modifié prochainement. (nouveau statut « d’emploi fonctionnel « pour les directeurs d’EPEP et écoles à plus de 13 classes) |
Article 11 : Le directeur est l’organe exécutif de l’établissement public d’enseignement primaire ; il exerce les compétences suivantes : 1°-Il prépare et exécute les délibérations de l’organe délibérant, et notamment le projet d’établissement et le budget adoptés par le conseil d’administration ; 2°-Il est l’ordonnateur des dépenses et il prescrit l’exécution des recettes de l’établissement public d’enseignement primaire ; 3°- Il réunit en tant que de besoin les directeurs et les enseignants de l’école ou des écoles de l’établissement public d’enseignement primaire pour l’élaboration et le suivi du projet d’établissement. 4°-Il a compétence pour le recrutement de personnels non-enseignants par l’établissement public avec l’accord du conseil d’administration ; 5°-Il conclut les conventions et contrats au nom de l’établissement après avoir recueilli l’autorisation du conseil d’administration, sous réserve des dispositions de l’article 9 du présent décret. 6°- Il transmet les actes de l’établissement aux autorités compétentes, conformément aux articles 14 et 15 du présent décret ; 7°- Il représente l’établissement en justice et dans tous les actes de la vie civile. 8°- Il établit et présente au conseil d’administration le rapport sur le fonctionnement de l’établissement prévu à l’article 9 du présent décret.
Dans le cas où l’établissement public d’enseignement primaire concerne une seule école, son directeur assure toutes les fonctions du directeur d’école définies par la section 1 du titre 2 du livre III de la partie réglementaire du code de l’éducation, les décrets du 24 février 1989 et du 6 septembre 1990 susvisés.
En cas d’absence ou d’empêchement du directeur, l’autorité académique nomme un suppléant. |
Attributions Le rôle du directeur de l’EPEP est essentiel sur un point : il prépare et assure les délibérations de l’EPEP Le directeur de l’EPEP, à la différence du chef d’établissement d’un collège, n’a qu’un rôle d’ « organe exécutif » du CA, présidé par un élu. Il assure toute la responsabilité juridique et financière de l’EPEP. Il est sous la dépendance du CA. Dans un EPLE, le chef d’établissement a un double rôle : - organe exécutif, il met en oeuvre les décisions du CA qu’il préside ; - représentant de l’Etat, il est garant de la politique de l’éducation nationale. [Le directeur de l'EPEP] assure le suivi et la mise en oeuvre du projet d’établissement dans les écoles de l’EPEP, ce qui le place dans un rapport d’autorité vis à vis des autres collègues : directeurs et adjoints. Ces missions telles que définies à l’art. 11 sortent largement du cadre des compétences pour lesquelles un enseignant ou un directeur d’école est recruté et formé. Ses fonctions sont celles d’un gestionnaire et d’un administrateur ; fonctions qui nécessitent des compétences techniques, juridiques et financières. Pour le coup il s’agit bien d’un nouveau métier avec les nouvelles tâches et responsabilités (budget, conventions, recrutement, représentation en justice,...).
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Article 12 : Le conseil pédagogique de l’établissement public d’enseignement primaire comprend : 1°- Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire, président ; 2°- Les membres du conseil d’administration figurant au 2° de l’article 7. 3°- Les directeurs des écoles de l’établissement. 4°- Dans le cas d’un établissement public d’enseignement primaire ne concernant qu’une seule école, le conseil pédagogique comprend tous les maîtres de cette école sous la présidence du directeur de l’établissement.
Le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil pédagogique.
Article 13 : Le conseil pédagogique a pour mission de coordonner l’action pédagogique des écoles concernées et de préparer la partie pédagogique du projet d’établissement. |
4. Le conseil pédagogique Mise en place d’un nouveau conseil présidé par le directeur de l’EPEP. Quelle articulation avec les conseils de cycle et de maîtres ? L’ensemble de l’équipe pédagogique n’est pas membre de ce conseil pédagogique. Cette disposition ne va pas dans le sens d’un renforcement du travail d’équipe. Par ailleurs, le cadre très étroit de la 27ème heure semble mal adapté à ce type de concertation. Pour le SNUipp, la partie pédagogique du projet d’établissement concerne l’ensemble des maîtres, voire l’ensemble de l’équipe éducative. Il y a une erreur d’écriture dans cet article, il faudrait lire « Les membres du conseil d’administration figurant au 2° de l’article 6 » et non à l’article 7. Trop de précipitation dans l’écriture sans doute ! Le conseil pédagogique coordonne l’action pédagogique des écoles et prépare la partie pédagogique du projet d’établissement. Le CA l’adopte. Pour le SNUipp, la partie pédagogique d’un projet d’établissement doit rester de l’entière responsabilité du ou des conseils des maîtres. Quel lien entre la partie pédagogique du projet d’établissement et la partie pédagogique des projets d’école ? Le travail en équipe ? Le conseil des maîtres ? |
Article 14 : Les actes pris par le conseil d’administration et le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire sont exécutoires de plein droit dans les conditions fixées par l’article L.2131-1 du code général des collectivités territoriales.
Article 15 : Les délibérations du conseil d’administration relatives au règlement intérieur de l’établissement, à l’organisation de la structure pédagogique, au projet d’établissement et au rapport annuel sur le fonctionnement de l’établissement sont transmises à l’autorité académique.
L’autorité académique a accès sur sa demande à l’ensemble des actes et documents portant sur le contenu ou l’organisation de l’action éducatrice de l’établissement.
Article 16 : Sous réserve des dispositions prévues dans le présent décret, les règles budgétaires et comptables applicables aux établissements publics d’enseignement primaire sont celles applicables aux caisses des écoles. |
Les décisions du conseil d’administration s’appliquent dans les conditions analogues à celles des communes. L’article L.2131-1 du CGCT précise que les actes pris sont transmis au préfet ou au sous-préfet et qu’ils deviennent exécutoires dès leur publication ou affichage. L’IA est informée des délibérations qui concernent : - le règlement intérieur ; - l’organisation de la structure pédagogique ; - le projet d’établissement ; - le rapport annuel sur le fonctionnement de l’établissement. En revanche l’IA n’exerce aucun contrôle sur l’utilisation des crédits, y compris ceux versés par l’Education nationale à l’EPEP (crédits pédagogiques, personnels rémunérés sur des crédits...).Gestion administrative et financière de l’EPEP La règles financières de la « caisse des écoles » servent de modèle à l’EPEP. Les ressources de la caisse des écoles se composent de subventions des communes, du département ou de l’Etat... C’est le receveur municipal qui assure les fonctions de comptable de la caisse des écoles. |
Article 17 : Il est créé un comité national de suivi et d’évaluation, composé de représentants du ministère chargé de l’éducation nationale, du ministère chargé de l’intérieur et de l’aménagement du territoire et du ministère chargé du budget et de représentants de l’association des maires de France. Il est chargé de remettre aux ministres un rapport annuel sur la mise en œuvre de l’expérimentation. L’évaluation de l’expérimentation fait l’objet, six mois avant son terme, d’un rapport établi par le gouvernement qui le transmet au Parlement.
Article 18 : Les Etablissements Publics d’Enseignement Primaire peuvent être créés à partir de la rentrée scolaire 2007 et jusqu’à la rentrée scolaire 2010. Aucune expérimentation ne peut durer au delà du 31 août 2012.
Article 19 : Le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie et le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française. |
Dispositions finales Le comité de suivi regroupe : - des représentants des ministères concernés par l’expérimentation (Education nationale, Intérieur, Budget) ; - des représentants de l’association des maires de France. Les personnels et les usagers n’y sont pas représentés. Il n’est pas fait référence non plus à la consultation des instances paritaires comme le comité territorial de l’EN ou le CTPM. Aucune expérimentation ne pouvant durer au-delà du 31 août 2012 (et toutes devant débuter avant la rentrée 2010), le parlement sera amené à légiférer sur la pérennisation des EPEP. |
Réaction du Parti Radical de Gauche
Le Conseil
supérieur de l'éducation a rejeté massivement le projet de
décret relatif à l'expérimentation des établissements publics
d'enseignement primaire (EPEP). Or, une nouvelle fois, le
ministre de l'éducation nationale a décidé de passer en force
comme il a en pris l'habitude depuis qu'il occupe ses fonctions.
L'objectif de ce décret est de fermer des écoles en milieu
rural. Ce décret, ajouté à la loi du 13 août 2004 concernant le
forfait communal, est une nouvelle attaque contre l'école
publique laïque au profit des écoles privées confessionnelles.
Les Radicaux de gauche dénoncent avec vigueur cette nouvelle
étape de la politique de destruction des services publics en
milieu rural menée par le gouvernement depuis 5 ans.
Pascal-Eric Lalmy, Secrétaire national du PRG délégué à l'éducation
Réaction de la CGT (en sus, position de la CGT sur l'Ecole Rurale)
EPEP : Expérience Préjudiciable pour École Publique,
sauf pour le… MEDEF !
Le projet de décret mettant en place les structures de l’établissement public d’enseignement primaire (EPEP) aurait dû être réglementairement examiné par le Conseil Supérieur de l’Education du 25 janvier et sa commission spécialisée… du 22 janvier !
Cette dernière devait examiner, dans la précipitation et la confusion, le projet de décret organisant l’EPEP. Personne ne pensait sérieusement qu’il pourrait sortir des modifications profondes à deux jours d’une réunion plénière. Néanmoins, à cette occasion, l’UNSEN CGT a exprimé son désaccord de fond sur le projet et sur la méthode.
Les avis du conseil supérieur ne sont certes que consultatifs mais ses membres ne veulent pas être réduits au rôle de spectateur passif ou de chambre d’enregistrement.
Un
peu de considération pour la représentation des personnels
n’a jamais nui. Il semblerait même que le dialogue social
soit une priorité… C’est le sens de la déclaration commune
suivante :
SNUipp, SE-UNSA, SGEN-CFDT, UNSEN-CGT, FCPE, PEEP, UNAF
Le ministère de l’Education nationale nous propose de discuter d’un projet de décret permettant l’expérimentation d’établissements publics du premier degré. Ce projet implique un bouleversement de l’organisation de l’école et de ses rapports avec les collectivités territoriales et avec l’administration de l’Education nationale.
Nos organisations sont favorables à une large réflexion sur l’organisation des écoles et la fonction de directeur d’école.
Pour autant, toute modification profonde du fonctionnement de l’école ne peut s’accomplir qu’après un large débat avec les enseignants, les parents, les élus et plus généralement l’ensemble des citoyens. En effet, c’est le lien entre l’école et la commune ou son quartier qui est remis en cause par ce projet de décret.
L’absence de concertation sur ce point et la précipitation avec lesquelles le ministère procède pour un texte de cette importance nous amènent à vous demander solennellement de retirer ce point de l’ordre du jour du CSE.
Ce n’est pas les propos lénifiants entendus à cette réunion préparatoire qui nous ont rassurés. Réversibilité, expérimentation limitée dans le temps et l’espace, évaluation. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions…
Mais aucune réponse de fond sur qui décide de quoi. C’est pourquoi les organisations regroupées autour de la motion ci-dessus ont décidé de quitter le réunion de la commission spécialisée.
A l’issue de ce simulacre de concertation, le boycott de la réunion du 26 a été décidé par la plupart des organisations syndicales (dont l’UNSEN-CGT et la CGT) et par les représentants des parents, des associations péri-scolaires.
La nouvelle séance plénière a été fixée au lundi 5 février avec un ordre du jour maintenu en ce qui concerne l’EPEP.
Aussi, dès l’ouverture du CSE, un appel unitaire a renouvelé la demande de retrait et de discussions de fond sur le sujet :
FCPE, PEEP, SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT,UNSA-EDUCATION, FSU, SNPDEN, A&I, SIEN, FEP-CFDT, CFDT, UNSEN-CGT, UNAF, LIGUE de l'ENSEIGNEMENT, UNEF, UNL, JPA, SUD-EDUCATION, FO.
La quasi-totalité des organisations représentant les parents d’élèves et les enseignants ont demandé lors de la commission spécialisée « écoles » au Ministère de l'Education nationale de retirer de l’ordre du jour du CSE du 25 janvier l’examen du projet de décret autorisant la création d’Établissement public d'enseignement primaire (EPEP).
En effet, ce projet implique un bouleversement de l’organisation de l’Ecole et de ses rapports avec les collectivités territoriales et l’Education nationale.
Si nos organisations sont favorables à une large réflexion sur l'organisation, le fonctionnement des écoles et la direction d’école, elles estiment que toute modification profonde ne peut intervenir qu’après avoir pris le temps d'un large débat et en tenant compte des avis des élus, des parents, des enseignants et plus généralement de l’ensemble des citoyens : l’Ecole est le bien de tous.
Le projet actuel ne clarifie pas le fonctionnement administratif et financier de l'école primaire, il ne s’appuie sur aucune proposition d’évolution qui favorise la réussite de tous les élèves. Il remet en cause l’indépendance pédagogique dont doivent disposer les équipes. Il ne prend aucunement en compte la réalité du développement des projets éducatifs territoriaux et leurs conséquences. Il soulève de multiples questions : que deviendront les conseils d’école, le conseil des maîtres ?
L’empilement, le manque de lisibilité et la complexité des structures nouvelles risquent d’aboutir à un accroissement de la charge de travail des enseignants tandis que la composition du conseil d'administration réduit la représentation des parents d’élèves et des enseignants au minimum.
Les organisations signataires considèrent que plusieurs dispositions contenues dans ce projet sont une source de conflits. Elles tiennent à rappeler la nécessité d’un véritable dialogue social sur ce dossier.
Le ministère fait le choix d’agir dans la précipitation en maintenant l’examen de ce point à l’ordre du jour de ce CSE.
Pour toutes ces raisons, les organisations signataires […] renouvellent solennellement leur demande de voir organiser une véritable concertation impliquant tous les acteurs concernés.
Par ailleurs, des réunions unitaires du premier degré, comme en Seine-et-Marne ont exprimé massivement leur refus de ce projet. Malgré tout le ministère est resté droit dans ces bottes.
Rien n’y a fait, pas même l’intervention du président des maires de France qui n’était en rien demandeur en la matière !
Aucune réponse aux points défendus par l’UNSEN-CGT sur les risques d’inégalités de traitement en fonction des moyens et de l’orientation politique, l’absence de bilan préalable et de cahier des charges. Défaut de méthode aussi dans la phase de concertation, élus, parents, personnels n’ayant pas été consultés autour d’une même table. Absence toujours de transparence dans la prise de décision dans la structure de l’EPEP entre des élus décideurs et des personnels exécutants. Qui décide, du conseil d’administration et du conseil pédagogique ou du conseil des maîtres et du conseil d’école ? Quelle intervention de l’Etat en cas de désaccord ? La structure de l’EPEP en fait un établissement autonome avec un « super directeur » comme chef d’établissement, supérieur hiérarchique et un élu comme président. Casus belli inévitable dans le premier degré attaché au directeur d’école primus inter patres…
L’EPEP, qualifié de « bidule » par l’association des maires de France est surtout un moyen de « mettre sous tutelle » les écoles pour certains élus qui rêvent de retrouver, comme au XIXème siècle, le maître d’école recruté par le maire.
Ce projet est idéologique et partisan et avance masqué. Sous couvert d’expérimentation, c’est une stratégie insidieuse de grignotage de la liberté pédagogique et des missions émancipatrices de l’école. La meilleure preuve ?
Une seule voix s’est prononcée pour : le MEDEF…, 41 contre (dont l’UNSEN CGT) et 4 abstentions.
Pour les représentants de l’UNSEN-CGT et de la CGT au Conseil supérieur de l’Education : Philippe Péchoux
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mercredi 7 février 2007
Les écoles en
milieu rural (position de la CGT)
Nous accueillons positivement l’ouverture de cette réflexion sur les écoles en milieu rural.
En effet, le débat sur l’école rurale est récurrent en France comme ailleurs en Europe, il est très lié aux conséquences des mouvements de population entre zones urbaines et rurales et renvoie à des problématiques d’aménagement du territoire. C’est pourquoi comme pour les thèmes précédents de ces groupes de travail, nous estimons que la présence des représentants des collectivités territoriales y serait légitime, tout comme celle des parents.
Nombre d’élus se battent régulièrement pour maintenir l’école dans certaines zones rurales et le problème est encore accru dans les zones de montagne. Nous pensons d’ailleurs qu’un lieu de réflexion à l’école en zone de montagne serait justifié du fait de sa spécificité et ne peut être abordé dans le cadre général.
Mais nous avons décidément beaucoup de mal à comprendre ce choix de groupes de travail à l’interne où les élus sont absents, alors que débattre de l’école en milieu rural c’est aborder de nombreuses questions qui les concernent au premier chef :
la carte scolaire,
les transports, la restauration, le périscolaire via les RPI, les SIVOS.
Nous nous opposons à ce type de dialogue initié par le ministère où chaque partenaire est consulté indépendamment des autres. Le dialogue social ne peut être une somme de réflexions individuelles quelle que soit leur qualité, mais bien une réflexion collective qui s’appuie sur les échanges de tous les acteurs sur le principe d’unité de service public dont l’état doit être le garant.
Les ouvertures et les fermetures de classes et l’établissement de la carte scolaire doivent se faire en concertation entre l’Etat et les collectivités territoriales avec pour objectif le maintien d’un service public d’éducation de qualité en milieu rural où l’égalité des droits scolaires est préservée.
Le discours officiel est quelque peu contrarié par des contraintes budgétaires et des choix politiques. Au final les solutions peuvent être des classes uniques aux très bonnes conditions matérielles de travail, au réel soutien en matière d’ouverture socioculturelle ou alors des structures confrontées à l’absence de « volontarisme » financier des municipalités. L’école maternelle elle-même devient selon les communes une classe enfantine ou disparaît totalement ignorant les demandes des familles.
En effet, certaines communes n’ont pas comme priorité l’école et par ailleurs et elles sont nombreuses, d’autres n’ont pas les ressources pour financer l’école qu’ils voudraient.
Qu’en résulte t il ?
Des inégalités territoriales accrues entre régions, entre départements et même entre communes limitrophes.
Balayer les problématiques liées à l’aménagement du territoire et dévier le débat sur les performances des élèves en manipulant à loisir des études d’experts pédagogiques afin de l’orienter vers le meilleur type de structures en milieu rural isolé n’est pas responsable.
La constitution de « pôles écoles » permet au ministère d’économiser des postes par rapport à une structure d’écoles isolées. Aux décideurs locaux sont présentés des avantages tels que des niveaux de cours homogènes, un matériel mutualisable, des échanges de services entre enseignants… mais en fait ce sont aussi des classes chargées, une « école collège » avant l’heure, et un éloignement plus grand entre l’école et les familles du fait d’un trop grand nombre d’élèves, des temps de transports longs et fatigants pour les élèves...
Nous faisons notre la qualité de relations avec les parents préconisée par le décret de juillet 2006, toutefois de nombreux témoignages de parents montrent l’importance de garder un nombre réduit de classes et d’élèves pour préserver la qualité relationnelle entre l’école et les familles.
Nous militons pour une école rurale ouverte, vivante et de proximité.
Des écoles organisées en réseau peuvent offrir les mêmes avantages d’apprentissage aux élèves tout en conservant des écoles dans plus de villages.
A condition :
D’organiser des regroupements d’élèves 1 ou 2 journées par semaine pour rompre l’isolement des écoles et optimiser certains apprentissages (EPS, langue vivante…)
D’institutionnaliser du temps pour les enseignants dans leurs obligations de service pour coordonner leurs actions pour les temps de réunion. Les 36 heures annuelles sont loin de suffire au temps de réunion nécessaire.
De prendre en compte des frais réels de déplacement pour les enseignants des RASED, les enseignants itinérants (handicap et non francophones…), les médecins de l’éducation nationale, les infirmières, les assistantes sociales...
De prévoir un financement sérieux et volontariste pour la culture et l’ouverture vers l’extérieur qui concerne entre autre les sorties scolaires et pose notamment le problème des accompagnateurs.
Conserver un réseau d’écoles isolées sur un canton est une option démocratique que nous défendons car elle est la seule vraie réponse pour maintenir le service public de proximité d’éducation.
L’école ne doit pas être un enjeu à finalité comptable mais une réponse à une orientation de société et de vie. L’école favorise le lien social et contribue donc à la cohésion d’un territoire.
Pour mieux saisir les changements : un comparatif intéressant
ECOLE |
EPEP |
Décision de création
- dans le cas où l’organisation du service public l’exige : préfet du département, sur proposition de l’IA et après avis du CDEN. |
Décision de création
- représentants des communes ou des EPCI, après avis des conseils des écoles concernées et accord de l’autorité académique, qui doit en apprécier l’impact sur les finances publiques. |
Statut
- pas de statut d’établissement.
|
Statut
Le statut fixe notamment :
|
Conseil d’école |
Conseil d’Administration |
Composition
L’IEN assiste de droit aux réunions. |
Composition
Le directeur de l’EPEP et le ou les IEN assistent de droit aux réunions. |
Président : le directeur d’école (fixe l’ordre du jour). |
Président : un représentant des communes (fixe l’ordre du jour, a voix prépondérante en cas d’égalité des voix). |
Attributions
|
Attributions
|
Directeur
|
Directeur
|
Conseil des maîtres |
Conseil pédagogique |
Composition
|
Composition
Le ou les IEN assistent de droit aux séances du conseil pédagogique. |
Attributions
|
Attributions
|
(source : SUD-Education)
Convention relative à l’aménagement du territoire scolaire
Point de vue du SNUIPP du Tarn
Les dangers de la
convention signée à Massiac dans le Cantal : l'étape
intercommunale pour faciliter les fermetures de postes
d'enseignants.
Le texte de la convention signée à Massiac comprend une
mesure essentielle : le transfert de la décision de
fermeture d’école et de postes vers l’intercommunalité.
Le reste de la convention est un habillage consensuel à
destination des élus.
Ce texte n’est pas sans rappeler le projet
d’Etablissement Public dans le Tarn (EPEP) soutenu par la
CFE-CGC qui demande aux maires de renoncer à leurs
compétences scolaires au profit de l’intercommunalité.
[...] Nous appelons l'ensemble des défenseurs de l'école
rurale à se méfier de cette volonté ministérielle de
faciliter les fermetures de classes rurales grâce à
l'intercommunalité et l'établissement public. Les
démarches deviennent trop convergentes pour les ignorer.
Présentation
Le maire de la commune de Surgy, accueille les participants : "La ruralité est le dénominateur commun aux personnes présentes et aux interventions prévues."
Irène Rey, prof de lettres au lycée de Clamecy.
Bernard Bardin, Maire de Clamecy : diminution du nombre d'élèves : pose un vrai problème d'aménagement du territoire : on défend un rééquilibrage, un vrai aménagement et non un déménagement du territoire => projets de développement local, adapté aux lieux, à la configuration, aux populations locales...
Interventions
Fabien Gaveau,
historien : "Idée républicaine et mondes ruraux"
La République "s'intéresse" au monde rural (les campagnes
doivent être figées, cf. parcs).
Les ruraux sont flattés en tant qu'électeurs puis négligés
voire méprisés par la République parce qu'ignorants et
incapables...
Aujourd'hui, quand on parle de la République et de ses
symboles, on fait référence en réalité à la IIIème République.
La IIIème République est née entre une minorité républicaine
convaincue (fin XIXème) et des notables anti-impériaux, en vue
d'une liberté individuelle pour les premiers, d'une liberté
régionale pour les seconds => libéralisme de la république.
=> beaucoup d'ambiguïté entre l'élite républicaine et le
peuple rural, vu comme ignorant, et parfois moins attaché
qu'elle à la propriété privée (cf. les partageux de la Nièvre
et d'ailleurs).
Ex. Gambetta, qui cherche à fonder la République sur les
ruraux (qu'il imaginait tous incapables mais attachés à la
propriété privée...).
Du coup, ...
1- Idéologisation du rural, attaché à sa patrie (Chauvin), à
ses symboles : gerbes de blé, vendanges, socs de charrue,
mérite agricole, etc.
2- Valorisation des vertus des ruraux, aux antipodes de
l'action réelle du pouvoir central (mis en place dès 1795, et
depuis, presque insensible aux changements de régimes y
compris aux révolutions...), pouvoir central qui néglige les
territoires ruraux. Ainsi, l'administration centrale cherche
toujours depuis le début, à diminuer la dépense publique :
elle donne des ordres mais essaye de ne pas financer : exemple
des écoles communales..., voire des écoles privées (avant
Jules Ferry).
3- Méritocratie, qui renforce par avance ceux qui dans leur
milieu ont déjà des moyens...
=> méfiance réciproque ruraux/république (image du rural
prêt à tout pour la possession de la terre, rural = fataliste,
bonapartiste, sauvage, voire anarchiste ; la "culture" n'est
pas rurale.
=> en même temps, renforcement artificiel, voire création
de folklores locaux, ce qui accentue les divisions
===>>> les notables sont là pour harmoniser tout
cela, en éloignant les uns des autres.
1ère
partie : table ronde sur l'École Rurale
"Les jardins de l'Anjou" à La Pommeraye
(Maine-et-Loire) : salle polyvalente (rencontres sportives,
congrès et séminaires...), aux proportions encore plus grandes
que celles du gymnase de Rochefort-Montagne !
En introduction : les présentations d'usage - style quand même très convenu (vanter, voire vendre sa commune, son département, sa région, voyez tout ce qu'on y fait, venez chez nous, vous n'en reviendrez pas !). J'ai noté entre autres :
a/ L'existence à La Pommeraye d'une bibliothèque intercommunale... ceux qui en ont peuvent-ils dire si c'est une bonne formule (p. ex. : davantage de livres, mais éloignement pour les habitants et les élèves des communes où elle n'est pas implantée) ?4/ Yves Ménager (président des maires ruraux du Loir-et-Cher) :
> Actuellement, aucun consensus sur la question de la scolarisation des « moins de 3 ans » (et non pas des « 2 ans ») : les spécialistes ne sont pas d'accord entre eux. *(NDPDN) si j'ai bien tout
capté...
CONSEQUENCES :
Paru le 03/02/2004 dans Le Parisien : Forfry : C'est le grand retour de la classe unique
EN SEPTEMBRE, il y aura dans le département 70 classes uniques *.
Jusque-là organisé en RPI (regroupement pédagogique
intercommunal), le village de Forfry vient en effet d'obtenir
l'autorisation de mettre en place une classe de ce type pour la
rentrée prochaine. Du CP au CM 2, tous les enfants se retrouvent
dans la même classe, avec un seul enseignant. Une sorte d'école de
campagne à l'ancienne, racontée dans le film documentaire " Etre
et avoir ", le tout à quelques kilomètres de Disney. " Ce type de
structure s'adresse à des petites communes n'ayant pas assez
d'enfants pour avoir une école, explique-t-on du côté de
l'inspection académique de Melun. Toutefois la tendance est plutôt
au RPI. " Dans un RPI, les villages se regroupent, l'un
accueillant la maternelle, l'autre le primaire, par exemple. Les
enfants doivent alors se déplacer. Mais à Forfry, on a préféré la
classe unique, offrant plus de proximité, de convivialité et
d'animation au sein de la commune. " Nous étions en RPI avec
Puisieux, Le Plessis-Placy et Douy-la-Ramée, explique le maire de
Forfry, Pascal Guillaume. C'était un peu compliqué, il y avait de
gros soucis de transports. Au début, les parents étaient inquiets
Comme nous avions suffisamment d'enfants, nous avons décidé de
faire une demande de classe unique auprès de l'académie. Nous
avons organisé des réunions avec les parents. Au début ils étaient
un peu inquiets, mais on a réussi à les convaincre. " Car selon
les études sur les classes uniques, les enfants scolarisés dans ce
type de structure seraient meilleurs que les autres. " C'est vrai,
explique Brigitte Poujade, inspectrice de l'éducation nationale de
Dammartin-en-Goële. Lors de l'évaluation de CE 2, ces élèves sont
très bons. D'un côté, ces classes vont à l'essentiel, et
n'approfondissent peut-être pas toutes les notions comme les
classes classiques. De l'autre, les élèves y apprennent
l'autonomie et la responsabilité. "
* Dans le nord du
département, on compte notamment Marchemoret, Mauregard,
Bailly-Romainvilliers (groupe 3), Barcy, Marcilly, Le
Plessis-aux-Bois, Le Plessis-l'Evêque, Coulommes, Saint-Fiacre,
Villemareuil, Villeneuve-Saint-Denis, Charmentray, Vaucourtois.
Alexandra Echkenazi
Parution du : 03/02/2004 Marchemoret plébiscite la sienne
VENDREDI, 8 h 40. Le cours de la classe unique de Marchemoret a
commencé. La salle de classe est partagée en deux. D'un côté, les
élèves de premier cycle, de l'autre ceux du second. Un tableau
noir pour chaque groupe et le maître au milieu. En tout, seize
enfants, du CP au CM 2, autour d'un seul enseignant. Dès les
premières minutes, on sent que l'on n'est pas dans une classe
comme les autres. Une fois le moment de langage passé (temps de
parole accordé aux enfants), chacun sort son plan de travail. "
C'est comme un contrat de travail, explique la petite Cindy, 9
ans. On en a tous un. Le maître y met tout ce qu'on doit faire
dans la semaine. " Le plan est différent en fonction du niveau de
l'élève. " J'ai un exercice de conjugaison, continue Cindy. Je le
fais toute seule. Puis je me corrige toujours toute seule avec les
cahiers qui sont là-bas sur la table. Si j'ai un problème, je
demande à un grand. Et s'il n'arrive pas à m'expliquer, je vais
voir le maître. Je me mets la note que je pense mériter, puis le
maître corrige. " " Je me sens mieux ici " Pendant ce temps, ce
dernier fait la leçon à des petits groupes d'enfants, en fonction
de leur âge. Pas plus de trois, en moyenne. Les autres élèves,
bien que livrés à eux-mêmes, sont d'un calme étonnant. Aucun
adulte derrière eux, pourtant ils ne chôment pas. Afin de ne pas
se gêner, tout le monde chuchote. " Je viens d'Aulnay-sous-Bois
(Seine-Saint-Denis), raconte Anthony, 11 ans et demi. J'ai
toujours été dans des classes classiques. Je n'étais pas bon et
j'ai redoublé. Depuis que je suis ici, je me sens mieux. Les
petits me demandent de les aider. J'aime bien leur expliquer. Mes
notes sont meilleures." D'ailleurs, ici, la notion de redoublement
n'est pas la même : en effet, on peut redoubler une seule matière.
Alexandra Echkenazi
Parution du : 03/02/2004 LE TEMOIN DU JOUR DAVID, instituteur "
Les enfants sont plus épanouis " IL TIENT à lui tout seul les 16
élèves de la classe unique de Marchemoret. " Je suis ici depuis
deux ans, raconte David. C'est mon premier poste, j'ai été
volontaire. Mon collègue de Mauregard, lui aussi en charge d'une
classe unique, m'aide beaucoup. Les instits ne sont pas nombreux à
vouloir s'occuper de ce genre de classe. Il faut en effet jongler
avec les programmes scolaires de tous les cycles, c'est du
travail. Puis cela peut faire peur. C'est une organisation
complètement différente. Toutefois, je préfère avoir une petite
classe avec différents âges qu'une classe classique avec beaucoup
d'élèves. Surtout, je suis convaincu que les élèves sont plus
épanouis." L'avantage pour les enfants ? " Les petits sont tirés
vers le haut par les grands et les grands sont sans cesse
sollicités par les petits. S'ils n'arrivent pas à leur expliquer,
c'est qu'ils n'ont pas compris. Pour l'instant, mes CM 2 qui sont
passés en 6e n'ont aucun problème d'adaptation. Et ils sont très
bons. " Alexandra Echkenazi
MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE
L’ALIMENTATION, DE LA PECHE ET DES AFFAIRES RURALES
15 janvier 2004
PROJET DE LOI RELATIF AU DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES RURAUX
DOSSIER DE PRESSE
-
Encourager l’emploi
- Relancer le logement
- Améliorer les services au public
- Préserver et valoriser les espaces naturels et spécifiques
- Un projet issu d’une large concertation
* Annexe
ENCOURAGER L’EMPLOI
La
pluri-activité pour développer l’emploi
Enjeu majeur du développement des territoires ruraux, l’emploi
et l’activité économique font l’objet de dispositions importantes
dans le projet de loi. L’emploi partagé entre différents
employeurs permet d’offrir des emplois qualifiés et permanents,
indispensables pour la dynamique économique de nos campagnes.
Emploi public/privé
Le projet de loi permettra aux communes de moins de 3500
habitants de partager des emplois publics avec des employeurs
privés. Une commune pourra, par exemple, partager avec une
entreprise de travaux agricoles un emploi de conducteurs d’engins.
Le salarié pourra entretenir les accotements de la voirie
communale ou participer aux petits travaux d’entretien et, par
ailleurs, réaliser des travaux pour le compte d’une entreprise
privée.
Les groupements d’employeurs
Pour lever le frein que constitue la responsabilité des
membres du groupement d’employeurs, jusqu’à présent mal organisée,
une réserve défiscalisée pourra être constituée permettant aux
groupements d’employeurs de faire face au risque d’impayé des
salaires et des charges sociales.
Le projet de loi propose d’instaurer par ailleurs la neutralité
fiscale du groupement afin que chaque membre conserve son régime
fiscal au regard de la taxe d'apprentissage. Elle sera étendue au
régime des cotisations sociales.
Quelles solutions proposées pour faciliter l’emploi dans les
territoires ruraux ?
Exemple : un saisonnier refuse un travail en raison de
l'absence de logement gratuit, proche ou d’un loyer abordable.
Solution apportée par la loi : l'article 35 favorise l'émergence
d'une offre de logements pour les saisonniers en mobilisant un
parc immobilier existant dans les exploitations agricoles. Un
amortissement accéléré est prévu pour la réalisation de gros
travaux d'amélioration ainsi qu'un aménagement de la taxe
foncière sur les propriétés bâties et de la taxe d'habitation.
Exemple : un salarié saisonnier a peu de possibilités de se
former, par manque de temps ou de disponibilité.
Solution apportée par la loi : pour améliorer la qualification, le
projet de loi propose l’adaptation des conditions d’accès au congé
individuel de formation des salariés en contrat à durée déterminée
(CDD). Ainsi les secteurs de l’agriculture et du tourisme, gros
pourvoyeurs d’emplois saisonniers, pourront aménager les durées
d’emploi permettant ainsi l’accès à des formations adaptées aux
réalités de leurs secteurs. Une personne ayant accompli une
campagne saisonnière en agriculture puis en station de sport
d’hiver pourra bénéficier d’une formation lui permettant de
pérenniser ces deux emplois.
Le Gouvernement proposera au Parlement de créer le « contrat à
durée déterminée formation », permettant aux saisonniers de se
former entre deux contrats de travail tout en restant lié à
l'employeur. Les frais de formation et de rémunération seront
financés sur le plan de formation de l'entreprise. Le projet
comporte également des dispositions visant à favoriser la
conclusion de contrats de travail qui permettront aux personnes
handicapées d’exercer une activité professionnelle complémentaire
en dehors des ateliers protégés.
RELANCER LE LOGEMENT
Alors
qu’un nombre croissant de Français souhaite s’installer en milieu
rural, durant leur vie active ou pour leur retraite, l’offre de
logement est inadaptée tant en quantité qu’en qualité.
Avec deux fois plus de ruraux que dans les autres pays européens,
la France rurale est un espace ouvert et attractif. En effet,
depuis 1990, la population des communes rurales s'accroît par
l'arrivée de nouveaux résidents, des ménages y installent leur
résidence principale et de nombreux vacanciers y acquièrent des
résidences secondaires.
Mais ce phénomène n’est pas uniforme et certains villages sont en
déclin démographique notamment par manque de logements modernes ou
rénovés. Les maisons de village tombent en ruine : invendables
comme résidence secondaire car disposant de trop peu de terrain,
non louables car dépourvues du moindre confort. Des corps de
fermes sont laissés à l'abandon, le repreneur des terres n’ayant
pas l’utilité de ces bâtiments traditionnels inadaptés aux
contraintes de l'agriculture moderne, que ce soit pour l'élevage
ou la culture.
Quelles
solutions proposées pour améliorer l’offre de logements ?
Exemple : un agriculteur retraité loue ses terres à un
fermier qui n’est pas intéressé par la reprise des bâtiments de
l’exploitation. Inutilisés, les bâtiments sont menacés de
dégradation.
Solution apportée par le projet de loi : il permettra au
propriétaire de reprendre les bâtiments, de les rénover et de les
louer en tant qu'habitation. Le corps de ferme sera ainsi
sauvegardé et valorisé.
Exemple: un jeune couple souhaite reprendre le fonds de
commerce d’une boulangerie et la maison attenante. Or, le
propriétaire de la boulangerie souhaite rester dans cette
maison.
Solution apportée par le projet de loi : le projet de loi (article
36) permettra en effet à l'ancien boulanger d’acheter une autre
maison à proximité, de la rénover et de la louer aux acquéreurs de
la boulangerie. Il bénéficiera ainsi d'avantages fiscaux bien
supérieurs à ceux qui lui auraient été offerts s'il avait choisi
d'investir dans l'immobilier locatif urbain traditionnel : le taux
de déduction forfaire des loyers est porté de 6 % à 40 %.
AMELIORER LES SERVICES AU PUBLIC
L’existence de services marchands et non marchands constitue un facteur déterminant pour l’installation et le maintien de familles dans les territoires ruraux. A ce titre, le projet de loi propose notamment de développer des services de santé de proximité et d’améliorer les services rendus au public.
Développer
les services de santé
L'offre de soins est trop souvent déficitaire en milieu rural.
Les territoires ruraux isolés sont généralement moins bien dotés :
le nombre de médecins par habitant varie dans une proportion de 1
à 4 entre le département le moins pourvu et Paris. La moitié Nord
de la France est particulièrement touchée par cette raréfaction de
services médicaux.
Le projet de loi permettra une meilleure coordination des aides
des collectivités avec les organismes d'assurance maladie, pour
favoriser l'exercice de professions médicales en cabinet de groupe
et la constitution de pôles de soins.
Par ailleurs, le projet de loi entend inciter les médecins à
s'installer en zone rurale. Une indemnité d'étude pourra être
attribuée à tout étudiant en médecine s'il s'engage à exercer
comme médecin généraliste au moins cinq ans en zone déficitaire.
De plus, les collectivités territoriales pourront accorder des
indemnités de logement et de déplacement aux étudiants de
troisième cycle de médecine générale lorsqu'ils effectuent leurs
stages dans les zones déficitaires.
A l’initiative des collectivités locales, dans les zones de
revitalisation rurale (ZRR), les médecins et vétérinaires vont
pouvoir bénéficier d’un allongement de la durée d’exonération de
la taxe professionnelle. La mesure est étendue en dehors des ZRR
dans le cas de vétérinaires ayant un mandat sanitaire.
Un
nouvel essor pour les maisons de services au public
Tirant les enseignements des expériences pilotes de maisons de
services publics, le projet de loi modernise le régime juridique
des maisons de services au public pour permettre l’accueil de
services privés, dans le respect des règles de la concurrence.
Elles pourraient par exemple accueillir des professions libérales
ou artisanales.
Dans ce cadre, l’Office National des Forêts pourra apporter son
concours technique dans le cadre des maisons de services publics
tant en matière de mise à disposition de locaux que de divers
petits services : transport de médicaments, de colis ou de
courrier.
PRESERVER ET VALORISER LES ESPACES NATURELS ET SPECIFIQUES
La préservation de l’équilibre entre les différentes activités du monde rural constitue le troisième volet du projet de loi. Il vise à apporter une réponse adaptée aux problèmes des espaces spécifiques : espaces périurbains, zones de montagne, forêt et zones humides…
Un
nouvel élan pour la montagne
Le volet montagne du projet traduit la volonté de conduire une
véritable politique spécifique en faveur des zones de montagne. En
étroite concertation avec l’Association des Elus de la Montagne
(ANEM), il prévoit d’actualiser la loi Montagne de 1985 pour tenir
compte de la décentralisation et de la diversité des territoires
de montagne. Il prévoit de renforcer sensiblement la collaboration
des collectivités locales et la coordination des structures
administratives concernées par la gestion d’un même massif
montagneux.
Les massifs seront ainsi dotés d’un schéma stratégique qui
engagera l’ensemble des acteurs territoriaux. Il confèrera aux
comités de massif un rôle renforcé permettant de mieux intégrer
les spécificités des massifs en les inscrivant dans les enjeux de
la politique en faveur de la montagne.
Sur le plan économique, le projet de loi offre un nouvel élan aux
activités de montagne. La taxe de séjour perçue par les communes
pourra être affectée aux projets de promotion du tourisme ou de
protection des espaces mis en place dans le cadre des
intercommunalités.
Il propose enfin, de simplifier le régime des Unités touristiques
nouvelles qui régit les aménagements touristiques en montagne.
Valorisation de la forêt
Le projet de loi poursuit l’effort engagé en faveur de la
gestion durable des forêts privées, en introduisant un dispositif
d’encouragement fiscal à l’investissement en forêt (DEFI)
permettant la constitution d’unités forestières viables.
La pérennisation de la gestion des terrains restructurés sera en
outre favorisée par le maintien d’avantages fiscaux accordés en
cas d’apport de ces terrains à un groupement forestier ou à une
société d’épargne forestière ainsi qu’en cas de donation. Le
projet encourage aussi les pratiques pastorales remplissant des
fonctions économiques et environnementales (exemples : le
débroussaillage pour lutter contre les feux de forêts,
l’exonération fiscale pour les associations foncières pastorales
pour les 10 prochaines années).
Préservation des zones humides
Les propositions du projet de loi visent à inverser la
tendance à la dégradation des zones humides (marais, tourbières,
prairies humides, mangrove…). Il prévoit l’exonération totale ou
partielle de la taxe foncière sur les propriétés non bâties dans
certaines zones humides moyennant un engagement de préservation de
ces zones. Les baux ruraux pourront également être adaptés dans
les zones présentant un intérêt stratégique pour l’eau. Pour
rendre compatibles les politiques d’aménagement des territoires
ruraux et l’attribution des aides publiques avec la préservation
de ces zones, il prévoit que la définition des zones humides
figurant dans la loi sur l’eau de 1992 soit précisée.
Modernisation de l’aménagement foncier
Le tiers des espace agricoles se trouve en zone périurbaine ce
qui rend nécessaire de disposer d’un instrument foncier efficace.
20 millions de français vivent dans ces zones où l’on doit à la
fois répondre à leurs attentes environnementales et protéger
l’agriculture pour son importance économique mais aussi pour sa
dimension d’entretien des paysages et du cadre de vie. Le projet
de loi ouvre la possibilité de créer des périmètres de protection
et d’aménagement de ces espaces (PAEN). Les départements en accord
avec les autres collectivités intéressées pourront ainsi utiliser
le droit de préemption dévolu aux Société d’Aménagement Foncier et
d’Etablissement rural (SAFER) afin d’assurer une veille foncière
en conciliant le maintien d’une activité agricole et d’espaces
forestiers. Les SAFER mettront au service des collectivités
territoriales leurs compétences d’opérateurs fonciers.
Afin de valoriser la chasse dans le respect d’un équilibre avec
l’agriculture et la forêt, conformément à la politique conduite
dans ce domaine par Roselyne Bachelot, Ministre de l’Ecologie et
du développement durable, le projet de loi propose de mieux
assurer la protection contre les dégâts du gibier et de mieux
organiser la lutte contre sa prolifération.
Enfin, le projet de loi entend renforcer les capacités
d’intervention des établissements publics impliqués dans la
gestion des territoires ruraux, et notamment les Chambres
d’agriculture et les établissements d’enseignement agricole
UN PROJET ISSU D’UNE LARGE CONCERTATION
Avant
d’engager la rédaction du projet de loi sur le développement des
territoires ruraux, le Gouvernement a voulu recueillir l’avis de
toutes les composantes de la ruralité française (voir la liste
jointe). Il a fait par ailleurs l’objet d’un intense travail
interministériel impliquant principalement le ministère de la
Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du
territoire, le ministère de l’Equipement, des transports, du
Logement et du Tourisme, le ministère de l’Economie, des Finances
et de l’Industrie, et le ministère de l’Ecologie et du
Développement durable.
C’est dans cet esprit qu’Hervé GAYMARD, Ministre de l’Agriculture,
de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales, et
Jean-Paul DELEVOYE, Ministre de la Fonction publique, de la
Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du territoire, ont notamment
chacun reçu les représentants des grandes associations d’élus
locaux : l’Association des Maires de France (AMF), l’Association
des Départements de France (ADF), l’Association des Régions de
France (ARF), l’Association Nationale des Elus de la Montagne
(ANEM), l’Association Nationale des Maires Ruraux (ANMR).
Attachant une grande importance aux « enseignements du terrain »,
Hervé GAYMARD a également nourri sa réflexion de nombreux échanges
à l’occasion d’une centaine de déplacements en régions.
Outre l’ensemble des Organisations Professionnelles Agricoles, le
Ministre a également consulté la plupart des organisations qui
participent de l’activité économique du monde rural : l’Assemblée
Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), l’Assemblée
Française des Chambres de Commerce et d’Industrie (AFCCI),
l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers (APCM), l’Union
Professionnelle Artisanale (UPA) ou l’Observatoire des métiers.
Le ministre a recueilli les propositions des acteurs de la
ruralité : le Conseil National pour l’Aménagement et le
Développement du Territoire (CNADT), l’association Familles
Rurales, la Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR), la
Fédération Nationale pour l’Habitat et le Développement Rural
(FNHDR), l’Association Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat
(ANAH), l’Association Nationale pour le Développement de
l'Aménagement Foncier (ANDAFAR), la Fédération Nationale de la
Propriété Agricole et Rurale, le groupe Monde rural, les Conseils
Economiques et Sociaux Régionaux (CESR) et le Conseil National de
la Montagne (CNM).
Des groupes de travail, largement ouverts, ont parallèlement
travaillé sur des thèmes spécifiques : la pluriactivité, les
groupements d'employeurs, l'agriculture de groupe, l'action
sociale, la politique en faveur de la montagne et du pastoralisme,
les services aux publics, la rénovation du patrimoine bâti, ou la
protection des espaces agricoles péri-urbains.
Enfin, les travaux du Commissariat Général au Plan, de l’Institut
National de la Recherche Agronomique (INRA), et le rapport de la
DATAR « Quelle France rurale en 2020 ? », ont participé à nourrir
la rédaction du projet de loi.
ANNEXE
INSTITUTIONS, ORGANISATIONS, ASSOCIATIONS ET PERSONNALITES CONSULTEES OU AYANT CONTRIBUE A LA PREPARATION DE LA LOI
Institutions
publiques
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et
des Affaires rurales ; Ministère de la Fonction publique, de la
Réforme de l’état et de l’Aménagement du Territoire ; Ministère de
l’Equipement, des Transports, du Logement et du Tourisme ;
Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie ;
Ministère de l’Ecologie et du Développement durable ; Ministère de
la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées ; Institut
National de la Recherche Agronomique (INRA); Délégation à
l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (DATAR);
Institut National des Appellations d'Origine (INAO).
Elus
et organismes de représentation des élus
Daniel HOEFFEL (Ancien Ministre, Sénateur du Bas-Rhin,
Président de l’AMF), Jean PUECH (Ancien Ministre, Sénateur de
l’Aveyron, Président de l’ADF), Gérard LONGUET (Ancien Ministre,
Sénateur de la Meuse, Président de l’ARF), Gérard PELLETIER
(Président de la FNMR), Pierre JARLIER (Président de l’ANEM),
Jacques BARROT (Ancien Ministre, Député de la Haute-Loire,
Président du Groupe UMP à l’Assemblée nationale), Patrick OLLIER
(Député des Hauts-de-Seine, Président de la Commission des
affaires économiques, de l’environnement et du territoire de
l’Assemblée nationale), Emile BLESSIG (Député du Bas -Rhin,
Président de la délégation à l’aménagement et au développement
durable du territoire), Josselin de ROHAN (Sénateur du Morbihan,
Président du Groupe UMP du Sénat), Gérard LARCHER (Sénateur des
Yvelines, Président de la Commission des affaires économiques et
du Plan du Sénat), Jean FRANÇOIS-PONCET (Ancien Ministre, Sénateur
du Lot-et- Garonne, Président de la délégation à l’aménagement et
au développement durable du territoire), Adrien ZELLER (Président
du Conseil national d’aménagement et de développement du
territoire), Jean-Louis DEBRE (Ancien Ministre, Président de
l’Assemblée nationale, Député de l’Eure), Michel BOUVARD (Député
de la Savoie, Président du Conseil national de la montagne),
Christian PONCELET (Président du Sénat, Sénateur des Vosges),
Jacques DERMAGNE (Président du Conseil économique et social),
Jean-François ROBERT (Président de l’Assemblée des conseils
économiques et sociaux régionaux de France), Michel MERCIER
(Président du Groupe UC du Sénat, Sénateur du Rhône), Jacques
PELLETIER (Président du Groupe RDSE du Sénat), Philippe ADNOT
(Délégué du RASNAG (Sénat)), Hervé MORIN (Président du Groupe UDF
à l’Assemblée nationale, Député de l’Eure).
Représentants
d’organisations professionnelles
Présidente de la Confédération Nationale de la Mutualité, de
la Coopération et du Crédit Agricoles, Président de l'Assemblée
Permanente des Chambres d'Agriculture, Président de l'Assemblée
des Chambres Française s de Commerce et d'Industries, Président de
l'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers, Secrétaire
National de la Confédération Paysanne, Président de la Fédération
Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, Président des
Jeunes Agriculteurs, Président de la Coordination Rurale,
Secrétaire Général de la Confédération Nationale des Syndicats
d’Exploitants Familiaux (MODEF), Président de la Section des
fermiers Métayers, Président de la Section Nationale des
Propriétaires Ruraux, Président de la Fédération Nationale de la
Propriété Agricole, Président de la Confédération Française de la
Coopération Agricole (CFCA), Président de Crédit Agricole SA,
Président du Conseil d’administration de la Caisse Centrale
GROUPAMA, Vice-Président du Conseil Général du GREF.
Représentants
d’associations
Président de l’ANDAFAR, Président du Groupe monde rural,
Président de la FNHDR, Président de Sol et Civilisation, Président
du groupe européen “ Ruralité, environnement, développement ”,
Président de l’Assemblée permanente des chambres des métiers,
Président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et
d’industrie, Président de la Conférence permanente du tourisme
rural, Président de la Fédération des parc naturels régionaux,
Président de France nature environnement, Présidente de Familles
rurales, Président des Foyers ruraux, Président du Conseil
Supérieur du Notariat, SAF agriculteurs de France, Maisons
familiales rurales (Enseignement privé agricole).
56 contributions écrites de l’Assemblée nationale, du Sénat, de partis politiques, de nombreuses organisations et associations… ont aussi été prises en compte. La rédaction s’est enfin nourrie des rencontres à l’occasion d’environ 100 déplacements du ministre dans 70 départements.
Rapport de M. Jean-François PONCET, sénateur :
L'exception
territoriale, un atout pour la France
[Le rapport complet, ainsi que les renvois bibliographiques se trouvent à l'adresse : http://www.senat.fr/rap/r02-241/r02-241.html]
Le
rural retrouve au sein du corps social une perspective
positive : aux racines, à l'authentique, s'ajoutent une
montée de l'exigence de cadre et de qualité de vie renouvelant
les exigences de la société. Entre l'urbain et le rural s'est
produite une inversion des valeurs, à la faveur d'une perception
du rural redevenue positive.
Ces mutations, qui accompagnent une banalisation des
comportements et des modes de vie au profit de l'urbain, sont
porteuses de conflits d'usages, et de conflits de valeurs
délicats à gérer dans le cadre d'une politique d'aménagement du
territoire qui se doit de ne pas considérer nos campagnes comme
le résidu d'une civilisation citadine.
Comme le propose Robert Chapuis, en premier lieu il convient de définir « l'espace rural français» au travers de deux définitions possibles, reposant sur des critères plus ou moins quantitatifs. A titre de comparaison, et pour montrer les variations d'un pays à l'autre, on présentera quelques définitions étrangères.
L'espace rural se caractérise par une densité de population relativement faible, par un paysage à couverture végétale prépondérante (champs, prairies, forêts, autres espaces naturels), par une activité agricole relativement importante, du moins par les surfaces qu'elle occupe.
En
France, durant de nombreuses décennies, le découpage du territoire
reposait sur la notion d'agglomération ou unité urbaine basée sur
la continuité de l'habitat. Il s'agissait d'un ensemble de
communes dont le territoire était partiellement couvert par une
zone bâtie d'au moins 2 000 habitants. Dans cette zone
bâtie, les constructions étaient séparées de leurs voisines de
moins de 200 mètres. Les campagnes, ou espaces ruraux, étaient en
quelque sorte le négatif des agglomérations.
A présent, l'INSEE distingue toujours deux grands types d'espaces,
mais avec des définitions différentes : d'une part, l'espace
à dominante urbaine où sont inclus, outre les pôles urbains, les
couronnes périurbaines et les communes multipolarisées (plus de
40 % de la population active y travaillent dans une aire
urbaine), d'autre part l'espace à dominante rurale, lui-même
divisé en sept sous-types.
Si l'on peut incontestablement considérer comme rurales les
communes de l'espace à dominante rurale, la question se pose
toutefois de savoir si les couronnes périurbaines et les communes
multipolarisées peuvent être caractérisées comme rurales. On
répondra ici par l'affirmative car, si ces communes sont
fonctionnellement dépendantes des pôles urbains, leurs habitants
sont massivement d'accord pour estimer qu'ils habitent la campagne
et la couverture végétale y reste très prépondérante : nous
les inclurons donc dans l'espace rural aux côtés de l'espace à
dominante rurale.
Ainsi défini, l'espace rural comptait 22,8 millions
d'habitants en 1999 (22,2 millions en 1990). Cette
définition a cependant l'inconvénient de considérer que l'espace
rural s'organise en partie en fonction de la proximité et de la
taille des villes : même si ce « modèle » de la
campagne correspond largement à la réalité, il est cependant
réducteur de la complexité rurale.
Ces
définitions sont extraordinairement variées puisque l'annuaire
des Nations Unies en recense une centaine. La méthode la
plus courante consiste à fixer une taille limite entre ville et
campagne, limite qui varie cependant sensiblement d'un Etat à
l'autre. Le seuil des 2 000 habitants par unité
administrative de base (la commune pour la France, par exemple),
le plus utilisé, a été choisi dans des pays aussi différents que
la France, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, Israël,
l'Ethiopie, le Liberia, le Honduras, la Bolivie, Cuba ; la limite
très voisine de 2 500 habitants, elle aussi fréquente, est
utilisée aux Etats-Unis, au Mexique, au Venezuela, à Porto-Rico, à
Bahrein. Le seuil des 5 000 habitants est retenu dans
plusieurs pays d'Afrique (Cameroun, Soudan, Tchad) ainsi qu'en
Inde, en Iran, en Autriche, en Tchécoslovaquie. La limite peut
cependant monter jusqu'à 10 000 habitants (Sénégal,
Jordanie, Portugal) et même à 50 000 au Japon, pour tomber à
1 000 habitants au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, à
500 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à 400 en Albanie et à 200 dans
les pays scandinaves.
Certaines définitions étrangères intègrent d'autres critères, en
plus de la taille : nature des activités (pourcentage d'actifs
agricoles relativement élevé par exemple), densité maximum de
population (390 habitants/km² en Inde), manque de certains
équipements (au Cameroun, en Inde). Enfin, les critères sont
parfois purement administratifs : les chefs-lieux d'un certain
niveau peuvent être considérés comme des villes, quelle que soit
leur population, ou bien l'administration dresse elle-même la
liste des villes (plusieurs pays africains, ainsi que la Hongrie).
La notion d'espace rural est donc floue et varie d'un pays à
l'autre. De ce fait, il faut se donner une
définition précise et s'y tenir si l'on veut pouvoir suivre des
évolutions. Nous retiendrons ici la deuxième définition, celle
de l'INSEE, pour laquelle des statistiques globales sont
disponibles et qui, rappelons-le, inclura dans l'espace
rural les communes des couronnes périurbaines et celles des
espaces multipolarisés que nous regrouperons sous le terme
générique de "communes périurbaines".
Selon Robert Chapuis, les espaces ruraux ont connu trois transformations majeures au cours de ces vingt dernières années, certaines déjà largement amorcées précédemment, d'autres apparues plus récemment.
L'image
d'un monde rural replié sur lui-même, d'un mode de vie rural
particulier et autonome n'est évidemment plus de mise. Les
ruraux français se sont ouverts sur la planète entière par
l'intermédiaire de la télévision (la quasi totalité des ménages en
est dotée et les ruraux sont des téléspectateurs particulièrement
assidus), de l'internet (même si ce média est encore moins utilisé
qu'en ville), des voyages touristiques, etc. Les agriculteurs ont
été soumis aux pressions de l'Organisation Mondiale du Commerce
dont les décisions ont fortement contribué à l'inflexion de la
Politique agricole commune vers une baisse des prix agricoles et
un soutien direct aux agriculteurs, etc. Les entreprises
industrielles rurales, agro-alimentaires ou autres, sont désormais
soumises à une concurrence mondiale.
Les ruraux se sont ouverts sur l'Europe. La PAC règle plus
que jamais la vie et le revenu de nos agriculteurs. L'orientation
vers une agriculture plus durable a amené ces derniers à utiliser
des techniques plus respectueuses de l'environnement (la
consommation des engrais chimiques est en baisse). La mise en
place d'une politique régionale européenne a eu des impacts,
significatifs même s'ils restent limités, sur les campagnes
(Objectif 5b).
Les ruraux se sont ouverts sur le territoire national :
85 % des ménages ruraux sont dotés d'une voiture et souvent
de deux, le réseau routier et autoroutier s'est étendu et
amélioré, les liaisons ferroviaires sont devenues plus rapides,
parfois il est vrai aux dépens des dessertes locales ; les
ruraux se sont mis à partir en vacances, même si c'est moins
longtemps, moins souvent et moins loin que les citadins.
Les ruraux se sont ouverts sur leurs voisins. Ceux de la ville
qu'ils côtoient plus souvent qu'autrefois puisqu'ils vont
eux-mêmes souvent travailler en ville ou y faire leurs courses, ou
parce qu'ils voient s'installer dans leur propre village des
citadins en mal de terrain à bâtir bon marché et de tranquillité.
Les ruraux se sont ouverts également sur leurs voisins des autres
villages : « l'esprit de clocher » recule avec la
mobilité des individus. Les associations pluricommunales
fleurissent à la campagne et surtout l'intercommunalité progresse
avec une rapidité qui déjoue les prévisions : les "pays"
connaissent un réel succès (même si celui-ci est inégal selon les
régions), les communautés de communes se multiplient à un rythme
rapide, au risque, il est vrai, d'une superposition des
circonscriptions d'administration ou de projet, dans laquelle les
élus eux-mêmes se perdent parfois ; au risque également d'une
concurrence avec les conseillers généraux ou au contraire d'une
mainmise de ces derniers sur ces nouvelles circonscriptions ; au
risque enfin d'une concurrence avec les régions qui s'intéressent
elles aussi aux espaces ruraux.
Cette ouverture sur le monde, cette mobilité des hommes et des
idées impliquent une mutation des comportements et des
représentations à la fois chez les ruraux et chez les citadins.
Les comportements spécifiquement ruraux n'existent plus
vraiment : bien des ruraux sont plus ou moins
« urbains » comme en témoignent la progression
des départs en vacances et des voyages lointains, la
multiplication de nouvelles associations locales (sportives,
culturelles, musicales, d'animation, du troisième âge, etc.), le
rapprochement du vote des ruraux (par ailleurs très différencié)
de celui des citadins, sauf exceptions locales. L'image, plutôt
négative, que les ruraux avaient traditionnellement d'eux-mêmes et
de la campagne (retard, isolement, etc.) s'est inversée : ils sont
fiers aujourd'hui d'habiter la campagne, de bénéficier du calme,
de la nature, du "bon air" et regardent avec une certaine
condescendance les citadins soumis, selon eux, au bruit, à la
pollution, à l'insécurité, à l'entassement ...
L'image négative que les citadins avaient traditionnellement de
la campagne s'est inversée également : celle-ci est devenue
symbole d'identité à défendre, de patrimoine à valoriser, de
nature et de paysage à conserver, de calme et de sécurité à
préserver. Moins qu'un espace agricole, l'espace rural est
désormais pour les citadins un espace de détente, une réserve de
nature et, pour certains, un cadre de vie désiré. Les citadins
estiment désormais avoir un droit de regard sur l'espace
rural : ils sont sensibilisés aux pollutions agricoles et à
la transformation des paysages par l'urbanisation, par
l'implantation d'axes de communication, par les reboisements, les
remembrements, les friches, etc.
A un niveau plus concret, l'espace rural a connu des
transformations profondes, à la fois dans ses structures
démographiques et dans ses structures sociales.
Globalement
les campagnes ne se dépeuplent plus depuis 1975 . Alors que
leur population avait encore un peu diminué entre 1968 et 1975,
elle se met à augmenter de près de 1 % par an entre 1975 et
1982 (soit trois fois plus vite que la population urbaine), puis
encore de 0,7 % entre 1982 et 1990, enfin de 0,5 % entre
1990 et 1999.
Cette évolution se double d'un processus d'inversion de la
dynamique démographique des espaces ruraux à partir de 1975.
Avant cette date, les campagnes françaises perdaient des
habitants en raison de soldes migratoires déficitaires non
compensés par l'excédent naturel ; depuis, ces territoires
profitent d'une croissance démographique grâce à un solde
migratoire à présent positif, compensant largement les scores
négatifs des variations naturelles.
Ce
renversement est d'autant plus étonnant qu'à chaque recensement
les communes les plus dynamiques, qui sont généralement les plus
proches des agglomérations urbaines, sont absorbées
statistiquement par ces dernières. Cependant, ce tableau global,
qui pousse à l'optimisme pour l'avenir de l'espace rural, doit
être fortement nuancé (Tableau 5.2). En effet, les communes
rurales connaissent des évolutions contrastées. La plus
spectaculaire des transformations est évidemment celles qui touche
les communes proches des agglomérations.
En effet, la population des agglomérations a comme débordé sur
les communes rurales voisines, par installation de ménages
citadins qui conservent généralement leur emploi en ville et font
donc chaque jour des navettes pour se rendre de leur résidence
rurale à leur travail en ville. La hausse du niveau de vie,
l'amélioration et le développement des voies de communication, le
coût moins élevé des maisons et des terrains à bâtir, les aides au
logement qui encouragent l'accession à la propriété ont permis à
certaines catégories de ménages de réaliser leur désir de posséder
une maison individuelle et d'acheter la ou les voitures
nécessaires à leur installation à la campagne.
Il s'agit donc d'une nouvelle forme d'extension de la ville plus
que d'une « renaissance rurale », puisque la dépendance
au pôle urbain est manifeste : la majorité des emplois et des
services se trouve dans le pôle urbain, la majorité des achats s'y
réalise grâce à la forte mobilité des ménages périurbains.
Cependant, comme indiqué plus haut, cet espace périurbain peut
être considéré comme encore rural par certains côtés, notamment
par son paysage à dominante de cultures, de prairies et de forêt,
par la prédominance de l'habitat individuel, par une densité de
population relativement faible (environ 70 habitants/km²), par des
commerces et des services locaux encore insuffisants, et par
l'impression des périurbains eux-mêmes d'habiter la campagne... Il
est important de reconnaître l'originalité de cet espace mi-rural,
mi-urbain (qualifié parfois de « rurbain ») car la plus
grande partie du renouveau démographique des campagnes doit lui
être attribué.
La notion d'unité urbaine repose sur la continuité de
l'habitat. Il s'agit d'un ensemble de communes dont le territoire
est partiellement couvert par une zone bâtie d'au moins
2 000 habitants. Dans cette zone bâtie, les
constructions sont séparées de leurs voisines de moins de 200
mètres.
Le pôle urbain est une unité urbaine qui offre 5 000
emplois ou plus, et qui n'appartient pas à la couronne périurbaine
d'une autre pôle urbain.
Une aire urbaine est un ensemble de communes, d'un seul
tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des
communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au
moins 40 % de la population résidente ayant un emploi
travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.
La couronne périurbaine (d'un pôle urbain) est l'ensemble
des communes de l'aire urbaine à l'exclusion de son pôle urbain.
Les communes multipolarisées sont les communes rurales et
les unités urbaines situées hors des aires urbaines, dont au moins
40 % de la population résidente ayant un emploi travaille
dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une
seule d'entre elles, et qui forment avec elles un ensemble d'un
seul tenant.
Les communes des couronnes périurbaines et les communes
multipolarisées sont des communes périurbaines.
La ville-centre est la commune la plus importante de l'unité
urbaine.
L'ensemble des pôles urbains et des communes périurbaines forme
l'espace à dominante urbaine.
L'espace à dominante rurale est l'ensemble des communes
qui n'appartiennent pas à l'espace à dominante urbaine. Il
comprend à la fois des petites unités urbaines et des communes
rurales.
Un pôle rural est une commune rurale ou une unité urbaine
qui offre de 2 000 à moins de 5 000 emplois et dont
le nombre d'emplois offerts est supérieur ou égal au nombre de
résidents actifs.
L'espace rural sous faible influence urbaine est
constitué de communes dont au moins 20 % de la population
résidente ayant un emploi travaille dans les aires urbaines.
L'espace rural isolé est la complément de toutes les
autres catégories.
Source : INSEE
Avant
1975, la population des communes périurbaines augmentait déjà,
alors que celle des autres communes rurales continuait de diminuer
rapidement. Depuis cette date, la population de nombreuses autres
communes rurales s'est mise à augmenter également, quoique
beaucoup plus lentement. Il en résulte que la désertification
ne frappe plus qu'une minorité de communes rurales.
Entre 1975 et 1982, la croissance atteint + 2,4 % par an
dans les premières, alors qu'elle est à peine positive dans les
secondes (+ 0,1 %) ; entre 1982 et 1990, le rythme de
progression des communes périurbaines se tasse (1,7 %), mais
celui des communes non périurbaines reste identique ; entre 1990
et 1999, l'écart se resserre mais reste nettement en faveur des
premières (+ 1 % par an contre + 0,2 %).
Entre 1975 et 1999, les communes périurbaines ont vu leur
population augmenter de 70 % et aujourd'hui environ 10
millions de personnes y résident, soit près de 16 % de la
population française, contre 24 % dans les autres communes
rurales.
Taux
de variation annuelle de la population en France depuis 1968 et
par types d'espace
Période |
Soldes |
Pôles urbains |
Communes |
Espace à |
1968-1975 |
Solde total |
+ 1,13 |
+ 1,58 |
- 0,32 |
Solde naturel |
+ 0,84 |
+ 0,36 |
+ 0,08 |
|
Solde migratoire |
+ 0,31 |
+ 1,24 |
- 0,40 |
|
1975-1982 |
Solde total |
+ 0,21 |
+ 2,39 |
+ 0,09 |
Solde naturel |
+ 0,63 |
+ 0,28 |
- 0,14 |
|
Solde migratoire |
- 0,44 |
+ 2,15 |
+ 0,23 |
|
1982-1990 |
Solde total |
+ 0,38 |
+ 1,75 |
+ 0,11 |
Solde naturel |
+ 0,62 |
+ 0,41 |
- 0,11 |
|
Solde migratoire |
- 0,25 |
+ 1,37 |
+ 0,22 |
|
1990-1999 |
Solde total |
+ 0,27 |
+ 0,97 |
+ 0,20 |
Solde naturel |
+ 0,55 |
+ 0,37 |
- 0,14 |
|
Solde migratoire |
- 0,28 |
+ 0,60 |
+ 0,34 |
Source : INSEE
Le processus de périurbanisation : le cas dijonnais
|
Couronne périurbaine |
Pôle urbain |
1962 |
40 923 |
159 486 |
1968 |
42 621 |
189 641 |
1975 |
49 929 |
217 735 |
1982 |
61 294 |
218 984 |
1990 |
70 620 |
230 451 |
1999 |
77 461 |
236 953 |
Source : INSEE
Jusqu'en 1968, la croissance se réalise essentiellement sur l'agglomération. Entre 1968 et 1975, l'agglomération croît encore rapidement, mais la couronne périurbaine commence à s'étoffer. Entre 1975 et 1999, la l'agglomération ne s'accroît plus que lentement alors que population de la couronne augmente de moitié.
Les
communes rurales non périurbaines n'évoluent pas toutes au même
rythme. Si l'on retient les définitions de l'Insee, le rural isolé
voit sa population s'éclaircir encore (mais à un rythme ralenti).
Les pôles ruraux maintiennent avec peine la leur, alors que la
périphérie des pôles ruraux et l'espace rural sous faible
influence urbaine (un périurbain lointain en quelque sorte)
progressent à raison de + 0,5 % par an environ.
Un mouvement de périurbanisation qui n'est pas propre à la
France
Le processus de périurbanisation a débuté dans les années 1940 aux
Etats-Unis, a gagné les grandes métropoles d'Europe occidentale
(Londres en particulier) dans les années 1950-60 et s'est
manifesté dans les grandes villes d'abord, puis dans les villes
moyennes et petites sous l'effet notamment de la généralisation de
la voiture.
Cependant la nature de la périurbanisation n'est pas tout à fait
la même dans les différents pays d'Europe (les densités de
population et l'organisation urbaine n'y sont pas comparables) et
les façons de la traiter y sont différentes, même dans des pays
très proches les uns des autres : sa diffusion est acceptée en
Belgique, alors que l'on tente de la contenir aux Pays-Bas.
De ces constats plusieurs types de conclusions, parfois
contradictoires, peuvent être tirées. L'espace rural est
différencié, mais ces différences s'estompent : par exemple,
l'écart entre l'espace à dominante rurale de l'INSEE (qui
recouvre les pôles ruraux et leur périphérie, ainsi que le rural
sous faible influence urbaine et le rural isolé) et les
communes périurbaines se réduit.
Dans l'espace à dominante rurale lui-même, la situation du
rural isolé s'améliore (le solde total n'est plus que
légèrement négatif entre 1990 et 1999), mais celle des pôles
ruraux tend à se détériorer : leur solde n'est plus qu'à
peine positif au cours de la même période. A ces constats, il faut
ajouter que les mêmes types d'espaces peuvent avoir des
comportements démographiques assez différents selon qu'ils sont
situés dans des régions dynamiques ou en difficulté (mieux vaut
être rural isolé en Provence-Alpes-Côte-d'Azur qu'en Limousin),
selon qu'ils sont localisés à proximité d'agglomérations en
croissance ou en déclin : l'extension du périurbain, réduite dans
le Nord et l'Est en crise, est large dans le Sud-Ouest et dans le
Sud-Est.
Ces profondes transformations démographiques se sont traduites par de véritables mutations de la population résidente. Dans les communes périurbaines, les agriculteurs ne représentent plus désormais que 3 % de la population active.
Les
cadres supérieurs et surtout moyens forment maintenant plus du
tiers du total et les employés 30 % ; ces derniers sont
aussi nombreux que les ouvriers dont le nombre diminue mais se
maintient cependant mieux qu'en ville. Dans l'espace à dominante
rurale lui-même, les agriculteurs ne forment plus que 8 %
des actifs. Les cadres sont certes moins nombreux que dans les
communes périurbaines mais ils comptent cependant pour près du
quart des actifs et les employés pour près de 30 % :
ce sont ici les ouvriers qui dominent avec un bon tiers du
total.
Dans la population non active, la montée en puissance des
retraités est particulièrement spectaculaire. Ils représentent
désormais environ 15 % de la population totale dans l'espace
périurbain et près du quart dans l'espace à dominante rurale.
Signe d'un vieillissement de la population rurale et donc d'un
affaiblissement de son solde naturel (négatif dans l'espace à
dominante rurale), la population des retraités joue souvent un
rôle d'animation et de dynamisation de l'espace rural.
L'évolution
la plus spectaculaire concerne la rapide diminution de l'emploi
dans l'agriculture : entre 1990 et 1999, plus du quart des
emplois agricoles a disparu. Désormais les agriculteurs
exploitants sont marginaux dans la population active française
(2,5 % des actifs) et même dans la population rurale. Ce
délestage de l'agriculture se traduit par la perte partielle ou
totale du pouvoir municipal par les agriculteurs qui gardent
malgré tout un pouvoir non négligeable grâce à la possession ou à
l'exploitation de la terre.
A l'inverse, le nombre des emplois non agricoles augmente,
surtout il est vrai dans les communes périurbaines (plus de
20 % de croissance entre 1990 et 1999). Ces communes
reçoivent en effet à la fois des entreprises industrielles
chassées des villes par la pression foncière ou par des problèmes
environnementaux ou bien attirées à la campagne par la
disponibilité en terrain ; elles voient également s'installer
des grandes surfaces commerciales, des entreprises de transport ou
de services (privés ou publics) qui se développent en même temps
que la population.
Dans l'espace à dominante rurale, plus éloigné par définition des
agglomérations, le potentiel d'emplois non-agricoles progresse
modestement (+ 8 %), grâce essentiellement aux services
publics et aux services aux particuliers (services de santé
notamment, en rapport avec le vieillissement de la population) car
l'emploi industriel a tendance à s'éroder : s'il progresse
légèrement (d'environ 7 % entre 1990 et 1999) dans
l'agro-alimentaire qui fournit un quart des emplois industriels,
il diminue dans les industries de biens intermédiaires qui
assurent 45 % de ces emplois.
Au « ghetto paysan », issu de l'exode des catégories non paysannes vers les villes, a succédé un espace rural pluriel, constitué de différents sous-catégories selon que l'on considère l'usage qui en est fait, son dynamisme ou ses caractéristiques générales.
Philippe
Perrier-Cornet distingue trois types d'usages de l'espace rural
(avec comme définition l'espace à dominante rurale selon sa
définition de 1999) : la « campagne cadre de vie », la
« campagne ressource » et la « campagne
nature ».
La première est une campagne résidentielle, celle que choisissent
les citadins qui viennent s'installer dans les espaces
périurbains, impliquant un étalement de la population autour des
villes et donc une logique volontariste de transfert d'équipements
vers ces nouvelles populations. Cependant, cette organisation des
campagnes autour des villes peut nuire au développement des
premières, dans un contexte où les secondes ont leur organisation
propre.
La "campagne ressource" est une campagne productive à la fois de
produits agricoles et de biens industriels : 26 % des
emplois relèvent du secteur industriel, contre 14.2 % du
secteur agricole. Le reste des emplois est fourni par la
construction et le secteur tertiaire.
Enfin la « campagne nature » inclut les espaces naturels plus ou moins protégés, comme les parcs nationaux et régionaux, les réserves diverses (ZNIEFF, Natura 2000), etc.
2. Trois types de dynamiquesLes
espaces ruraux peuvent également être classés selon leur dynamisme
(Figure 5.2).
Les espaces périurbains, très dépendants des villes pour les
emplois comme pour les commerces et les services, connaissent une
croissance démographique encore rapide malgré un ralentissement
récent et un rajeunissement de leur population.
Au contraire, les espaces ruraux dits « profonds » (ou
« fragiles »), éloignés des villes, gardent un accès
difficile aux services publics, une couverture en téléphonie
mobile insuffisante, des temps d'accès aux réseaux de transport
rapides encore longs, comme dans une partie du Massif central, du
Sud-ouest et des Alpes du Sud ; ils voient leur population
vieillir et connaissent un certain déclin démographique, malgré un
accueil important de retraités.
Enfin des espaces ruraux dits « vivants », plus ou moins
éloignés des villes, gardent un certain équilibre démographique
grâce au tourisme ou à des industries traditionnelles adaptables
ou à des industries agro-alimentaires récentes soutenues par une
agriculture dynamique.
La confusion agricole/rural entretenue à cette époque aboutit à considérer l'aménagement rural comme un accompagnement de l'activité agricole. L'aménagement du territoire est essentiellement pris en charge par un Etat tutélaire. Cependant, certains dispositifs, comme les plans d'aménagement rural (PAR), indiquent un certain désir de prendre en compte l'ensemble des activités et non plus de la seule activité agricole, ainsi qu'un souci de concertation avec la population ou du moins avec ses élus.
La
procédure des Contrats de Pays a été lancée à partir de 1975.
« L'objectif était de freiner un processus de dévitalisation
de l'espace rural [...]. Pour cela, les élus locaux, sous
l'autorité du sous Préfet, s'associaient autour d'un projet de
développement portant notamment sur l'animation économique, la
revalorisation du patrimoine, la création de services
intercommunaux, le soutien à l'emploi [...].
Avec les contrats de pays, on passe [...] d'une politique centrée
sur des équipements publics et sur la recomposition de structures
agricoles, à une politique qui s'attache aux particularités de
l'espace qu'elle entend traiter tout en associant les
destinataires [...].
Si ces contrats de pays n'ont eu qu'un effet limité du point de
vue économique, ils ont permis aux élus locaux de faire
l'apprentissage de la coopération intercommunale et, d'autre part
aux collectivités territoriales régionales et départementales de
nouer des relations privilégiées avec l'espace rural, relations
qui se sont renforcées avec la décentralisation ».
Les lois de décentralisation des années 1982 et 1983 renforcent
les pouvoirs de la Région en matière d'aménagement du territoire,
y compris rural, et donnent aux communes le droit d'élaborer et
d'approuver des chartes intercommunales.
L'Union européenne devient également un partenaire incontournable,
avec la réforme des fonds structurels de 1988 et la mise en place
de l'objectif 5b en faveur des zones rurales fragiles, puis
avec la politique environnementale.
Dans la seconde moitié des années 1990, les lois
« Pasqua » puis « Voynet »,
« Chevènement » et « Gayssot » visent à
réorganiser le territoire sur des bases nouvelles ; ainsi,
Communautés de communes ou d'agglomération, ou Pays ont déjà, ou
devraient avoir un impact certain sur l'espace rural.
L'impact
réel des politiques d'aménagement rural est délicat à apprécier en
raison de la diversité des intervenants et de l'éclatement des
politiques d'aménagement qui a suivi la réforme régionale en
France : par exemple, la politique des Chartes intercommunales a
beaucoup varié d'une région à l'autre et le bilan de leurs mises
en oeuvre n'a pas été dressé. Il est plus difficile encore à
établir pour les lois « Voynet » et
« Gayssot » dont l'impact commence seulement à se faire
sentir.
En ce qui concerne la politique européenne, « les politiques
relevant de l'objectif 5b ont joué un rôle souvent non
négligeable, quoique variable (...) et que la politique régionale
européenne va marquer fortement de son empreinte la décennie
quatre-vingt-dix ».
L'impression prévaut cependant que l'espace rural s'est beaucoup
plus transformé sous l'effet des mécanismes technico-économiques,
politiques, sociaux et culturels généraux que sous l'impact des
politiques spécifiques d'aménagement de l'espace rural : les
politiques d'aménagement, quoique significatives, semblent n'être
intervenues qu'à la marge dans ces transformations.
Comme le soulignent F. Damette et J. Scheibling , les
processus en cours, dépassant le cadre national, sont bien ceux
d'une « emprise grandissante de la ville sur l'espace rural
qui change de nature » en fonction des logiques économiques.
La désertification, longtemps perçue comme une fatalité, tend à
s'atténuer. Une société rurale, qui n'est plus une société
paysanne, se recompose par adjonction de populations urbaines et
de modes de vie citadins, modelant l'espace à son image.
« Qu'importe si les néo-ruraux sont d'anciens citadins ou des
urbains déguisés. Cette population, amalgamée à l'ancienne
population rurale, fait de l'espace rural son lieu de résidence et
son lieu d'activité en assumant les héritages » [...].
« Autrefois, l'espace rural correspondait à un espace
sociétal parce qu'il était à la fois la base de l'économie locale
et de celle du pays, le support d'une société paysanne.
Aujourd'hui, [...], « on assiste à la disparition progressive
de l'opposition millénaire entre la ville et la campagne ».
Depuis un quart de siècle, les campagnes françaises ont été
affectées par une triple mutation sans précédent, à savoir :
une ouverture sur le reste du monde, avec des interactions
croissantes avec les villes, aboutissant progressivement à
l'émergence de synergies. Progressivement la dichotomie villes -
campagnes cède le pas à un système unique dans lequel se
développent des synergies, des interpénétrations fonctionnelles et
comportementales ;
un redressement démographique faisant que globalement les
campagnes ne se dépeuplent plus depuis 1975, en dépit d'une
inversion de la dynamique qui, à l'inverse de naguère, est
aujourd'hui activée grâce à des soldes migratoires positifs
compensant largement les déficits naturels ;
enfin, l'analyse du développement économique dévoile une
poussée significative de l'emploi tertiaire, et surtout une
résorption de l'activité agricole.
Reste que ces tendances générales méritent d'être nuancées par la
prise en compte de la pluralité des espaces ruraux qui ne
présentent pas tous des trajectoires d'évolution comparables.
Au-delà des fonctions résidentielles et touristiques que souvent
on lui prête, les espaces ruraux peuvent prétendre accueillir,
grâce à leurs qualités intrinsèques, une pluralité d'activités
susceptibles de jouer un rôle de catalyseur du développement
économique, donc de générer un fonctionnement socio-économique
moins dépendant des polarités urbaines.
Ainsi pourraient se déployer les activités tertiaires (médicales
par exemple) liées à la croissance de la population. Le tissu
industriel pourrait se développer par le biais des unités
existantes (districts industriels, industries agro-alimentaires)
ainsi que par la création de nouvelles entreprises attirées par un
coût de main-d'oeuvre inférieur à celui de la ville, une ambiance
sociale moins crispée et des aménités environnementales qui
disparaissent dans l'espace urbain ...
14 JANVIER - Rencontre au ministère avec Jean DAVID
La rencontre a duré environ une heure. Notre interlocuteur connaît apparemment bien le sujet et est un des principaux rédacteurs du texte sur les réseaux d’école. Nous saurons reprendre contact avec lui au moins par écrit, pour des questions supplémentaires.
Après une présentation de la FNER nous avons évoqué avec lui différents points contenus dans ce texte [...]
Bien sûr pas de grands changements, mais des précisions sur la forme et aussi le contenu du projet qui devrait continuer d’évoluer.
Mise en place des réseaux
-Il s’agit d’un cadre pour guider la mise en place des réseaux. A l’intérieur de ce cadre, chacun sera libre.
-Face à nos inquiétudes et nos réserves, J.David a bien insisté sur la question du schéma territorial qui sera proposé par l’IA. Le schéma territorial est un dispositif pour permettre un aménagement cohérent de l’espace.
Tout devra être fait dans la concertation, sans contrainte et sur la base du volontariat. Si une école ne souhaite pas faire partie d’un réseau, on ne lui imposera pas.
-Il a tenté de nous rassurer sur la question du modèle unique que nous craignons.
Il n’y aura pas de modèle unique, la taille du réseau pourra être variable. Il n’est pas question de regrouper le plus possible. Les réseaux existants (même ceux créés à l’initiative du terrain) ne seront pas remis en cause. C’est une erreur si cela se produit.
L’objectif est de mettre en place d’ici 2006 environ 600 réseaux, en sachant qu’il en existe 250. Cela ne fera que 4 à 5 nouveaux réseaux par département.
Il nous a dit que la phrase relative aux écoles à 1 ou 2 classes était à retirer. C’est une erreur. Nous n’étions pas les premiers à en parler !! Elle s’appuyait sur l’idée de la “structure idéale” de base (l’école à 3 classes) la plus intéressante définie dans le rapport Mauger.
En réponse aux questions récentes sur le taux d’encadrement, sur le poids des “faibles effectifs” ruraux dans la carte scolaire:
“Il vaut mieux maintenir un poste dans une zone rurale isolée, et ne pas créer de poste en ville, quitte à avoir des classes un peu chargées C’est la notion du minimum de service public à la campagne qu’il faut défendre !”
Il ne s’agit pas d’opposer la ville à la campagne, nous en sommes aussi convaincus à la FNER.
Le projet de réseau:
Une précision:l’IA donne une lettre de mission au coordonnateur de réseau sur la base d’un projet de réseau mis au point et rédigé en concertation par le conseil de réseau.
Il n’est pas exclus que le coordonnateur déchargé complètement puisse ponctuellement prendre en charge un groupe d’élèves ou participer à une organisation particulière.
Formation:
Des formations seront mises en place pour toutes les personnes concernées (IEN, IA, mais aussi étudiants en formation initiale, directeurs, coordonnateurs...)
Aspect pédagogique:
Il a bien insisté sur un des objectifs qui est de regrouper les enfants, pour qu’il y ait plus d’émulation, de dynamisme, pour remédier au manque d’ambition des élèves pour leur futur scolaire, constaté en milieu rural. (Cf: travaux de l’Observatoire de l’Ecole Rurale) C’est la question de la fameuse masse critique sur laquelle il refuse de revenir.
Permettre à tous les élèves de profiter d’intervenants en arts plastiques, langues, informatique... Nous préférons favoriser la polyvalence des enseignants et développer un travail d’équipe dans le réseau en utilisant les compétences de chacun.
Aspect financier:
La mise en place des réseaux pourra permettre de clarifier les choses pour éviter la gestion de faits et les problèmes d’utilisation de subventions municipales. La mise en réseau rendra possible une péréquation par rapport au budget fournitures par exemple.
Dans les réseaux existants, il s’avère par endroits qu’il y a moins de gaspillage d’argent.
_______________________________
Il s’est présenté à nous comme un défenseur de l’école rurale, et en particulier au ministère où peu de gens connaissent vraiment l’école rurale et où les idées sont parfois fausses (archaïque, coûteuse, etc....) Il nous a dit qu’il s’intéressait à nos idées et qu’il aimait bien notre état d’esprit (parents, élus, enseignants....) et notre attachement à la petite structure ouverte sur l’extérieur, initiatrice d’un travail en réseau. [...]
Réseaux : statuts, textes, réactions...
I- Les textes (sous une autre forme, ces textes ont paru dans un "dossier de presse")
Ci-dessous à gauche, les
propositions ministérielles, à droite notre analyse
(pour retrouver le texte ministériel en un seul tenant,
sélectionnez la colonne de gauche puis dans le menu "tableau",
choisissez "fusionner les cellules")
|
Autant le dire d'emblée, le texte des
propositions ministérielles ne nous convient guère :
il apparaît comme un plaidoyer pour des regroupements
de type administratif, bureaucratique, s'appuyant
davantage sur des affirmations souvent gratuites que
sur une véritable démonstration. Il est de plus
totalement partial, occultant à peu près tous les
atouts des petites structures non regroupées. Il est
enfin suffisamment imprécis pour que chacun puisse y
trouver son compte, par exemple en mélangeant
subtilement RPI, regroupement, réseau, au point qu'à
plusieurs reprises, on ne sait même pas lequel de ces
trois concepts sous-tend la phrase qu'on lit... |
Actuellement,
un tiers des communes n'ont plus d'écoles et près de la
moitié des écoles ne dépassent pas quatre classes. Si on
n'y prend garde, l'évolution naturelle conduira les
enfants vers les écoles les plus importantes et les
mieux équipées. Elle accentuera la désertification
d'une grande partie du territoire. Les propositions qui
sont faites s'inscrivent dans le cadre d'une réflexion
pédagogique. Il s'agit aussi de permettre à l'école de
contribuer à redonner vie à des territoires fragiles. Le
rapport de l'inspection générale de juin 2003
rappelle avec force que l'école est “ un bien commun par
excellence ... et une école première où s'exerce et se
joue, pour la première fois dans la scolarité des
enfants l'égalité des chances ”. Il insiste sur le rôle
non négligeable de l'organisation de l'école sur la
réussite scolaire. |
Attention : il
n'y a pas d'évolution "naturelle" ! Il y a des
évolutions démographiques qui montrent - globalement -
l'arrêt de l'exode rural, et même une légère inversion
de la tendance (bien que certaines régions continuent à
se désertifier), ainsi que des évolutions dans le
comportement des parents qui hésitent moins qu'avant à
scolariser leurs enfants en dehors de leur lieu
d'habitation. Ce qui "conduira les enfants vers les
écoles les plus importantes et les mieux équipées",
c'est entre autres l'image négative des petites écoles
telle qu'elle est développée notamment par
l'Administration de l'Education Nationale (voir
ci-dessous). Tout cela n'a rien de naturel, il s'agit
plutôt d'évolutions économiques, sociales et culturelles
! |
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Il est souhaitable qu'un maître travaille en équipe d'autant plus lorsqu'il est seul dans son école, dans une classe à plusieurs cours de surcroît, afin de traiter convenablement l'hétérogénéité des élèves et appliquer correctement les programmes. Les cycles ont été aménagés pour cela. Le groupement d'écoles rompt l'isolement des maîtres, des élèves, des parents en favorisant ce travail collectif. |
=> Affirmation fourre-tout : l'existence de certains types de réseaux montre que le travail à plusieurs n'est pas nécessairement lié à un regroupement d'écoles. D'autre part, si les regroupements favorisent une meilleure application des programmes, alors pourquoi les résultats aux évaluations sont-ils légèrement inférieurs en RPI à ceux des autres classes rurales ? |
Les écoles déjà regroupées n'ont pas eu de peine à répartir les enfants par cycle entre les communes adhérentes. |
=> Faux : dans bien des cas, les cycles ne sont pas "respectés", et beaucoup de classes fonctionnent "à cheval" sur 2 cycles. C'est le cas obligatoirement pour les regroupements de 2, 4 et 5 classes. Cela arrive assez souvent pour les regroupements de 3 classes car les effectifs varient d'une année sur l'autre et l'on est conduit à des rééquilibrages. |
On y gagne en cohérence et en efficacité grâce à une meilleure émulation entre élèves et à une meilleure prise en charge des programmes par le maître. On y gagne aussi par l'obligation de créer des liaisons solides entre les cycles, entre les écoles et le collège, et par conséquent par l'obligation faite aux enseignants de travailler ensemble. Les conseils de maîtres sont dès lors plus actifs et plus porteurs. |
=> Faux : il n'a pas été démontré que les RPI étaient plus efficaces, aucune amélioration globale des résultats n'a été constatée, ni dans les travaux de l'Observatoire de l'Ecole Rurale, ni dans ceux de Françoise OEuvrard de la DPE (laquelle parle même de résultats légèrement inférieurs), même si, localement, certains RPI sont de vraies réussites scolaires et sociales, même si la majorité des enseignants disent mieux s'y retrouver. Certes, les enseignants en RPI doivent travailler ensemble, mais en réalité, et sauf pour les RPI concentrés, l'éloignement réduit considérablement le temps effectif passé à ce travail collectif, qui est dans les faits plus important dans les écoles à plusieurs classes, où l'on se voit tous les jours. |
Le support de la réflexion pédagogique que constituent les évaluations, qu'elles soient nationales ou locales, est au cœur de la prévention de l'illettrisme et des difficultés des élèves. Il convient donc de pouvoir s'appuyer sur un effectif d'élèves suffisant mais aussi de maîtres (une masse critique en quelque sorte) pour que le travail de prévention des difficultés et de “ remédiation ” soit suffisamment nourri. |
=> Ubuesque
et inacceptable ! |
Le souci de l'institution d'accueillir tous les élèves l'a conduite à mettre en place des dispositifs nombreux d'aide et de soutien : équipe de circonscription composée des conseillers pédagogiques généralistes ou spécialisés, animateurs en informatique et aux technologies nouvelles, réseaux d'aides (RASED), maîtres chargés de l'enseignement des langues vivantes, etc... |
=> Jusque là, ce sont plutôt les problèmes rencontrés dans les grosses écoles, qui sont à l'origine de la multiplication des spécialistes en aide et soutien, et donc des dépenses (nombreux sont en effet les secteurs ruraux non "couverts" par un RASED). |
Il est bien évident que ces moyens très importants ne sauraient être utilisés avec efficacité que s'ils servent un effectif d'élèves suffisamment nombreux. |
=> En quoi cela serait-il néfaste d'avoir des petits effectifs pour les langues, l'informatique, le soutien ? Remplacez plutôt "efficacité" par "rentabilité", et là, on comprend mieux : en effet, l'école rurale va coûter cher en spécialistes, si on ne regroupe pas d'urgence ! Mais sur le fond, est-on vraiment sûr d'être dans le vrai en multipliant les spécialistes dans l'enseignement primaire ? |
S'est ajouté depuis quelques années le souhait d'ouvrir davantage l'école sur son environnement et en particulier, pour rompre son isolement culturel, d'organiser des activités nécessitant une aide extérieure importante et des moyens nouveaux, notamment en matière de transport. |
=> Pour les transports comme pour le reste, mutualiser les moyens n'implique pas nécessairement le regroupement des écoles... |
Dans le champ du hors temps scolaire, les contrats éducatifs locaux (CEL) n'ont fait que reprendre l'ensemble des activités culturelles, sportives, éducatives, pour mieux les coordonner et assurer un minimum de cohérence. En liaison étroite avec les projets d'école, les CEL connaissent un réel succès en zone rurale, plus de difficultés en zone urbaine. La raison de ce succès vient de l'élargissement des coopérations communales et de l'accompagnement important de l'État. Leur bénéfice, pour les élèves, serait probablement encore plus grand s'ils étaient mieux reliés aux savoirs des programmes à acquérir. |
=> Les CEL qui fonctionnent bien n'ont pas toujours à voir avec les regroupements d'écoles ; leur insuccès en ville tient plutôt à ce qu'ils se heuteraient à des structures déjà lourdes (écoles importantes, centres de loisirs...). |
L'école peut devenir un petit centre d'animations culturelles dont le rayonnement peut dépasser les limites communales. |
=> Vrai |
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Une seule commune au budget modeste ne saurait répondre à ces exigences. On voit bien la nécessité, au nom de l'égalité républicaine, de mutualiser les moyens, de partager, de s'associer. On constate que les écarts se creusent dans ce domaine entre les communes riches et les communes pauvres. Une étude récente d'une organisation syndicale démontre que l'écart va de 1 à 8 ou 10 dans l'attribution des crédits de fonctionnement aux écoles par les communes. On soulignera que, parfois, l'avantage revient à certaines écoles rurales, mieux équipées que certaines écoles urbaines, lorsque, justement, les communes ont su coopérer. La création de syndicats intercommunaux à vocation scolaire, (SIVOS) ou à vocation multiple, (SIVOM) a été souvent guidée à l'origine par la construction du collège. |
=> En partie
vrai, mais la mutualisation peut exister hors RPI. Par
ailleurs, se creusent des écarts entre communes riches
et communes pauvres, mais aussi entre communes qui
mettent l'école parmi leurs priorités, et celles qui ne
le font pas ! Et l'on constate que l'Etat n'a pas
joué le rôle de régulateur qu'on aurait pu attendre de
lui. |
Il en a été de
même lorsqu'il fallut reconstruire une école ; sous
l'impulsion des inspecteurs d'académie, les élus et les
parents ont été séduits par l'idée du RPI capable de
faire face à la fois à la rénovation des locaux et
d'apporter un changement radical dans l'accueil des
enfants de maternelle. On en a profité pour construire
de vraies salles de classe et |
=> Là aussi, il y a du vrai, mais la scolarisation en maternelle, qui a indéniablement progressé lors de la création des RPI, commence à régresser là où les effectifs augmentent car les élèves de maternelle sont de moins en moins pris en compte pour y ouvrir des classes. |
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Pour les communes, les investissements en équipements sont facilités par la possibilité d'achats groupés à de meilleurs prix et par une gestion centralisée. La mutualisation des moyens fait faire de sérieuses économies. |
=> Vrai, mais jusqu'à un certain point : la mutualisation est intéressante pour une meilleure programmation des dépenses, notamment des dépenses importantes (entretien, construction, rénovation, achats de gros matériel...). Pour autant, il ne faut pas empêcher les projets de classe et donc la diversité des achats sous prétexte qu'ils seraient minoritaires dans le groupement d'écoles. Par ailleurs, le groupement d'achat peut se faire au détriment du commerce local et d'un certain type de qualité, on le voit souvent au niveau de la restauration scolaire... |
L'organisation
des transports, que certains jugeront handicapantes,
peut tenir compte des contraintes liées à l'ouverture de
l'école. Les activités sportives (piscine, jeux de plein
nature, etc .. .) et culturelles (déplacement au
théâtre, au musée, au cinéma ou plus simplement sur un
site patrimonial intéressant proche de l'école - et ils
sont plus nombreux qu'on ne le pense en milieu rural)
sont favorisés par une prise en compte globale dans le
cadre de regroupement. |
=> Vrai, quel que soit d'ailleurs le type de regroupement : RPI (où l'on utilise quand il existe, le car du regroupement), réseau d'écoles, etc. Cela dit, les écoles n'ont pas besoin d'être regroupées pour bénéficier (à tour de rôle, à la demande, etc.) d'un car intercommunal ou départemental. Et qui sera garant de la pérennisation du moyen de transport, si la collectivité locale décide une année (nous avons des exemples), que cela revient trop cher ? Rien n'est dit non plus des effets néfastes des transports quotidiens induits par les RPI, que ce soit au niveau des coûts, ou à celui des enfants (fatigue, temps perdu, danger...). |
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Attributions propres du Directeur
d’école Le réseau
d'écoles : le conseil de réseau |